Test - MotoGP 19 : un épisode qui apporte de belles évolutions

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Comme tous les ans à cette période, Milestone a déjà sorti quelques jeux et cette année ne déroge pas à la régle. Après Monster Energy Supercross 2 en mars, c’est au tour de MotoGP 19 de passer entre nos mains. Avec les promesses d’une nouvelle IA révolutionnaire, d’une personnalisation accrue, l’ajout des MotoE et des tests de pré-saison, tenons nous enfin un jeu réellement solide sur le championnat officiel MotoGP ?

Et zé parti !!!

Le contenu est assez conséquent et fera plaisir aux fans

C’est tout émoustillé qu’on s’est lancé dans MotoGP 19, il faut dire qu’après un grand prix du Mugello aussi disputé, on avait, nous aussi, envie de nous battre comme des chiffonniers pour la victoire. Si d’ordinaire le studio italien arrive plutôt bien à améliorer ses recettes lorsqu’on parle des jeux de cross, pour MotoGP c’est toujours un peu plus compliqué. Nos premiers tours de roues confirment plus ou moins que rien n’a vraiment changé dans le gameplay de ce nouvel opus. Très permissives, les motos de plus petites cylindrées telles que les Moto3 sont toujours très ennuyeuses à jouer et il faudra se tourner vers la Moto2 et le MotoGP pour voir quelques poils se dresser. De manière générale, on reste en terrain connu à l’exception près de l’option “tête dans la bulle” qui a ici disparu. Cette dernière, par un maintien de la touche Y, permettait, comme son nom l’indique, de se blottir contre le réservoir afin de réduire la résistance au vent et atteindre les vitesses maximales.

Désormais automatique, on n’a plus à s’en soucier, ce qui veut dire que le pilote se relève automatiquement dans les virages et au freinage. Pour ces derniers, il est toujours fortement conseillé de bien garder la moto en ligne avant de sauter sur les freins. L’utilisation du frein moteur (réglable à la volée en course) est primordiale pour stopper les quelques 250 chevaux des bécanes lancées à pleine bourre. Un peu plus de mordant au freinage n’aurait pas été de refus. On retrouve également les aides de contrôle de traction et d’anti-wheelie très utiles notamment sur le mouillé afin de contrôler la puissance envoyée à la roue arrière. Inutile de préciser qu’il faut toujours jouer de la gâchette avec dextérité pour sortir des virages avec le plus de grip possible tout en préservant ses pneus, car oui, cette année encore, la gestion de l’usure des pneus a été améliorée. Il faut donc prendre soin de sa monture et parfois rouler à l’économie si on souhaite pouvoir attaquer dans les derniers tours du grand prix.

Au-delà de l’accoutumée présence des 4 catégories officielles du championnat MotoGP, Milestone nous offre également cette année, et pour la première fois, les pilotes et motos du championnat électrique MotoE. Mais ce n’est pas tout, on a également droit à de nombreux autres protagonistes “historiques” de la discipline jouables au sein d’un mode dédié baptisé défis historiques. Similaires à ce que l’on avait eu l’occasion de voir dans Valentino Rossi : The Game en 2016, ces défis permettent de revivre les plus grands moments du MotoGP en incarnant des légendes telles que Mick Doohan, Kenny Roberts, Max Biaggi, Sete Gibernau et bien d’autres ! Divisés en 4 catégories distinctes (« Héros dès 500cm3 », « L’aube du MotoGP », « Grandes rivalités » et « L’ère moderne »), ils permettent de piloter des motos très différentes comme les 500 2 temps des années 90 ou la Honda RC211V de 2003 qu’avait Rossi pour sa dernière course pour la firme japonaise.

