Cette fois c’est sûr, Bungie ne s’occupe plus de Halo. Bienvenue 343 Industries, créé uniquement pour s’occuper de la destinée du Major. On peut se dire que quoi qu’ils fassent, leur jeu se vendra par camions, réputation de la franchise oblige, mais la pression est pourtant forte sur leurs épaules, ce nouvel épisode étant censé être le premier d’une nouvelle trilogie.
A partir de là, s’est probablement posée à chaque étape du développement du jeu la question : dans quelle mesure peut-on changer Halo, pour trouver l’équilibre parfait entre les attentes des fans et la nouveauté ? Cet Halo 4 est la réponse à cette question fondamentale.
Reprise de service
Le retour du major se fait avec un naturel désarmant, quelques années après les événements narrés dans Halo 3. Il se réveille juste d’un long sommeil, et retrouve la totalité de ses aptitudes en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Cortana est elle aussi de retour, très inquiète. En effet, elle risque, comme toutes les IA au bout d’un certain temps, de perdre la raison et de sombrer dans la frénésie. Ce sera l’intrigue de base de cet épisode : réussir à rejoindre les siens, avec pour objectif principal de sauver Cortana de la démence.
S’échapper du vaisseau peuplé de Covenants n’est pas des plus compliqué, juste un échauffement pour le Major. Par contre, la rencontre avec une race inconnue et peu amicale sera sans doute plus difficile à gérer…
Cette intrigue parle d’elle-même : elle est typique d’une transition vers une nouvelle histoire de plus grande ampleur. Il n’y a pas ici vraiment d’enjeux qui peuvent mettre en péril l’équilibre de l’univers, mais plutôt une histoire centrée sur deux personnages principaux et sur leurs relations. Le thème abordé n’est pas idiot, c’est une interrogation sur l’âme, artificielle ou non. Pas idiot, certes, mais compliqué à traiter quand même ! L’histoire est plutôt bien menée, avec des passages touchants qui font mouche et qui caractérisent fortement les personnages, mais on n’échappe pas non plus à une certaine naïveté sans finesse qui passe peut-être très bien de l’autre côté de l’Atlantique, mais qui prête à sourire dans notre bon vieux pays de cyniques.
Plutôt courte (environ 8 heures de jeu), la campagne s’achève d’ailleurs sur une fin décevante (une mauvaise habitude de trop de blockbusters) et beaucoup trop basique, qui tranche avec la montée en tension des niveaux. Dommage, car autant l’histoire est en fin de compte simple, autant elle est plutôt bien racontée, grâce à des cinématiques superbement mises en scène, que ce soit pour les passages en CGI ou pour ceux utilisant le moteur du jeu.
A part cette déception sur la toute fin, on est bien accroché à la manette, et ce n’est pas évident de s’arrêter quand on est appelé à d’autres tâches de moindre intérêt, comme se nourrir ou dormir. Il est à noter que cet épisode n’est pas très difficile, et que pour avoir une véritable opposition, mieux vaut attaquer le jeu directement à un niveau de difficulté élevé.
On retrouve cette qualité de mise en scène dans la construction des niveaux, qui dans la tradition de Halo ne cèdent pas à la facilité du script imposé qu’on ne peut pas rater. C’est du fait de leur architecture qu’on les découvre, les éléments se révélant à notre regard au fur et à mesure de la progression. Ce n’est pas la seule chose qui est directement héritée des précédents opus, puisque le gameplay est exactement le même, si ce n’est qu’on peut dorénavant courir quand on le souhaite. Etant donné que le gameplay de Halo est ce qui au départ à fait sa réputation, ce n’est pas un mal.