Mass Effect dans son jeu.
D’une façon générale, il vous faudra un temps d’adaptation pour profiter du gameplay de Mass Effect, et ce, dans tous les domaines. Combattre, naviguer dans les menus, s’équiper. Tout est bien pensé et pratique mais ce n’est pas instinctif. Equiper les personnages est un point primordial si vous ne voulez pas rester avec le même flingue de base tout du long de votre carrière. D’un côté vous avez les caractéristiques de l’arme actuelle et de l’autre celle que vous venez d’acquérir. On peut ainsi comparer très facilement les avantages d’une arme par rapport à une autre. Il y a aussi la possibilité de modifications pour chaque objet (les mods) et il sont à choisir avec soin car ils peuvent vraiment vous avantager ou vous défavoriser en fonction de la situation. Certains mods sont plus efficaces contre les sacs à viande et d’autres contres les créatures synthétiques. Les nombreuses phases de combats sont intenses, jouissives et assez réussies. Je parlerai tout de suite du problème d’I.A qui est le plus gros point faible du jeu. Vos coéquipiers sont utiles, il ne faut pas exagérer, à fortiori si vous n’avez aucun pouvoir. Mais ils peuvent très bien vous tirer dessus si vous êtes dans leur ligne de mire, et ils ne se mettront pas systématiquement à couvert s’ils se font canarder. C’est franchement énervant de perdre ses alliés aussi bêtement. Les ennemis ne sont pas plus doués pour autant : pas de contournement pour vous prendre à revers, ils restent planqués sans tirer jusqu’à ce qu’on vienne les débusquer, etc. C’est pourquoi je conseille d’élever la difficulté des combats d’un cran pour rencontrer un réel challenge. Et là, on peut vraiment s’amuser. Le plus spectaculaire étant les pouvoirs qui font que vos ennemis s’envolent dans les airs, tels des pantins désarticulés et que l’on peut arroser à loisir. Les capacités spéciales se déclenchent à l’aide du bouton supérieur droit et se réalisent en un clin d’œil. A l’instar de Gears of War, on peut se mettre à couvert de façon très efficace. Il y a même la possibilité de courir pendant quelques secondes pour atteindre un lieu sûr, et ce, avec le même effet d’accélération que GOW. S’il n’y avait ce gros souci d’IA, la partie combat serait presque parfaite.
Vous avez à votre disposition un véhicule de combat tout terrain qui n’est pas toujours pratique à manœuvrer. Cela ne rend pas les phases d’exploration toujours excitantes mais elles sont indispensables si vous voulez amasser beaucoup d’argent. En effet, certaines planètes et certains systèmes recèlent des trésors en matière de gisement et les découvrir fera de vous un homme riche. C’est tout simplement indispensable pour acquérir les armes les plus perfectionnées. A propos de l’exploration des systèmes et des planètes, vous n’aurez trop souvent qu’à faire un balayage à l’aide de vos radars pour découvrir un gisement d’uranium ou une ancienne relique. Toutes les planètes ne sont physiquement pas explorables mais on aurait rêvé qu’il y en ait un peu plus. Ce sera peut-être la raison d’être des contenus téléchargeables.
L’ambiance sonore est dans l’ensemble très réussie et contribue au voyage et au dépaysement intergalactique. Les thèmes font penser à certaines musiques de Vangelis et du film Blade Runner. Pourtant, quelques unes, heureusement rares, font un peu trop synthétiseur à mon goût. Question de préférence, à vous de juger. Quant aux bruitages, aucun souci, c’est du très bon. Je ne peux pas passer sous silence la qualité extraordinaire de la localisation française pour les voix. Nous sommes devant ce qui s’est fait de mieux à ma connaissance. Le doublage est excellent et on reconnaît rapidement qu’il s’agit de professionnels car nombre d’entre eux réalisent les doublages de nos séries télévisées favorites. Il faut saluer le travail colossal réalisé dans ce domaine car j’ai peine à imaginer le nombre d’heures nécessaires à l’enregistrement de toutes les répliques. Jamais un personnage n’a deux fois la même voix, ni les mêmes choses à dire. C’est pourtant un défaut que l’on rencontre trop souvent dans les jeux de rôles.
Puisque nous sommes également dans un RPG, l’évolution de vos personnages se fait par le biais de l’expérience gagnée et de points à répartir une fois un niveau atteint. Du très classique qui fonctionne à merveille. Pour votre première partie, pour pourrez atteindre le niveau 50. La progression se fait assez rapidement car l’expérience ne se gagne pas seulement au combat mais également grâce aux conversations et à l’exploration. Cela évite de rechercher à massacrer des bestioles pour monter en puissance. Comme je le disais lors de la preview du jeu, vous avez accès à toutes les armes dès le début mais vous ne les maîtriserez correctement qu’en augmentant votre compétence pour chaque catégorie d’arme. C’est un concept qui m’a séduit.
Le grand point fort de Mass Effect est sans conteste son côté immersif. On plonge littéralement dans l’histoire et il est quasiment impossible de délaisser la manette tant on veut connaître la suite de l’histoire. Cela tient aux dialogues dynamiques mis en place par Bioware. On choisit l’idée principale d’une réponse ou d’une question et Shepard va jouer la scène. Selon votre choix, il aura une attitude apaisante ou collera son poing dans la figure d’un PNJ agaçant. Dans certains cas, ce sera une balle dans la tête. Le scénario, résolument adulte, joue également grandement sa part pour faire de Mass Effect un jeu d’exception. Il n’y a pas de manichéisme primaire ni de héros qui sauve tous les gentils. Des choix très pénibles s’imposeront à vous et si vous parvenez à « sauver » la Galaxie, ce sera au prix de grands sacrifices. A vous de voir comment orienter le destin de votre héros.
Pour finir, parlons un peu de la polémique sur la durée de vie. Bien qu’elle ne soit en rien comparable avec les RPG les plus longs, elle est à mon avis tout à fait acceptable. Certes, on voudrait bien prolonger un peu l’aventure mais il y a de quoi s’amuser franchement. Pour être clair, il m’a fallu 32 heures pour boucler cette aventure en réalisant environ les deux tiers des quêtes annexes. Comprenons-nous bien : faire le scénario en ligne droite est à mon humble avis un non-sens et presque synonyme de sacrilège. Mass Effect se fait avec du temps ; il y a une foultitude d’informations à collecter. Qui plus est, la rejouabilité est évidente puisque vos choix modifient sensiblement le cours de l’histoire. Puisqu’il est question de rejouer, sachez que vous pourrez recommencer avec votre personnage au niveau auquel vous l’avez laissé. Ce faisant, il faut sélectionner le niveau hardcore fraîchement débloqué pour que la difficulté des combats de soit pas d’une facilité risible.
Précisions : Devant l’insistance de toute l’équipe de Xboxygen, je suis contraint et forcé de parler de l’aspect sentimental et érotique du jeu. Oui, vous pourrez avoir une relation amoureuse avec au moins deux de vos alliés. Et oui, vous aurez droit à une séquence assez érotique si vous parvenez à « conclure ». Histoire de satisfaire leurs esprits pervers, il est même possible de jouer les voyeurs dans un bar à strip tease. Vous savez tout.
