Test - This Is The Police 2

«L’ennui avec un grand E» , - 0 réaction(s)

Les gars de Weappy Studio ont créé la surprise il y a deux ans avec leur premier jeu, This Is The Police, un petit jeu de gestion/stratégie mettant en scène la police américaine et ses travers. Le titre a même bénéficié d’une sortie boîte sur console (One, PS4 et Switch). Les avis mitigés de la presse spécialisée n’ont pas découragé le petit studio biélorusse d’en sortir la suite en ce 25 septembre 2018. Une suite (trop) fidèle au concept de base qui fait malheureusement “plouf”. On va essayer de comprendre pourquoi.

When in Rome

Il faudra bien choisir les compétences de vos officiers pour chaque opération

Malheureusement, le titre déçoit un peu d’entrée car il ressemble en tout point au premier épisode. Si vous le connaissez, vous ne devriez pas être trop chamboulé par cet opus. Les deux titres partagent en effet la même interface, le même style graphique, la même atmosphère jazzy, et n’est finalement qu’un prolongement de l’aventure. Jack Boyd, le flic véreux le plus recherché d’Amérique, l’artiste en matière de corruption, est donc de retour et, cette fois-ci, l’histoire se déroule dans la petite ville de Sharpwood. Notre bon ami passe du statut de criminel en cavale au statut de boss du commissariat en passant par celui de détenu en un rien de temps. “Mais comment ?” “Coman kil a fé ?!” me demanderez-vous ? C’est pourtant bien simple ! La sheriff locale, Lilly, est nulle. Lui, a beau être recherché par le FBI et avoir un look de SDF, certes, mais il est super bon. Elle est super nulle et lui tellement bon qu’il la convainc de lui filer les clefs du commissariat en deux phrases. PAF ! Ca fait des Chocapics ! Bravo l’artiste ! Cette merveilleuse intrigue nous est narrée via des vignettes de bandes dessinées au style graphique, ma foi, peut-être un peu trop simpliste, au point que l’on ne parvient pas à s’identifier aux personnages. De plus, ces phases cinématiques sont plutôt mal servies par un voice acting assez déplorable pour certains personnages. Par contre, l’écriture des dialogues, elle, fonctionne bien et laisse parfois place à quelques situations cocasses fort bienvenues.

Chaque bonne action vous rapportera des languettes de canettes qui vous permettront d’améliorer vos officiers ou d’en engager de nouveaux

Le gameplay va essentiellement tourner autour de la situation un peu particulière de Jack puisqu’il va falloir bien gérer son équipe d’officiers de police tout autant s’assurant de ne pas se faire serrer par les fédéraux. Il va donc falloir veiller, bien évidemment, à la sécurité des habitants de Sharpwood en intervenant dans les temps. Les délits et crimes sont assez variés et vont chacun présenter une situation bien particulière. Vous ne déploirez pas les mêmes agents selon qu’il s’agit d’un vol à main armée ou d’une tentative de suicide. Les agents ayant chacun des compétences différentes, ce sera à vous de les dispatcher de façon cohérente selon les besoins. A noter que vous pourrez améliorer vos agents et donc les faire monter en niveau en arrêtant des suspects ou en remplissant différentes opérations tactiques. Ces opérations ne sont pas obligatoires mais elles sont cruciales à l’amélioration de votre équipe. Elles vont d’une prise d’otage à une alerte à la bombe. Dans le cadre de ces missions, exit l’interface de gestion, c’est un jeu dans le jeu qui démarre. Vous devrez en effet assigner les officiers qui participeront à ces opérations. Vous devrez également choisir les compétences qu’ils pourront utiliser depuis un menu dédié en début de partie. Les déplacements se font exactement à la XCOM : chaque unité est allouée deux tours et vous pouvez choisir de les déplacer au-delà de leur zone de déplacement autorisée avec pour conséquence d’utiliser vos deux tours d’un coup. Ce que l’on peut dire c’est que les opérations tactiques présentent un challenge appréciable dans un jeu qui autrement serait hautement soporifique. Les ennemis ont beau être abrutis comme leurs pompes, ils n’en restent pas moins redoutables dans les phases de tirs. Veillez donc à ne pas déclencher l’alarme trop tôt si vous ne voulez pas voir débarquer une escouade de tueurs psychopathes venir vous démolir la face en deux-deux. Vos dents vont grincer plus d’une fois, croyez-moi !

Combattre le crime, c’est naze en fait

Il faudra bien choisir les compétences de vos officiers pour chaque opération

Au-delà de ces missions tactiques, This Is The Police 2 souffre vraiment d’un problème de rythme. Le ratio cinématiques/phases de jeu peut donner quelque chose comme 70/30. Il peut être frustrant donc de passer plus de temps à regarder des cinématiques que de jouer. D’autant que la partie gestion atteint très vite ses limites en termes de variété de situations. Passées les 2 premières heures de jeu, on y croit. On s’accroche en espérant un rebond… qui ne vient finalement pas. L’histoire traîne en longueur et ne parvient pas à nous maintenir intéressés par le sort de ses protagonistes. Certaines bonnes idées sont tout de même à saluer, comme, par exemple, mettre une épée de Damoclès au-dessus du joueur dès le début de la partie en le forçant à bien se comporter au risque de se faire dénoncer au FBI. Cela dit, ça ne vous empêchera pas de devoir graisser la patte de la pègre pour acheter son silence. Il va donc falloir composer avec différents facteurs et contraintes pour trouver un moyen de s’en sortir. C’est intéressant. Mais, cela n’est pas suffisant pour captiver le joueur sur la durée.

Bilan

On a aimé :

  • Quelques bonnes idées
  • Les dialogues plutôt bien écrits
  • Le challenge
  • Les musiques

On n’a pas aimé :

  • L’IA des ennemis à la rue
  • Le rythme lent et haché
  • Hautement répétitif
  • L’histoire et les personnages
  • …qu’est-ce qu’on s’ennuie !
Un jeu apéritif à consommer avec modération

This Is The Police 2 n’est ni bon ni complètement mauvais. Il est de ces titres que l’on consomme de temps à autre entre deux gros jeux, non sans un certain plaisir. Le titre se perd rapidement entre ses phases de gameplay et ses cinématiques donnant l’impression que les premières ne sont que des prétextes aux dernières. Le cul entre deux chaises, le jeu ne parvient pas à trouver son équilibre et perturbe le joueur en le trimbalant à droite et à gauche sans parvenir à se définir lui-même. This Is The Police 2 est à la fois un jeu de gestion, de stratégie et narratif sans jamais chercher à les approfondir. Dommage. Nous serons bien incapables d’en reparler dans six mois tant son concept est éphémère et peu impliquant. A réserver pour des sessions courtes autour d’un verre et d’un bol d’Apéricubes. Un petit jeu apéritif, quoi !

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This Is the Police 2

PEGI 0

Genre : Gestion

Éditeur : THQ Nordic

Développeur : Weappy Studio

Date de sortie : 2018

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch