Test - Dakar 18 : une déception passagère ?

«Rendez-vous dans quelques patchs...» , - 3 réaction(s)

Les jeux de sports mécaniques sont un genre qui semble revenir en force depuis quelques années. Poussé par des studios comme Milestone, Kylotoon ou encore Codemasters, aucune discipline ou presque ne manque à l’appel. Néanmoins, s’il y a bien une course mythique qui boudait le jeu vidéo depuis un moment maintenant, c’est le Dakar. Après deux jeux majeurs développés par Acclaim au début des années 2000, c’est 15 ans après que BigMoon Entertainment dépoussière la licence pour la faire revenir sur le devant de la scène, mais était-ce vraiment une bonne idée ?

Le pari Dakar

On ne peut que conseiller aux néophytes de se lancer en débutant !

C’est donc plein d’ambition que le studio portugais s’est attelé à la réalisation d’une simulation du célèbre rallye-raid Dakar. Après avoir durant de nombreuses années prêté main forte à différents développeurs sur des licences telles que WRC, Motogp ou encore Flatout, c’est aujourd’hui avec un jeu 100% homemade qu’ils reviennent sur le devant de la scène. Le Dakar est surement l’une des courses les plus difficiles qui soient ; souhaitant proposer l’expérience la plus authentique possible, il était donc impossible de passer à côté d’un système de navigation exigeant. Élément central du jeu, la navigation au roadbook est sûrement sa plus grande force. En effet, chaque spéciale prend place dans d’immenses cartes ouvertes, le joueur n’a que son carnet de notes pour se repérer. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est très facile de se perdre, se retrouver à suivre plusieurs kilomètres la mauvaise trace ou encore valider les checkpoints dans le désordre.

Malheureusement, il faut aussi jouer avec un nombre incalculable de bugs et un coéquipier qui pour l’instant n’est doublé qu’en anglais

Avec pour seule indication le cap à suivre et le kilométrage total, il faut rester concentré du début à la fin surtout que les spéciales sont longues. Très longues même. Comptez en moyenne 300 km par étape et un total de 5500 bornes de spéciales ! Si, pour certains, de si longs trajets sonneront comme la simulation d’ennui ultime, il faut avouer qu’un certain charme se dégage au fur et à mesure de notre épopée. Ici, la satisfaction passe par le fait de réussir à parfaitement s’orienter, éviter les nombreux pièges du terrain ou encore se sortir de galères tout seul avec sa pelle au milieu des dunes. Car oui, il est possible de sortir de chaque véhicule afin par exemple de venir en aide à un équipier embourbé en y attelant son treuil ou de remonter sur sa moto après une chute. Cela fonctionne plutôt bien, renforçant grandement le sentiment d’immersion.

Il existe aussi un mode collectionneur avec des trésors à trouver sur toute la carte, bon courage !

Malheureusement, il faut aussi jouer avec un nombre incalculable de bugs et un coéquipier qui pour l’instant n’est doublé qu’en anglais avec des sous-titres souvent erronés. Si un doublage FR est vraisemblablement prévu, c’est assez inadmissible de ne pas le retrouver de base dans le jeu. On note aussi que si les 4x4, camions et SSV disposent d’un copilote qui défile les notes du roadbook et donne des indications, ce n’est évidemment pas le cas lorsqu’on choisit une moto ou un quad. Là, il faut se débrouiller seul et ça peut vite devenir une galère sans nom. Heureusement pour les novices, un mode débutant est de la partie, ajoutant au milieu des indications de cap et de kilométrages une flèche lorsqu’on est en hors piste, mais forcément, l’intérêt du jeu en prend un sacré coup.

Enlisé comme jamais !

Se réparer avec cette météo, une toute autre histoire...

Clairement, la grosse faiblesse du jeu réside dans sa jouabilité inégale, hasardeuse et même totalement inintéressante pour certains véhicules. Le sentiment qui se dégage lorsqu’on prend la manette avec un 4x4, c’est de rouler sur de la glace. Ça glisse sans trop de raisons, la voiture semble peser 5 kilos et le feeling est mauvais. Que l’on dose où non les gaz n’apporte aucune justesse dans le pilotage. Dans le sable, on devrait sentir la voiture plus lourde et recevoir plus d’informations dans la manette quant à l’adhérence où la traction. Ici rien de tout ça, il faut dire que visuellement les textures plates n’aident pas. Sans presque aucune déformation de piste en temps réel, on peine à se convaincre qu’on est au beau milieu du désert et si le sentiment d’immersion en prend un sacré coup, autant dire que le plaisir manette en main est lui souvent proche du néant. On a bien tenté de paramétrer les quelques options disponibles mais à part un vague “sensibilité de la direction” qui rend la voiture au choix inconduisible où carrément inconduisible, ce n’était pas facile de s’y retrouver. Un système de dégâts/réparations est aussi de la partie mais donne le sentiment d’un véhicule en papier tant il se dégrade au moindre petit choc/saut, signe là aussi que le ressenti est très moyen. Inutile de dire qu’il faudra également passer en vue cockpit où capot pour avoir une quelconque impression de vitesse.

