Test - Blood Bowl

«Touchdown dans la gueule» , - 0 réaction(s)

Il y a quelques années, Blood Bowl était un jeu de plateau très pratiqué, à une époque où les jeux vidéo n’étaient pas les stars des loisirs. Jeux de rôle (les vrais, autour d’une table) et jeux de plateau étaient alors les vedettes, chroniqués par de sublimes revues comme Casus Belli ou Jeux et Stratégie. Ceux qui ne se sont pas assis autour d’un plateau, leurs petites figurines sous les yeux, face à un adversaire lui aussi armé de ses personnages et prêt à en découdre, ne savent pas ce qu’est la tension (et la franche rigolade) qui se dégage de Blood Bawl ! Faire passer l’ambiance délirante et la convivialité de ce jeu dans un jeu vidéo est une gageure, mais recèle clairement un potentiel important. Transition faite avec succès ?

Des Touchdown et des pains dans la tronche

Le Blood Bowl est l’ancêtre du football américain, pratiqué par les orcs, les gobelins, les nains, hommes-lézard…et même les humains. Les règles sont pratiquement les mêmes que dans le sport US phare d’aujourd’hui, et certains disent que les américains n’ont pas inventé grand-chose, et se sont juste contentés de rendre plus soft un sport trop violent pour eux. Deux équipes se font donc face, et le but du jeu est de traverser le terrain pour poser le ballon de l’autre côté du terrain et faire un touchdown. L’équipe en qui comptabilise le plus à l’issue du match gagne. Simple. Pour ce faire, il faut être un fin stratège et déplacer avec soin ses troupes afin de se mettre en position de marquer, tout en bloquant les joueurs adverses. Enfin, fin stratège…Tout dépend de la façon dont vous voulez jouer ! Une autre façon de faire peut très bien être d’envoyer un maximum d’adversaires à l’hôpital pour ensuite tranquillement marquer des touchdown. Les différentes races qui participent à ces joutes ont des caractéristiques qui leur sont propres, et ne joueront donc pas toutes de la même façon. Les délicats Elfes miseront sur la vitesse et les passes, les Nains compteront sur leur robustesse, tandis que les Hommes-lézard éviteront les placages. De même, il vous faudra bien constituer votre collectif, en mettant sur le terrain des bloqueurs, passeurs, etc… Au fil des matchs, votre trésorerie aidant, vous pourrez embaucher des grandes stars qui vous prêteront main forte, ou bien investir dans la corruption de joueurs, embaucher des docteurs ou des pom-pom girls. Chaque dépense peut vous donner pendant la partie des bonus non-négligeables qui feront souvent pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

Jusqu’au sommet !

Vous aurez la possibilité de faire des matchs simples, seul ou à deux, de créer et participer à des tournois (série de matchs), ou bien, et c’est là qu’est le cœur du jeu en solo, de prendre en main la carrière d’une équipe que vous allez créer.

C’est naturellement ce dernier mode le plus complet et qui offre le plus d’options. Vous devrez participer à de nombreux matchs, dans des tournois qui se débloqueront au fil de vos victoires. A la fin de chaque match vous gagnerez en notoriété, mais surtout vous gagnerez de l’argent qui vous permettra d’étoffer votre équipe pour en faire un adversaire redoutable. Ce mode est long et complet, et pour peu que vous accrochiez, vous pourrez y passer un temps considérable. Dans les différents modes de jeu, vous pourrez choisir de jouer au Blood Bowl classique (reprenant les règles du jeu d’origine), ou bien en « Blitz » qui ajoute des options supplémentaires (options qui s’apparentent à des coups spéciaux). Fondamentalement, ça ne change pas grand-chose, si ce n’est que le Blood Bowl classique, plus épuré, est sans doute un peu plus stratégique. Mais surtout, vous pourrez choisir entre jouer au tour par tour ou en temps réel. Dans le premier cas, la partie dure 16 tours. C’est au tour de l’autre joueur de prendre la main quand tous les membres de l’équipe ont fait quelque chose (bien rare), ou bien quand un joueur sur le terrain rate quelque chose. Et ils ratent régulièrement…euh…souvent…euh…tout le temps. Que ce soit faire une passe, plaquer un adversaire, passer à côté de lui sans se faire plaquer, ou même courir ( !), tout donne lieu à un jet de dé, avec une chance importante de rater. Les premières parties sont donc franchement pénibles, tant on ne réussit rien, et tant le rythme est haché, sans arrêt interrompu. Mettre en place des stratégies est bien souvent inutile, puisqu’elles peuvent voler en éclat après une simple passe qui pourtant n’avait pas l’air bien compliquée. Il m’a fallu faire quatre ou cinq match avant d’arriver à un minimum de résultat, et encore, la meilleure tactique que j’ai trouvée a consisté à surtout éviter tout jet de dé en se déplaçant très peu, sans faire de passes, et en évitant les contacts. Un comble dans un jeu basé sur la violence supposée des chocs entre les protagonistes et sur le placement des joueurs sur le terrain et les passes qui vont avec.

