Dans la famille exploitation de licence n’ayant rien à voir avec le film d’origine, je demande Toy Story 3. C’est un choix inhabituel, mais le jeu n’a de rapport avec le(s) film(s) que par son univers et ses personnages. Un choix gagnant ? C’est ce que nous allons voir dans ce test, mais on peut déjà au moins dire que cela nous change de ces multiples adaptations au gameplay interchangeable. Faisant fi du chiffre à la fin du titre, le jeu se concentre sur le simple concept d’une histoire de jouets.
Toys’ world
L’histoire commence à 200 à l’heure, Woody poursuivant un méchant sur le dos de son fidèle destrier, puis sautant de wagon en wagon sur un train filant à vive allure vers une destination incertaine ! Une vraie aventure comme seuls les petits garçons peuvent en inventer, l’imaginaire fonctionnant à fond alors qu’ils animent leurs jouets préférés. Après cette introduction mouvementée, Toy Story 3 révèle ce qu’il est vraiment, alors que Woody déambule dans une ville de Far West. C’est une salle de jeu, une chambre d’enfant pleine de décors et dans laquelle on aurait déversé le coffre à jouets. La trame scénaristique n’a aucune importance, Toy Story 3 proposant avant tout une tranche de vie du monde des jouets, comme un week-end entier passé à jouer en utilisant tous les personnages et véhicules à disposition.
Le principe est celui du bac à sable : les objectifs sont multiples, et chaque réussite conduit à de nouveaux objectifs, de nouveaux lieux, de nouveaux défis. Ainsi, on pourra redécorer les maisons, chercher la monnaie locale pour s’acheter de nouveaux bâtiments (et débloquer de nouvelles options), capturer les hors-la-loi, participer à des courses de voitures, prendre des photos, retrouver des objets divers, sauter en parachute en contrôlant les petits soldats… Sans qu’il y ait de but précis, si ce n’est progresser pour débloquer de nouveaux décors, il y a toujours beaucoup de choses à faire, et on passe d’une activité à l’autre au gré des lieux visités, en gérant la liste des quêtes actives, sans voir le temps passer. C’est avec plaisir qu’on croise les figures connues des films, dans un univers où la bonne humeur règne, ou tout est « pour de faux ».
Le principe du jeu bac à sable est risqué : à vouloir tout proposer, rien n’est vraiment bien fait, et à force de tourner en rond sans trame narrative le joueur peut vite décrocher. Toy Story 3 réussit à éviter cela grâce à une progression très bien étudiée donnant au joueur de la nouveauté à chaque fois qu’il pourrait se laisser gagner par la lassitude. C’est le gameplay qui est le cœur du jeu avant tout. Si cela fonctionne très bien, il est pourtant évident, après une poignée d’heures de jeu, que l’ensemble aurait gagné à être lié par une véritable histoire. Sa quasi-absence fait qu’il n’y a pas d’implication émotionnelle du joueur. Ainsi, on arrêtera de jouer à Toy Story 3 non pas quand on l’aura terminé, mais quand on en aura assez. Même si le jeu pourra revenir de temps en temps dans la console pour être repris comme si de rien était, le terminer n’est pas une fin en soi. Le challenge est peu relevé afin que même les plus jeunes puissent avancer sans encombre, mais tout réussir demande toutefois une bonne dose d’observation et parfois d’habilité. Le contenu, conséquent, offre de nombreuses heures de jeu, difficilement quantifiables du fait que d’un joueur à l’autre, entre le fonceur et celui qui va vouloir exploiter l’ensemble du jeu, il peut y avoir un grand écart considérable. Même le joueur le plus pressé aura du mal à découvrir tous les décors en moins d’une dizaine d’heures.