S’il n’est pas un étalon graphique, le jeu se laisse tout de même regarder sans problème

On passera rapidement sur la moto et le Quad qui se révèlent totalement inintéressants à “piloter”, puisqu’ils souffrent bien évidemment des mêmes symptômes de feeling au sol. Il faut aussi ajouter pour la moto une direction rigide, le sentiment d’être sur un rail, des animations robotiques du pilote et l’impression de n’avoir aucune suspension pour amortir les chocs. Le quad emprunte la même direction si ce n’est qu’il glisse lui aussi sans raison apparente. Il est par contre intéressant de rouler en vue casque puisque le roadbook est visible sur le guidon en baissant la tête avec le stick droit.

Bizarrement, le véhicule qui donne le plus de “sensations” et l’impression d’avoir un poids et une inertie cohérente est le camion, mais on ne peut pas dire que l’expérience de jeu globale soit des plus folichonnes. On se sent la plupart du temps bien seul au milieu du désert sur des tracés qui, en plus d’être extrêmement longs, n’ont que très peu d’intérêt.

Le meilleur pour la fin… d’année ?

S’il ne brille pas par son gameplay, Dakar 18 n’est pas non plus au point sur le plan technique. Bien qu’il se laisse regarder sans trop de problème et que le framerate soit généralement stable, le vrai souci vient de nombreux bugs, qu’ils soient de textures, collisions, sons ou points de contrôle, ternissant grandement l’expérience. Forcément assez vide, le désert offre en revanche parfois quelques sympathiques panoramas et les différentes météos attachées à certaines spéciales viennent diversifier un peu le paysage. L’ensemble souffre malheureusement d’un très (trop ?) gros manque de finition, et si de nombreux patchs semblent déjà prévus, on ne peut que tenir compte de l’état du titre à sa sortie.

On a en revanche eu la bonne surprise de voir qu’un mode en écran splitté était disponible et qu’il était également possible de faire l’intégralité du rallye en multijoueur.

Bilan

On a aimé :
  • La navigation au roadbook
  • Les véhicules visuellement soignés
  • Se perdre, et retrouver son chemin comme un grand
  • L’écran splitté
  • De longues spéciales...
On n’a pas aimé :
  • ... de très longues spéciales !
  • Gros manque de finition
  • Un gameplay très loin des attentes
  • Copilote doublé uniquement en anglais
Une déception passagère ?

Ne nous mentons pas, Dakar 18 est une déception. Cependant, si pour certains il sera assurément la définition parfaite de simulateur d’ennui, il faut quand même lui reconnaître quelques qualités. Sa navigation au roadbook par exemple est particulièrement immersive et on prend un plaisir un peu maso à se perdre ou se sortir de galères. Malheureusement, un gros manque de finition se fait vite ressentir et les sensations manette en mains sont souvent particulièrement mauvaises quand elles ne sont pas absentes... Si de nombreux patchs semblent d’ores et déjà sur les rails, on ne peut, en l’état, que vous conseiller d’attendre qu’ils viennent panser les trop nombreuses plaies du jeu avant de lui donner sa chance.

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Dakar 18

PEGI 0

Genre : Courses

Editeur : Deep Silver

Développeur : Bigmoon Entertainment

Date de sortie : Second semestre 2018

Prévu sur :

Xbox One, PlayStation 4, PC Windows

3 reactions

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Yokai

12 oct 2018 @ 19:10

Pour info, J’ai contacté la maison mère pour les divers soucis ( gameplay, langue co-pilote etc ). .réponse

Hi, Unfortunately, XboX patch should have already been deployed. It should arrive this week, fixing many issues.

As for the French voices, we have them planned for November.

Voilà voilà .

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SauroneMX338

Rédaction

13 oct 2018 @ 01:05

C’est bien spécifié dans le test :)

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PapyOldGenGamer

02 mar 2019 @ 13:23

Bon alors, et qq mois après, cela donne quoi ?