Il y a un certain temps, nous avions publié le test d’un précédent opus, Les experts : morts programmées. J’y soulignais de nombreux défauts, dont une réalisation bien faible, mais dans le même temps la rareté de ce type de jeux et des enquêtes intéressantes avaient « sauvé » le titre. De l’eau a coulé sous les ponts, les choses ont pu changer depuis le précédent opus, et c’est ce que nous allons de ce pas examiner à la loupe binoculaire.
Nouvelle équipe
Vous êtes le petit nouveau de l’équipe, et en tant que bleu, vous serez associé à toutes les figures connues de la série télé. Enfin toutes…Pas si évident puisque c’est là qu’est pratiquement le plus gros changement de ce nouveau jeu ! En effet, il suit les dernières évolutions et se base sur la saison 9, donc exit Grissom, et bienvenue à l’excellent Laurence Fishburn. Il faudra arriver à bout de chaque enquête pour débloquer la suivante, et toutes se dérouleront suivant le même principe. D’abord un examen de la scène de crime, puis après la collecte des premiers indices un petit tour chez le légiste avant d’aller au labo analyser tout ce qui a été découvert. Cela débouchera sur des interrogatoires et sur la possibilité de se rendre sur de nouveaux lieux clés (trois lieux par enquête, pas plus). Les indices s’accumulant, invariablement cela désignera le coupable parmi les différents interlocuteurs rencontrés (trois ou quatre par enquête, pas plus). Affaire suivante. Tout est très balisé, et il n’y a pas besoin d’être un Columbo en herbe pour coincer l’assassin. Si dans le précédent jeu les enquêtes étaient bien tordues, dignes de la série télé, dans celui-ci elles sont d’une simplicité surprenante, et sur les cinq cas, seule la dernière, et à la limite la quatrième, sont dignes d’intérêt. Il n’y a aucune fausse piste, et tout étant guidé, très peu de déductions à faire. Paradoxalement, il n’est pas souvent nécessaire de réfléchir pour avancer ! La routine s’installe très vite dans le jeu, accompagnée par l’ennui. Le gameplay est exactement le même qu’avant : du point & click peu adapté à la console et n’ayant fait aucun effort d’adaptation…Pas même des touches de raccourcis pour éviter des manipulations laborieuses. La majorité des cas étant d’une banalité consternante, c’est donc même une régression par rapport à l’opus précédent.
Il faut environ 2 heures pour chaque enquête (plus si vous êtes lent ou si vous vous endormez en jouant).
A la hache
Si au moins la réalisation avait progressé, peut-être qu’on pourrait se montrer indulgent. Et non. Ignorant sans doute que la Xbox360 est une console gérant la HD, le développeur n’a pas cru bon d’améliorer les graphismes du jeu. Les Experts : morts programmées proposait des graphismes indignes de la 360 et tout juste valables pour une Xbox, sa suite est exactement du même niveau, comme si représenter une poignée de personnages se contentant de rester raides comme des piquets était quelque chose de difficile à faire en 2010. C’est donc à la hache qu’ont été modélisés tous les personnages, et ce n’est pas vraiment réussi ! Les acteurs de la série ne doivent pas être très fiers de leur apparence dans le jeu, leur chance étant qu’on peut très bien ne pas les reconnaître. Les décors sont vides, la caméra n’est toujours pas libre, et naturellement il ne faut pas s’attendre à la moindre animation à l’écran. Il n’y a que pendant les dialogues qu’on verra quelque chose bouger, avec les personnages qui s’agitent mollement au rythme de leurs déclarations. Les quelques nouveautés sont particulièrement mal vues, puisqu’il s’agit de légèrement complexifier les recherches sur les indices en obligeant le joueur à effectuer lui-même des correspondances. C’est sans aucun intérêt (il suffit de tester différentes options jusqu’à trouver la bonne, aucune chance d’échouer), et c’est même pour la maniabilité du microscope franchement handicapant. Pour ce dernier, on se retrouve à lutter avec la médiocrité de la maniabilité jusqu’à avoir des correspondances parfaitement visibles à l’écran, mais non reconnues par le jeu !
C’est à la limite au niveau sonore que le jeu s’en sort le mieux, avec des dialogues en anglais sous-titrés. Dans la majorité des cas, ils sont convenablement débités, mais certains acteurs sont mauvais comme des cochons, et à plusieurs moments on sent l’ennui des doubleurs, des passage étant récités avec une conviction très relative.