Test - Le Seigneur des anneaux : L’âge des conquêtes

«Bien ou Mal à vous de choisir» , - 0 réaction(s)

S’atteler à l’adaptation d’une œuvre de cinéma en jeu vidéo n’est pas chose aisée, beaucoup d’exemples de triste mémoire tels que Iron Man ou Hulk peuvent en témoigner. La difficulté pour les développeurs est de réussir à capter l’essence même de l’œuvre pour en restituer l’ambiance tout en captivant le joueur avec un gameplay permettant de s’immerger dans le jeu. Autant dire qu’avec l’adaptation du Seigneur des anneaux, le pari d’Electronic Arts de restituer l’ambiance des batailles de la trilogie de Peter Jackson via un jeu avant tout basé sur le multijoueurs est plus que risqué. Alors, le nouveau bébé de Pandemic studio est-il une réussite ou un jeu à licence bâclé de plus ? Un peu des deux mon capitaine, explication…

L’union fait la force ?

Tout commence bien, on lance le précieux dans notre belle dame blanche et l’ambiance commence déjà à s’installer avec l’apparition du logo de la firme New Line suivi par la sublime musique d’Howard Shore qui commence à résonner sur des images de batailles tirées des films. Les frissons sont là, la motivation aussi, il ne reste plus qu’à saisir son épée (ou sa manette, ça marche aussi) appuyer sur start (oui, mieux vaut la manette en fin de compte, il n’y a pas de touche start sur les épées...) et nous voilà prêt pour partir détruire Sauron et son armée. Plusieurs choix s’offrent alors à nous : soit on part conquérir la Terre du Milieu en ligne via des parties avec ou sans classement, soit on se lance dans les deux carrières solos proposées par le jeu jouable en trois difficultés. La première nous fera revivre les moments clés de la trilogie de Peter Jackson, le tout entrecoupé de montages vidéos issus des films, et la seconde a pour originalité de nous faire vivre une bataille alternative où Sauron gagnerait la guerre de la Terre du Milieu. Si vous êtes raisonnable, un passage par le mode entraînement sera conseillé. Celui-ci vous permettra de maîtriser les différentes classes de personnages. Au choix, on pourra opter pour le magicien qui utilisera différents sorts tels que les éclairs, la protection, les flammes ou la guérison ; le guerrier qui, tout en finesse, utilisera son épée pour percer les défenses ennemies ; l’archer qui pourra fournir une couverture en tirant de loin via des flèches empoisonnées ou enflammées ou alors, il pourra la jouer plus sournois en contrôlant un éclaireur ayant la possibilité de devenir invisible pour assassiner les ennemis par derrière. Chaque classe a ses points forts et ses points faibles ainsi que des coups spéciaux qui s’enclencheront en combinant le bouton LB avec les touches du pad. Ces attaques utiliseront une partie de votre jauge de puissance, à vous de les utiliser comme il faut. Il est donc important de bien les connaître avant de se lancer dans l’aventure, d’autant plus que chacune des classes possède son propre gameplay et donc ses propres attaques spéciales. A noter que, de temps en temps (souvent en fin de niveau), on aura la possibilité d’incarner l’un des héros de la saga comme Aragorn, Gandalf, etc… un détail que les fans apprécieront. Une fois prêt on peut se lancer dans le cœur du jeu, et c’est là que ça se gâte…

T’as pas une tête de porte-bonheur…

Première chose qui frappe, bien-sûr : les graphismes. On est loin mais alors vraiment loin des standards actuels ce qui, pour un jeu de cette ambition et pour une production E.A n’est pas vraiment compréhensible. Aliasing prononcé, effets visuels d’un autre âge, décors vides… le moteur 3D utilisé par Pandemic est vraiment à la ramasse et mise à part une modélisation des personnages honorable, rien ne vient flatter nos pupilles. L’ambiance en prend un sacré coup mine de rien, d’autant plus que les animations bien trop rigides et la gestion capricieuse de la caméra renforcent le sentiment de gâchis. Tous ces défauts font que, durant les combats, nos personnages ont tendance à frapper dans le vide, favorisant ainsi les attaques ennemies et donc le game over… rageant surtout quand l’échec est uniquement dû au manque de finition du jeu. Rien à sauver alors, dans le jeu de Pandemic ? Et bien étonnement si, car malgré tous ses défauts, le titre reste agréable à jouer, on progresse tranquillement dans l’aventure qui repose essentiellement sur la capture de territoires et on s’étonne de vouloir arriver au bout. Il faut dire que l’habillage sonore et le rendu de certaines batailles, malgré le manque d’ampleur dans la mise en scène, apportent une motivation suffisante dans la progression, même si tout n’est finalement que du bourrinage et que les différentes classes ajoutent très peu de stratégie. C’est certes bien maigre, mais le savoir-faire de Pandemic fait qu’on accroche un minimum au titre pour avoir envie de le finir, permettant ainsi de goûter à la seule originalité du titre : la campagne de Sauron. En effet, une fois la guerre de l’anneau finie on débloquera l’essor de Sauron permettant ainsi de jouer les guerriers du Mordor, le mode est certes identique dans son fonctionnement mais se montre plus jouissif à jouer car peut être plus épique dans ses batailles… ou alors c’est peut-être juste le fait de pouvoir contrôler le Seigneur des Ténèbres ? Peut-être, mais c’est bon d’être un méchant…

Une manette pour les gouverner tous ?

Au cœur du jeu se trouve enfin le mode multijoueurs et là encore, petite déception, surtout pour un jeu ayant pour but de retranscrire l’aspect épique des batailles. On pourra tout d’abord réaliser le jeu en mode coopération en écran splitté permettant ainsi de vraiment profiter de la complémentarité des classes, et cela sur toutes les campagnes du jeu sauvant le peu d’intérêt stratégique de l’ensemble. Ensuite, il y a le jeu en ligne mais là encore, le manque d’ambition fait peine à voir, les modes de jeu étant plus classiques les uns que les autres. Jugez par vous-même : Deathmatch par équipe, capture de drap…d’anneau ou capture de territoire… waow tant d’originalité force le respect ! Surtout que les serveurs sont pour le moment loin d’être remplis et que le lag pointe souvent le bout de son nez pour rendre les parties énervantes. Encore un point majeur traité par-dessus la jambe par le studio qui n’a fait qu’effleurer le potentiel multijoueur d’une telle licence, car on est vraiment loin des batailles épiques espérées par l’annonce du projet… dommage.

Bilan

On a aimé
  • L’ambiance fidèle des films
  • La campagne de sauron
On n’a pas aimé
  • Répétitif
  • La réalisation à la ramasse
  • Le mode en ligne vraiment décevant
  • La durée de vie moyenne
C’est pas génial

On ressort forcément déçu de ce Seigneur des Anneaux : l’Âge des Conquêtes qui manque cruellement d’ambition et de finition. Pandemic a vraiment joué les petits bras en tentant d’adapter la saga de Peter Jackson sur notre Xbox 360, rendant une copie certes pas désagréable à jouer mais trop courte, techniquement à la ramasse avec son moteur 3D dépassé et brouillonne sur beaucoup trop d’éléments tel que la caméra capricieuse, l’action parfois confuse etc... On est donc pas face à une catastrophe mais on est vraiment loin de l’excellence attendue pour une telle franchise.

Accueil > Tests > Tests Xbox 360

Le Seigneur des anneaux : L’âge des conquêtes

Genre : Action/Beat them up

Editeur : EA

Développeur : Pandemic Studios

Date de sortie : 16/01/09