Test - Guacamelee ! 2 La sieste est finie

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La première itération de “Guacamelee !” avait été un franc succès critique et public dans le monde des jeux indés. Sans révolutionner le genre, ce jeu de plateforme/baston avec des mécaniques parfois empruntées à “Metroïd” avait réussi à faire sa place, à tel point que le jeu a été porté sur la plupart des supports et a connu des éditions “super championship turbo” dont a notamment bénéficié la Xbox One. C’est donc tout naturellement que les petits gars de chez Drinkbox ont remis le couvert avec une deuxième aventure. Le tout dorénavant est de savoir si le charme du premier épisode a été conservé et si les idées ont été suffisamment abondantes pour promettre quelques nouveautés.

Le réveil du Guacamole

Bigre ! Une invasion de tétris

Le jeu commence un peu avant la fin du précédent et vous fait revivre le dernier combat entre Juan en super luchador et Calaca, le grand boss de la première aventure. Bien sûr, début du jeu oblige, le combat est ultra simple et vous viendrez à bout du bonhomme plus rapidement que vous ne pourrez dire “Aye, Caramba !”. Ce n’est qu’un prétexte pour faire revivre un souvenir de Juan, qui, plusieurs années plus tard, est un vieux luchador bedonnant sur le retour. Il vit dorénavant une vie ennuyeu… paisible auprès de sa femme, Lupita, et de ses enfants. Comme tout père de famille qui se respecte, il squatte le canap’ devant sa télé, une despé à la main.

Cependant, la marmaille vient vous extirper de votre trône de coussins, Madame ayant besoin de certains ingrédients pour finir le repas. Vous voilà donc reparti à Pueblucho, petit village maintes fois traversé auparavant, pour aller chercher les ingrédients (et de la despé au cas où). Oui mais voilà, tout ne se passe pas bien à Pueblucho, et d’étranges nuages noirs et cubiques font leur apparition. L’ancien coach de Juan, Uay Chivo, mi-homme mi-chèvre, le retrouve pour l’informer que le Mexivers est en danger. Mais qu’est-ce donc ?

Par le pouvoir du nachos ancestral !

Parce que ce qu’on nous a pas dit dans le premier épisode, c’est qu’outre la dimension réelle et la dimension des morts entre lesquelles nous pouvions transiter, il existe également une foultitude de dimensions parallèles qui composent ensemble le mexivers. Chivo vous emmène dans la dimension sombre, dans laquelle le Juan local est décédé, ainsi que Lupita. Calaca y a été vaincu par un autre super luchador du nom de Salvador. Et cet imbécile, plutôt que de devenir bedonnant lui aussi, s’est fait absorbé par les pouvoirs du masque, ce qui l’a rendu un peu timbré. Il est dorénavant à la recherche de trois reliques ayant le pouvoir de lui donner la recette du super guacamole et qui déversera l’outre-monde dans tout le mexivers. Hmmm, v’suivez ?

Bref vous avez donc l’origine de tout le boxon qui traine dans le coin, et c’est sur vous, le Juan qui a vaincu Calaca, que repose la tâche de remettre de l’ordre et d’arrêter Salvador et ses acolytes. Pour ce faire, on vous redonne la possibilité d’arborer le masque qui vous transformera en super luchador, et au passage vous fera faire un régime express.

Lucha libre

Pour atteindre la plateforme en hauteur, vous devriez transpirer un peu

Après avoir retrouvé la base de vos pouvoirs, vous êtes donc lancé sur la traces des fameuses reliques en retrouvant un style de jeu en 2D, alternant phases de plateformes et phases de combat. Ce qui saute aux yeux dès le départ, c’est que la quasi-totalité du système de jeu est identique à celui du premier épisode. Au fur et à mesure de l’aventure, vous apprendrez ou réapprendrez de nouveaux coups et de nouveaux pouvoirs. Vous pourrez transiter entre le monde des vivants et des morts de la dimension sombre, vous transformer en poulet et effectuer des double sauts et super sauts. Tout cela vous permettra de progresser dans l’aventure et même de revenir là où vous êtes déjà passé et de trouver des passages auparavant inaccessibles, à la Metroïd quoi.

Le système d’évolution des compétences a légèrement évolué, puisqu’il est dorénavant accessible à tout moment et non plus uniquement par les autels de fête des morts. Lesdits autels n’ont plus que pour fonction d’être des points de sauvegarde et de permettre le changement de costumes. L’évolution des compétences aura pour but d’améliorer vos coups et vos pouvoirs, ainsi que d’allonger votre barre de vie ou d’endurance. Du grand classique en somme.

