L’évolution du personnage est d’une pauvreté navrante, on pourra certes débloquer des talents par la suite, lui conférant divers bonus mais aucun nouveau pouvoir capable d’enrichir le gameplay et le jeu. Defiance peine alors à sortir du statut de petit jeu de tir à la troisième personne, multjoueur certes, mais très pauvre dans le fond. On se contentera de remplir divers objectifs afin d’améliorer notre arsenal et nos talents, tout en essayant d’arriver au bout d’une campagne assez molle sans aucun moment épique. Côté équipement c’est aussi très léger, on ne disposera que d’un véhicule, un explosif de type grenade, un bouclier et deux armes avec lesquelles on devra jongler. Pas d’armures spécifiques ou d’autres petits bibelots qui auraient pu accroître notre soif de loot sauvage. Defiance semble faire du strict minimum la base de son gameplay.
Et à plusieurs c’est mieux ?
Mais Defiance est avant tout un MMO, un jeu massivement multijoueur qui doit trouver sans quintessence dans son interaction avec les autres joueurs venant du monde entier. Le multi support du titre porte préjudice à Defiance au niveau de la communication, vu que le vasque et le micro ne sont pas supportés. Pour interagir avec les joueurs extérieurs il faudra passer par une interface de raccourcis, peu pratique, visant à faire saluer notre avatar, le faire bondir de joie et j’en passe.
Peu pratique, inutile en pleine action et totalement illisible de toute façon sur le terrain. Il ne reste plus qu’à privilégier les groupes de jeu Xbox et se trouver un clan d’amis.
Defiance est ce que l’on pourrait appeler un faux MMO, une sorte de TPS coopératif pouvant être terminé en solo et ne tirant absolument profit d’un jeu communautaire. Aucun échange d’objet, aucune mission en session, seulement quelques évènements où, comme des guêpes autour d’un plat de viande, les joueurs viendront en masse affronter un gigantesque Messoran, un gros Robot, une invasion de mutants afin de récolter de l’expérience et de nouvelles armes. Impressionnant au début ces évènements réguliers lassent très rapidement.
Le joueur contre joueur sera, lui, réservé dans des arènes spéciales dans des zones hors jeu. La maniabilité et le gameplay très pauvre n’aideront pas à apprécier un type de jeu nécessitant une certaine précision et nervosité. Les bugs de collision et d’apparition soudaine de monstres et de joueurs n’aidant pas. Reste les cartes coop reprenant les missions solos mais dotées d’une difficulté accrue. Ces cartes s’ouvrent par session et demeurent dans leur ensemble les seuls moments sympathiques réellement coopératifs du jeu. C’est bien peu pour un Defiance censé être un MMO. Un MMO qui ne s’oublie pourtant pas quand il nous propose ses traditionnelles micro-transactions, dispensables certes mais omniprésentes. Le comble est que la plupart du temps, elles ne servent strictement à rien du fait de l’incroyable vacuité du gameplay proposé.
Et pourtant tout n’est pas si noir. Si l’on ne peut contester le manque de profondeur du gameplay, les séquences de tir s’avèrent suffisamment dynamiques pour prendre du plaisir à occire les adversaires rencontrés dans Defiance. L’environnement ouvert y est pour beaucoup, le jeu nous laissant le choix du type d’approche, l’épuration au fusil sniper, ou le rentre dedans avec véhicule et arme lourde. On apprécie même l’arrivée inopinée d’autres joueurs dans nos quêtes devenant partenaires d’un court instant s’entraidant mutuellement même sans se comprendre ni s’entendre. Sans masquer les imperfections du jeu on regarde alors Defiance d’un autre oeil, un oeil plus indulgent se laissant facilement prendre au jeu des mini-quêtes, des brêves escarmouches et presque sous le charme d’un univers cohérent que l’on rêve être sous exploité.