Test - South Park : Le Bâton de la Vérité

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South Park est une des séries animées les plus anciennes qui produit encore des saisons avec la 17, dernière en date, aussi excellente qu’hilarante. La série satirique et irrévérencieuse de Trey Parker et Matt Stone, par contre, n’a jamais réellement eu de succès en jeu vidéo. Les titres, déjà pas très nombreux, ayant été généralement bâclés à l’époque. La vapeur s’est légèrement inversée depuis que Microsoft a signé un contrat d’exclusivité pour deux jeux XBLA sur Xbox 360 basés sur la licence. Pas excellents, ces titres étaient cependant assez bien fichus pour combler un minimum les fans de la franchise. Ce coup-ci, c’est le Bâton de la Vérité, développé par Obsidian Entertainment et édité par Ubisoft sur Xbox 360 (mais aussi PC et PS3), qui va sévir pour ébranler le politiquement correct de notre quotidien et y installer quelques enfants d’une petite ville de montagne dans un RPG au tour par tour peu commun.

You want to get high ?

Bienvenue à South Park !

Le joueur se retrouve dans la peau d’un nouvel enfant qui vient tout juste d’emménager dans cette charmante ville du Colorado, théâtre de vos aventures vidéoludiques dans plus ou moins ses moindres recoins. En plus d’être entièrement customisable, d’avoir des parents totalement abusés, cet enfant ne parle pas. Votre première quête donnée par votre père autoritaire, sera de vous faire des amis, ce qui arrivera très vite dès lors que vous sauverez votre nouveau voisin, Leopold « Butters » Stotch d’un enfant curieusement déguisé. Pour vous récompenser, le jeune souffre-douleur de toute l’école vous emmènera voir le « Grand Roi-Sorcier » pour que vous puissiez jouer avec eux. Voilà comment on pourrait résumer le début du jeu. Je pourrais vous faire des tirades entières sur l’histoire, sur les qualités du jeu, sur ses défauts, ce qui serait prendre du temps et des lignes pour rien tellement il est possible de faire simple et court. Imaginez plutôt un énorme épisode de South Park qui dure entre 12 et 15 heures, et dans lequel vous serez activement impliqué, et vous aurez une très bonne vue d’ensemble de ce jeu de rôle. Entre les exagérations, les situations extravagantes qui prennent des proportions gigantesques et catastrophiques, l’humour, la satire, le visuel si simple de la série, les personnages tellement atypiques, la violence, le sexe, le crado, la bande son qui fait très cheap mais pourtant de qualité, on a bel et bien du South Park pure souche.

Bienvenue au KKK ! Là où votre destin commence.

D’ailleurs, le jeu est une pépite d’humour et le joueur éclatera à grands coups de fous rires du début jusqu’à la fin. Je ne m’étais personnellement jamais autant marré, de ma vie, tant le concentré de South Park est bel et bien présent et les séquences aussi délirantes que le casting du jeu. Et ce dernier est très bien fourni avec des apparitions plus ou moins longues, plus ou moins pertinentes, et venant de toutes les saisons, même si on regrettera l’absence de certains personnages charismatiques tels que Satan (son fils, Damien, est cependant bien là), Scott Tenorman, Scott the Dick (même s’il est subtilement mentionné sans être nommé par un personnage vers la fin), Barbara et pas mal d’autres. Certains sont relégués au statut d’icône de chargement comme les Jakovasaurs ou Towely (Servietsky en français), tandis que d’autres ne font qu’une brève apparition comme le fait un seul homme crabe. Cependant, les protagonistes présents arrivent à combler ce manque. Je ne ruinerai pas la surprise, mais attendez vous à du lourd ! D’ailleurs en parlant de lourd, il n’est pas bien difficile de déclarer solennellement ici dans ce test, que South Park : Le Bâton de la Vérité offre le meilleur et plus épique combat de boss de tous les temps lors de l’affrontement contre le sorcier gnome voleur de slip. Il est encore moins difficile de le déclarer jeu le plus dépaysant de tous les temps avec sa variété d’environnements, puisque South Park et ses environs ne seront pas vos seules escales. Le Canada, l’espace, les égouts, ou encore un endroit où la lumière du jour ne pénètre jamais seront quelques unes de vos destinations « exotiques ».

La Resistance Leaves On

Les combats se font en 2 contre jusqu’à 6

Malheureusement, ce n’est pas à un épisode de South Park ici, mais bel et bien un jeu vidéo. Il me faut donc caser un certain quota de termes techniques comme Graphismes, Gameplay ou même Invocations, donc passons aux choses sérieuses. Le jeu n’est techniquement pas très gourmand puisqu’il respecte en tous points le design, les couleurs, les animations et les codes de la série. Mais il arrive tout de même que le jeu freeze légèrement et ce de manière fréquente lors des scrollings horizontaux. Vous vous déplacerez librement dans South Park, vue de côté, dans les bâtiments et maisons également pour accomplir des quêtes et vous faire des amis. Seulement, les garçons jouent à un jeu de rôle d’Heroic Fantasy, et donc tout le jeu sera traité de la sorte, ces bambins continuant de jouer malgré tout ce qui va se produire autour d’eux. Il y aura donc les éternels choix de classe de personnage, menus pour gérer son équipement et ses compétences, choix pas forcément cruciaux, combats comme à l’époque « Old School » où vivaient les orcs, elfes et autres créatures. Les affrontements sont plutôt bien fichus et solides, permettant de mettre en scène des combats mémorables à coups de lattage de couilles ou autres attaques farfelues qui seront autant de clins d’oeil à tel ou tel épisode. Chaque personnage agissant dans les combats (Vous, Butters le paladin, Stan le chevalier, Jimmy le barde, Princesse Kenny l’archère, Kyle le druide et Cartman le sorcier de feu) aura droit à des techniques spéciales, dont une dévastatrice pour peu que vous la réussissiez. En effet, chaque attaque de base, chaque technique spéciale, en plus d’indiquer ce qu’on veut faire et qui on veut attaquer, demande une certaine manipulation de la manette avec le bon timing pour être efficace, voire pour multiplier les dégâts. Vous, aurez la possibilité d’utiliser la magie au travers de combos avec vos attaques de bases, ou via 4 sorts redoutables. Ce concept rend les combats au tour à tour plus dynamiques et permet des résultats parfois surprenants. Surtout avec les super attaques qui rappelleront des moments cultes de la série qui continueront à prodiguer au joueur un sourire sincère. Et comme tout RPG au tour par tour qui se respecte, les invocations sont également de mise. Bien que peu nombreuses (seulement 4), elles sont très efficaces et font appel à un personnage plus ou moins surnaturel de la série, sans pour autant oublier cette bonne dose d’humour et de cynisme si chère au cartoon. La progression et la prise en main se feront de manière naturelle, et propose une difficulté pas très farouche, rendant ce titre parfait pour faire ses premiers pas dans l’univers des jeux de rôle au tour par tour.

Les Mongols sont aussi de la partie.

La bande son donnera de bons souvenirs aux fans, puisqu’on a droit aux musiques originales. Mieux encore, les radios de certains lieux publics diffuseront des chansons connues dans la série comme celle d’une certaine mascotte panda, d’un certain cuisinier ou encore même d’une certaine main de petit garçon. Et bonne nouvelle pour moi : les voix du jeu sont les originales en anglais ! Meilleure nouvelle pour moi : les sous-titres en français peuvent être désactivés ! Les autres ? Je les emmerde, et je rentre à ma maison !

Le jeu peut sembler excellent en tout point, mais ce n’est pas tout à fait le cas, puisque le titre à été (auto) censuré pour l’Europe, et ce n’est pas moins de 6 scènes interactives via un mini-jeu qui seront remplacées par un honteux panneau d’avertissement. Pour tout dire, ça casse radicalement le trip South Park. Ce qu’on nous cache chez nous ? Quelques insertions de sondes anales et 2 avortements sur des hommes (oui, c’est du South Park). On ne voyait absolument rien de choquant sur ces séquences (des vidéos de la version US, non censurée, sont dispos sur Youtube). Surtout comparé au reste, on surprend certaines activités de voisinage comme par exemple un type en cagoule de cuir qui sodomise un cheval, des morts cruelles, un gamin de 9 ans qui sniffe de la poudre, etc. Ce genre de joyeusetés qui rendent l’univers South Park tellement cru et attachant et qui valent un PEGI 18 à juste titre. Mais alors pourquoi censurer ce contenu si le jeu est interdit aux mineurs et ne doit être vendu qu’à des adultes qui veulent du South Park et qui ont donc vu bien pire éthiquement parlant et visuellement crade ? C’est un sujet qui mériterait d’être South Parkisé dans le prochain épisode de la série, ça.

Bilan

On a aimé :
  • Du South Park 500 % pur jus
On n’a pas aimé :
  • P^t$%n de Censure de M*r%e
  • Les légers mais fréquents freezes sur les scrollings horizontaux
  • Un peu court pour un RPG
What Would Bryan Boitano Do ?

Epique ! Trash ! Hilarant ! Efficace ! Tels sont les mots qui pourraient décrire ce South Park Le Bâton de la Vérité. Tout fan de South Park ne doit en aucun cas passer à côté tant on a affaire à un concentré fidèle et délirant de 17 saisons dans une histoire très bien goupillée et qu’on aurait aimé ne jamais voir se terminer. Mais si on peut pardonner les quelques légers soucis de freezes, la censure effectuée sur ce titre risque, elle, d’en faire rager plus d’un même si elle n’est appliquée que lors quelques petits passages de gameplay. Faut-il blâmer Ubisoft ? Faut-il blâmer les bien pensants ? Non ! Blame Canada !

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South Park : Le Bâton de la Vérité

PEGI 16

Genre : RPG

Editeur : Ubisoft

Développeur : Obsidian

Date de sortie : 6/03/2014

Prévu sur :

PC Windows

3 reactions

Rone

06 mar 2014 @ 10:35

Arf, donc il n’y a pas les (excellentes) voix françaises ! Il est très rare que je sois amateur de vf, mais South Park est l’exception pour laquelle je préfère même la vf à la vo...Dommage.

diez979

06 mar 2014 @ 10:48

Mots pour mots la même chose que Rone.

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bastoune

13 mar 2015 @ 09:01

Je viens de le terminer (sur PC, à moi les joies de l’aspiration de burnes...) Grand fan de South Park devant le Chef j’ai tout simplement adoré le jeu, il n’est pas possible d’en être autrement, le concept se prête particulièrement bien à la série. il y a des clins d’œil partout, on se marre, on se marre, on joue les écoeurés par moment, mais qui se marrent, c’est par contre trop court, mais quel pied j’ai pris ! Cartman est un grand moment, Randy me confirme qu’il est bien le personnage le plus déjanté de la série, le rythme ne retombe presque jamais, et on va de surprise en surprise... Un gros coup de cœur... dans les couilles !!