Les MotoE sont également de la partie

Cerise sur le gâteau, triompher de ces défis permet de débloquer les pilotes pour les autres modes de jeu mais également de nombreux éléments de personnalisation, autre grosse nouveauté de ce MotoGP19. Alors qu’ils avaient, dans Ride 3, inauguré un éditeur de livrée de moto, Milestone réitère ici avec un éditeur de livrée de casque. De ce fait, il est possible de créer son pilote, choisir parmi 12 casques des plus grandes marques, et d’en faire complètement la peinture. Assez ergonomique, s’inspirant une nouvelle fois de ce que l’on peut retrouver dans les Forza, il est assez facile de personnaliser son équipement et de le partager avec la communauté grâce au module de création ! Un éditeur de numéro est également de la partie afin de dessiner son nombre fétiche à apposer fièrement sur la moto. Cela peut paraître anodin, mais à l’heure où tout est plus ou moins verrouillé par les sponsors et teams, ces deux choses sont presque les seules qui permettent aux pilotes MotoGp de se démarquer et il est très sympa de pouvoir les retrouver ici.

Anna, que dois-je faire ?

Les IA ont enfin un comportement plus crédible

Si le Mugello nous a émoustillé, il n’en est rien à côté de l’annonce d’une nouvelle IA jugée “révolutionnaire” des mots du studio. On le sait, se battre contre l’intelligence artificielle pose souvent problème dans les jeux de course. À l’exception de quelques réussites comme la série F1 de Codemasters, peu de licences arrivent à proposer une concurrence compétitive et surtout crédible. Milestone n’échappe pas à la règle. Depuis de nombreuses années déjà, les fans leurs reprochent une intelligence artificielle sur rails, ne sortant jamais des cordes et qui finit rarement loin de la place à laquelle elle est partie. Cette année, le studio milanais compte bien remettre les pendules à l’heure.

l’IA nous a semblé beaucoup plus humaine

De l’association entre Milestone et Orobix, société spécialisée dans les solutions d’intelligences artificielles, est née A.N.N.A, une IA basée sur le deep learning qui, des dires de ses pères, a simulé durant plusieurs mois plus de 200 000 courses afin d’obtenir un comportement plus réaliste et naturel que jamais. Si sur le papier cela laisse rêveur, quand est t-il de la réalité ? Eh bien, il faut avouer que durant nos sessions, notamment en carrière, l’IA nous a semblé beaucoup plus humaine. Ce qui se remarque d’entrée pour un joueur de longue date, c’est d’abord qu’elle ne suit plus bêtement sa ligne et n’hésite pas à déboiter et changer plusieurs fois de trajectoire, la menant parfois à se retrouver à trois ou quatre de front à l’abord d’un virage. De plus, elle tente également quelques dépassements pour le moins audacieux finissant parfois par un tout droit ou un crash. Toutes ces petites choses contribuent fortement au sentiment d’immersion qui s’en dégage, jusqu’à la ligne d’arrivée où en résultent des écarts entre pilotes assez crédibles. Il n’est pas rare de voir des petits groupes se détacher, laissant le reste de la meute derrière comme c’est généralement le cas dans la réalité. Quelques couacs subsistent cependant, il nous est quelquefois arrivé de voir un pilote complètement arrêté, ou encore chuter automatiquement après être remonté sur sa moto, rien de méchant, mais ça arrive.

Il est même possible de choisir le nombre de doigts sur le levier, rien que ça !

Il y a des points qui peinent cependant toujours à convaincre, les aspects graphiques et techniques du titre. Une fois encore les pilotes et motos sont réussis, mais les pistes et leurs abords sont eux toujours bien vides. Les différentes textures, l’herbe notamment, sont datées, les spectateurs figés.., il n’y a pas non plus de commissaire agitant les drapeaux en cas de chute et les tribunes et lignes de stands font souvent pâle figure. La technique n’est pas non plus le point fort de MotoGP 19. Testé sur Xbox One X, le jeu reste, certes, relativement propre (à défaut d’être beau), tourne à une résolution supérieure à 1080p, mais reste bloqué à 30 images par seconde. Il eût été agréable de proposer, comme dans Ride 3, deux modes distincts pour les joueurs préférant la fluidité à la résolution. Le HDR peine quant à lui à rehausser des lumières fades et ne brillera qu’en de rares occasions. La partie sonore fait le job, les bruits de moteurs sont généralement crédibles bien qu’inégaux. Le son des Moto3 est lui cependant toujours assez médiocre. Point positif en revanche qui mérite d’être souligné, la vue casque est particulièrement immersive grâce notamment au bruit du vent qui vient s’engouffrer dans ce dernier lorsqu’on relève la tête au freinage.

