C’était par une nuit calme, comme il n’y en avait que trop peu dans cette ville.
Mais la nuit ne faisait que commencer, et la paix n’allait pas tarder à être troublée.
Je lisais tranquillement mon journal du soir accompagné d’une tasse de café lorsque mon majordome me fit remarquer l’insigne lumineux qui éclairait les ténèbres de la nuit.
Les criminels avaient mal choisi l’endroit pour assouvir leurs basses besognes. Ils allaient avoir affaire à mon alter ego, détective hors pair. Ils allaient rencontrer le symbole de la peur.
*clic*
>> Mais qu’est-ce que tu fais en collants Stéphan ?
>> Retourne dans ta chambre, Zx. Je n’aurai pas besoin de Robin ce soir.
Bat-Rit
La soirée s’annonçait encore plus mauvaise que je ne le pensais. Une fois mon costume enfilé et la Batmobile démarrée, un sentiment de danger me parcourut l’échine. Cela sentait le Joker à des kilomètres, je vais devoir redoubler de prudence. Curieusement, notre affrontement fut bref. Il n’avait opposé quasiment aucune résistance. Je dois rester prudent et ne pas baisser ma garde un seul instant durant sa longue escorte vers l’asile pénitencier d’Arkham. Une fois livré au service de sécurité de l’île, le commissaire Gordon et moi-même pensions en être débarrassés pendant un certain temps. Mais quelle ne fut pas la surprise de découvrir que tout ceci était un piège destiné à mon attention. J’étais… non. Le commissaire, les gardes, le personnel, les prisonniers et moi-même, nous étions tous prisonniers des facéties et du complot du triste clown souriant. Que nous avait-t-il réservé ? Agissait-il seul ? A quoi rimait tout ce cirque ? Je n’allais pas admirer les murs, aussi jolis soient-ils, et le Joker le savait très bien, aussi soigné soit-il. Il avait même prévu le coup, puisque ses sbires dirigés par Harley Quinn étaient aussi sur les lieux. Un bon moyen pour m’échauffer face aux dangers de l’île et de la plupart de ses habitants forcés.
Même si les forces de sécurité m’avaient proposé leur aide, je l’avais refusée. J’avais déjà renvoyé mon comparse au lit, ce n’était pas pour me coltiner des mecs qui se font dessus à la seule vue d’un programme de Real TV. Et puis, ils ne portaient même pas de collants (non, c’est les forces de sécurité). J’aurai eu l’air ridicule qu’il n’y ait que moi du groupe à en porter. J’étais de toute façon suffisamment équipé pour faire face à la plupart des dangers et obstacles naturels de l’île. Batarangs, Tyrolienne, Gel Explosif, grappin, Bat-griffe, rien n’allait m’empêcher de remettre de l’ordre sur cette gigantesque île et d’en découvrir tous les secrets et de résoudre l’énorme quantité d’énigmes laissées çà et là par le vil et narcissique Homme Mystère. Et si de la résistance se faisait sentir, je pouvais utiliser le système de combat Free Flow.
Bat-Art
Ce dernier est bien plus pratique que d’étudier 3 millions d’arts martiaux. Une simple pression sur le bouton X de ma Bat-manette me permettait de coller des baffes, coups de pieds, poings, balayages et autres attaques efficaces en fonction de ma position, de celle de mes ennemis ainsi que du nombre de coups consécutifs. Mais malgré leur QI de moule, ces derniers avaient du répondant et m’attaquaient aussi de toutes leurs ridicules forces sans considération parce que je tapais leurs petits camarades. Heureusement que le bouton Y de ma Bat-manette me permettait de bloquer les attaques et de contre-attaquer l’adversaire en question. Quelques pressions simultanées sur mon instrument et j’étais capable de les projeter, de les achever, et même de les aveugler et les étourdir de ma longue cape à l’animation quasi-parfaite, grâce à B. Bien que soupçonneux lorsque Rone, mon majordome, me l’avait installé sur ma ceinture, je dois avouer que c’était rudement efficace, fluide et bien pensé ! Il faudra que je pense à lui donner une rallonge d’un dollar par mois à ce brave Rone. Il l’a bien méritée !
Mais les ennemis ne m’attendaient pas tous sagement légèrement armés, voire à mains nues. Certains patrouillaient, dangereusement armés de mitraillettes ou même de la grille de programme de TF1. La menace était lourdement présente, il valait mieux que je ne me fasse pas repérer. Heureusement que l’infiltration, c’est mon dada. Faire ressentir ma présence sans me montrer, faire monter la terreur chez mes adversaires, jouer avec mes ennemis ; tel était mon leitmotiv qui exacerbait mon côté sadique. Et malgré les ténèbres, bien qu’ils ne me voient pas, moi je les observais dans l’ombre, grâce à la multivision intégrée dans mon masque. Ce dernier, quand j’y pense, est bien pratique. Encore une brillante invention de Rone, mon majordome, alors que j’avais besoin de retrouver mon Playboy du mois de mars, subrepticement dérobé par mon ancien ami, le procureur Tom Choucrew alias l’infâme Two Fesses. Malheureusement il n’était pas sur l’île, il tenait une conférence à un séminaire de vilains avec le Pingouin, Catwoman, Ras Al Ghul et bien d’autres. C’est bien dommage qu’il y ait tant d’absents. Je veux dire, pour une prison psychiatrique haute sécurité, les pensionnaires criminels n’y sont pas très assidus !
Enfin bref, cette vision allait m’être utile pour repérer les ennemis à travers la matière et les éliminer discrètement un par un. Et si je me faisais détecter, il me suffisait d’aller me faire oublier à l’abri des regards pour recommencer de plus belle sans qu’ils comprennent quoi que ce soit où qu’ils captent que je n’ai fait que quelques mètres au dessus d’eux. C’étaient des larbins. Mais si les super criminels avaient engagé des gens un tant soit peu intelligents et incrédules, je n’aurais pas fait long feu dans le métier et me serai reconverti en huissier. Ce masque allait aussi me servir pour suivre diverses pistes grâce aux indices laissés un peu partout, comme je l’avais fait à l’époque de ses premiers tests. Il est dommage que ces pistes aient été si peu nombreuses et n’aient été disponibles que lorsque mon aventure avançait, et sans fausse piste.