Tout cela cache pourtant un titre d’une grande richesse. Quand on a le courage de s’accrocher malgré les défaites qui se succèdent, on finit par assimiler les mécanismes du jeu et par enfin obtenir des résultats. Le plaisir s’invite alors, et on peut même franchement accrocher au jeu. Il faut bien en avoir conscience au départ, car avant d’arriver à cette étape il faudra lutter contre l’envie de laisser tomber. Au bout d’un moment, après avoir gagné de l’argent en quantité, on peut « influencer » les jets de dés en achetant divers bonus, mais cela ne changera jamais vraiment le rythme ronflant du jeu. Qui plus est, les actions de jeu sont à peine illustrées à l’écran : pas de gros plan pour montrer le joueur qui s’affale par terre, qui se fait étaler par une droite furieuse (ou qui en met une) ou qui réalise une passe parfaite à l’autre bout du terrain. Il n’y a pas de spectacle sur l’écran, et tout cela donne l’impression que le jeu ne tire pas profit du média qu’il utilise. Ce non-dynamisme des parties pourrait être corrigé par le jeu en temps réel, où les deux capitaines dirigent leur équipe en même temps et en direct, mais ce n’est pas vraiment le cas non plus. C’est surtout la confusion qui règne à l’écran, tandis que la console, plus experte, ne se pose pas de questions. Le résultat, c’est qu’on passe son temps à passer en mode concentration (c’est-à-dire en pause) pour donner ses ordres aux joueurs ! Voilà un temps réel qui n’en est pas vraiment un ! Il est à noter que bien que le jeu soit clairement issu du PC, on ne peut pas reprocher grand-chose à sa maniabilité à la manette. Tout se fait très simplement : sélection du joueur avec A, sélection de la destination/passe/placage avec A à nouveau sur la case cible, des raccourcis…Ce n’est pas un problème.

Bilan

On a aimé :
  • Très respectueux du jeu de plateau
  • Des races aux caractéristiques variées
  • Jeu plus riche qu’il n’en a l’air
On n’a pas aimé :
  • Adaptation littérale du jeu de plateau : le jeu vidéo n’apporte rien
  • Techniquement faible
  • Le rythme des parties est très haché
  • Ne facilite pas les choses pour les novices
Il n’y a pas que les jeux vidéo dans la vie

Blood Bowl, le jeu vidéo, est l’adaptation littérale de Blood Bowl, le jeu de plateau. Très fidèle…trop fidèle. Ce qui marche bien et est amusant quand on est plusieurs joueurs réunis autour d’un plateau de jeu ne fonctionne pas forcément aussi bien devant la console. Le jeu étant malgré tout plutôt complet, avec des équipes bien différentes avec lesquelles on ne joue pas de la même façon, les fans du jeu de plateau pourront toujours se laisser tenter : ils retrouveront des règles connues, des races de personnages qu’ils maîtrisent, et des terrain de jeu sympas. Mais cela restera un plaisir nostalgique d’anciens joueurs du jeu de plateau. La richesse du jeu, bien réelle, met beaucoup de temps à apparaitre pour les novices, et demande un tel effort du joueur que beaucoup risquent de ne tout simplement jamais la découvrir, abandonnant avant. Pour eux, je leur suggère plutôt de s’essayer au jeu d’origine, avec face à eux un vrai adversaire, il y a plus de satisfaction à en retirer.

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Blood Bowl

Genre : Sport

Editeur : Focus Home Interactive

Développeur : Cyanide Studio

Date de sortie : 26/11/2009

Prévu sur :

Xbox 360