Les phases de combats, souvent en milieux fermés, ne vous demanderont pas une énergie folle pour venir à bout de vos ennemis. La plus grosse difficulté réside dans le fait que vous devrez effectuer certains coups spéciaux pour casser le bouclier de vos adversaires, et il n’est pas rare que ces boucliers soient différents sur une même phase de combat. À vous de choisir quel ennemi à battre en premier, et donc quel coup spécial utiliser.

Les phases de plateformes sont un peu plus retors. Pour passer d’un écran à l’autre, il vous faudra régulièrement enchaîner des sauts, double sauts, super sauts, des transformations humain/poulet, des passages entre monde des morts et monde des vivants, ainsi que les différents coups spéciaux. Et parfois, il faudra enchainer un peu de tout à la fois, dans un timing qui ne pardonne aucune erreur. Il y aura donc des moments qui vous feront souvent mourir, donnant un aspect die & retry assez prononcé. Fort heureusement, chacun de vos échecs ne vous fera pas revenir très loin en arrière, il y a souvent un autel de sauvegarde à proximité de ces phases compliquées. Chez drinkbox ils ne sont pas tordus à ce point-là. Il y a néanmoins certains passages qui donnent envie à votre manette de déployer ses ailes.

Il est possible également de jouer en coop en local, jusqu’à 4 personnages en même temps. Cela donne un aspect foutoir assez fun et qui génère pas mal de francs moments de rigolade.

Le jeu est donc agréable à prendre en main, tout comme le fut le premier. Tout aussi fun et jouissif, tout pareil. Et c’est là qu’est le défaut principal : son manque de nouveauté. Guacamelee 2 ! peine à se démarquer de son aîné, et ce ne sont pas les quelques petits changements dans le système de jeu qui vont atténuer cette sensation de redite dans le gameplay, et pas seulement dans le gameplay.

Qu’on appelle mon avocat !

Je crois que vous me confondez avec quelqu’un d’autre

Ceux qui ont apprécié le game-design du premier épisode seront ravis d’apprendre qu’il n’a pas changé d’un iota. Les personnages ont un aspect cubique, les décors sont foisonnants de détails et agrémentés de beaucoup de couleurs, de préférence bien flashy, façon fête des morts. C’est une myriade de couleurs tournant sur le vert, le jaune, le rose, le bleu qui s’offrent à vos yeux. On en prend donc plein les mirettes.

La musique du jeu fait la part belle aux sonorités mexicaines avec force guitares sèches et trompettes, agrémentées d’une rythmique bien plus actuelle. Il est à noter par ailleurs que l’ambiance sonore, tout en restant dans des mélodies similaires, se modifiera en fonction de vos passages entre les différents mondes. c’est le genre de petits détails qui donnent une idée de la qualité de la réalisation du jeu.

Puisqu’on en parle, la réalisation est au top. Aucun bug rencontré, de nombreux détails visuels et sonores bien agréables et des dialogues parfois bien savoureux. C’est du travail de qualité, à n’en pas douter.

Il reste à vous parler de l’ambiance générale de ce jeu qui ne se prend pas du tout au sérieux et qui regorge de détails comiques. Dans quel autre jeu peut-on passer d’un grand catcheur mexicain à un petit poulet famélique (… à part le premier évidemment) ? Il ne sera pas rare de rencontrer un bon nombre d’easter eggs qui feront plaisir à tout fan de pop culture qui se respecte.

Cela dit, bien que tous ces éléments soient des bons points, ils restent à nuancer étant donné qu’il y a de nouveau peu de démarcation avec la première itération, la même nuance donc que pour le gameplay. Il y a trop de paysages similaires, trop de thèmes musicaux similaires. On ressent bien une volonté de ne prendre aucun risque.

Bilan

On a aimé :
  • Une réalisation au top
  • Des graphismes colorés
  • Le coop à 4
  • Un gameplay aussi bon que le premier jeu
On n’a pas aimé :
  • ... mais justement un gameplay qui a peu évolué
  • Un sentiment de redite général
Le guaca vaincra … encore

Guacamelee 2 ! est d’une qualité évidente, tant par sa réalisation, ses graphismes, son paysage sonore et son ambiance, mais il se repose bien trop sur les lauriers de son prédécesseur dont on ne peut que constamment faire référence. Hormis un temps de jeu assez correct pour un jeu de ce genre, on en viendrait presque à penser qu’il s’agit d’un simple DLC du premier. Cette ressemblance mise à part, le soft reste néanmoins très bon et très agréable à arpenter en long, en large et en travers pour débusquer tous les passages secrets. Le guacamole a toujours le même goût, il n’empêche qu’on en reprend à chaque fois.

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Guacamelee ! 2

PEGI 12

Genre : Action

Éditeur : Drinkbox Studios

Développeur : Drinkbox Studios

Date de sortie : 18/01/2019

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows