Mauviette ? Personne ne me traite de mauviette !
Le jeu étant un Point & Click, l’essentiel du gameplay se fera en se déplaçant sur divers lieux, puis en indiquant un objet ou une personne pour interagir avec. Tout aurait pu aller dans le meilleur des mondes si la technique suivait. Pour un jeu de ce genre, on ne demande pas grand chose en dehors de l’histoire et des énigmes pour offrir une bonne expérience, il ne semble donc pas difficile de concevoir quelque chose de propre. Or ici, le jeu est bourré de défauts techniques : ralentissements, bugs sonores, freezes, déplacements au joystick désespérants d’imprécision et d’incohérence... Pourtant, l’aspect visuel à la Pixar colle bien à l’univers déjanté, il n’était peut-être pas nécessaire d’aller jusqu’à coller des déplacements aussi incongrus qu’imprévisibles (il arrive souvent qu’en allant vers une direction, on aille dans une autre totalement différente). Et soyons clair, si cela ne gène en rien la progression dans le jeu, cela gâche le tableau de ne pas voir un peu plus de soin technique sur un soft de la génération actuelle qui ne demande déjà pas beaucoup de ressources à la base.
Le gros critère attendu sur ce type de jeu et pour lequel il ne vaut pas rater son virage, vient des énigmes. Ici, elles ne sont pas bien difficiles, restant dans la logique humaine (Sam & Max sont hors concours), et feront appel parfois à votre cerveau, histoire de proposer quelques challenges un peu plus ardus par-ci par là. L’ensemble en devient plutôt rythmé, même si on déplore l’adaptation française de piètre qualité. En effet, certaines énigmes étant textuelles ou à base de paroles, il aurait été préférable de proposer des choses plus fidèles aux énigmes de base. Vous resterez par exemple un bon moment avant de réussir à entrer dans le bar clandestin du second épisode si vous conservez le français comme langue de sous-titres, le code pour entrer se jouant sur les sonorité des phrases en anglais (du Shiritori), traduite fidèlement, mais sans jouer de ce jeu de sons en français, ce qui donne pour les non-anglophones ainsi que pour tous ceux qui se risquent à mettre les sous-titres en français de galérer pas mal pour se sortir de ce type d’obstacles.
De plus, les sous-titres sont blancs ; autant pour les choix de dialogues qui sont sur un fond opaque noir, ça passe, autant pour les dialogues en eux-mêmes, cela devient assez illisible, vu les tons de couleurs du jeu. Heureusement que le titre vous propose une intensité d’indices réglable à tout moment dans les options, à consommer avec modération pour ne pas gâcher l’essence même de ce genre de jeu. Si vous décidez de ne pas les utiliser, il faudra alors compter environ une dizaine d’heures pour boucler les 5 épisodes, un peu plus si vous voulez débloquer les trophées supplémentaires ou voir quelques légères bifurcations qui n’influenceront en rien le final de chaque épisode, et beaucoup moins si vous décidez de tricher en bon flemmard accroc à sa doctrine du moindre effort.