Il faut choisir entre 3 packs à développer lors des essais hivernaux

Coté modes de jeu on retrouve tous les classiques du genre comme les modes course rapide et contre-la-montre. Cerise sur le gâteau pour la partie multijoueur, la version Xbox One dispose enfin de salons ! On a également noté une nette amélioration de l’expérience en ligne avec plus d’options de personnalisation des épreuves et un bien meilleur netcode, mais toujours pas de mode écran splitté. Enfin, la carrière reste quant à elle assez inchangée sur la forme. On a toujours le choix entre une carrière classique et une carrière pro (avec toutes les séances, le vrai temps de course…) mais cela reste toujours très austère. En revanche, on note la présence, lors du passage en catégorie MotoGP, des séances d’essais hivernaux avec notamment les motos aux carénages en carbone brut. Il faudra une nouvelle fois développer la moto grâce aux différents exercices à réaliser en essais libres et qualification. Carton rouge pour finir avec la carrière de manager toujours aux abonnés absents, on aurait aimé pouvoir retrouver ce mode apparu dans MotoGP 17, très apprécié des joueurs et disparu depuis.

Bilan

On a aimé :
  • Une IA plus compétitive et crédible
  • Un contenu conséquent
  • Les défis historiques
  • Miracle, il y a des salons en multijoueur
  • Les essais hivernaux en carrière MotoGP...
On n’a pas aimé :
  • ... mais toujours pas de carrière manager !
  • Toujours très vide visuellement
  • Peu d’évolutions en terme de gameplay
Admis sans mention

S’il ne révolutionne pas le genre et reste encore trop souvent campé sur ses positions, MotoGP 19 réussit néanmoins à apporter ça et là quelques choses intéressantes. Son IA nous a particulièrement plu, plus compétitive et au comportement beaucoup plus réaliste que par le passé, elle permet une meilleure expérience en solo. D’un autre côté, c’est le multijoueur qui a lui aussi été amélioré avec enfin sur Xbox One la présence de salons et beaucoup plus d’options de paramétrage des courses. On regrette que la carrière de manager soit toujours absente de cet opus et le titre est tout juste passable des points de vue graphique et technique sur Xbox One X. En revanche, il jouit d’un contenu assez conséquent, intéressant, et d’une personnalisation qui ravira surement les fans de sport moto que nous sommes.

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MotoGP 19

PEGI 0

Genre : Courses

Editeur : Milestone

Développeur : Milestone

Date de sortie : 6 Juin 2019

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch

4 reactions

SillyViceKid

17 jui 2019 @ 08:04

J’ai eu l’impression que cet opus était complètement différent, visuellement les changements sont assez petits, mais la physique m’a demandé quelques tours pour m’adapter. J’ai l’impression de sentir beaucoup plus le poids de la moto, les accélérations et freinages avec de l’angle offrent un meilleur ressenti, les motos sont beaucoup moins sous-vireuses et les crashs ont enfin de la substance. Comme vous l’avez fait ressortir dans le test, l’IA est bien meilleure ça fait plaisir de voir des comportements similaires à la réalité qui offrent des petites batailles plus que sympas. Je recommande à quiconque s’est un peu éloigné de la franchise parce qu’elle devenait ennuyeuse

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SauroneMX338

Rédaction

17 jui 2019 @ 19:07

J’ajouterais aussi qu’il y a eu une mise à jour du jeu après publication du test qui apporte pas mal de petites choses notamment des vibrations dans la manette/les gâchettes plus prononcées. Les freinages et passages de vibreurs par exemple offrent un meilleur feedback.

khawoosh

03 jui 2019 @ 11:05

Il me donne envie ce jeu. Je m’étais éloigné des jeux de gp depuis un moment, Ride ne m’avait pas branché plus que ça. Et puis j’ai bien joué à MotoGP15 sur PSVITA, certes le jeu est vieux et immonde graphiquement, mais j’ai vraiment pris du plaisir à parcourir le mode carrière jusqu’à être champion de gp2 et gp. Alors pourquoi pas tenter ce jeu plus moderne ? Le changement d’IA et les améliorations graphiques vont peut-être bien me convaincre

khawoosh

03 jui 2019 @ 11:07

L’ajout de la moto E me plaît beaucoup aussi !