Sega a dans sa communication autour de ce jeu déclaré plus ou moins qu’il allait révolutionner le jeu de stratégie en temps réel. Voilà qui est très ambitieux, mais qui est en partie tout à fait exact. L’innovation semble être le maître mot de Stormrise, mais si c’est sa plus grande force, c’est aussi de là que vient sa faiblesse. Après avoir longuement testé le jeu, j’en arrive à une conclusion évidente : pour certains ce sera un titre qu’ils retourneront dans tous les sens et auquel ils auront envie de jouer en ligne encore et toujours, et pour d’autres cela semblera injouable et peu intéressant. Pour savoir dans quelle catégorie vous allez vous ranger, voilà donc le test qui va tout vous expliquer.
Méchants, gentils, Guerre Mondiale…comme d’hab
L’action se déroule dans un futur proche où les hommes se retrouvent acculés par les cruels Sai. Après une période d’hibernation, les humains contre-attaquent. J’avoue ne pas avoir retenu grand-chose du scénario du jeu, sans doute du fait qu’il est peu intéressant. La cinématique d’ouverture est pourtant bien sympathique, mais la narration n’est que mollement rattachée au déroulement du jeu et des missions, ce qui fait qu’elle passe vite au second plan, juste là pour patienter avant le prochain assaut. On retrouve cette banalité dans le design du jeu. Chez les humains, on dirige un homme installé dans un exosquelette déjà vu cent fois et les unités, que ce soient les fantassins, les snipers ou les véhicules, n’ont rien de particulier. Le camps adverse n’est pas tellement mieux loti. C’est un mix des extra-terrestre rencontrés dans divers jeux. Pas désagréable, mais rien de remarquable non plus. Quelle que soit la faction, il n’y a pas vraiment d’originalité les caractérisant. Tout cet aspect du jeu semble avoir été mis en retrait, comme si toute l’énergie des développeurs s’était concentrée sur le gameplay proposé.
Euh…Comment ça se joue ?
Et des idées, ils en ont eu, et pas qu’une seule ! L’idée de base est que la caméra se trouve toujours derrière l’unité contrôlée. On est donc en permanence au cœur de la bataille, ce qui intensifie clairement les débats, et donne une grosse dynamique au jeu. Cette dynamique est d’ailleurs indispensable, car le rythme est plutôt soutenu : on est très loin de ces jeux de stratégie où on construit patiemment sa base, son armée, et où on part à l’assaut seulement quand on se sent suffisamment fort pour ça. Ici, pour créer des unités, il faut prendre le contrôle de points particuliers, puis téléporter des unités. Opération qui prend souvent du temps, alors que les objectifs se succèdent et que le couperet de l’échec tombera pour tous les retardataires. Ce choix radical souligne l’aspect « jeu d’action » de Stormrise, mais élimine plusieurs stratégies inhérentes au genre habituellement.
Le fait d’avoir la caméra toujours située derrière l’unité contrôlée permet un jeu de stratégie en vraie 3D, et ouvre le terrain de jeu à l’altitude, sur le toit des immeubles, où à la profondeur, sous les ponts par exemple. Cette nouvelle dimension est franchement agréable et change des jeux de stratégie habituels. Comme vous pouvez vous en douter, certains passages ne seront accessibles qu’à des unités de petite taille, aptes à se faufiler ou à grimper, mais vulnérables…