D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé les beat’em all. J’ai claqué pas mal d’argent dans Double Dragon jusqu’à le connaître par cœur, et j’ai glissé des pièces dans les bornes les plus obscures à partir du moment où elles faisaient tourner des titres permettant de balancer des bourre-pifs. Autant dire que quand j’ai vu débarquer Raging Justice, après quelques étirements, j’ai appuyé comme un sauvage sur start pour défoncer du punk de BD.
Streets of Rage is back
Le scénario est plutôt complexe. Le maire a été enlevé par des voyous, et il faut le libérer. Si possible à deux, c’est beaucoup plus amusant. Les meilleurs flics partent donc à la bataille et vont se frayer un chemin au milieu d’un gang de méchants. Il y a le flic bourru et violent, la fliquette agile et aux coups variés, et le gamin rapide qui frappe avec son sac à dos. Oui, il est dans la police.
Quand on commence à jouer, il se passe immédiatement quelque chose de réjouissant. Toute personne ayant connu Streets of Rage 2 va se retrouver en terrain connu. La maniabilité est très similaire : même système de prises, mêmes types d’enchaînements. On a donc peu de coups, mais il faut bien les maîtriser et savoir passer de l’un à l’autre très vite. Les ennemis viennent aussi du classique de Sega : les pin-up sont bien là, même si elles n’ont plus de fouet, mais des tasers. On retrouve des punks, ainsi que des boss aux proportions exagérées et des gros qui foncent à travers l’écran. On n’est pas très loin du copier/coller. Mais après tout, Streets of Rage 2 est le classique ultime. La gêne s’installe quand les niveaux s’enchaînent, alors qu’on retrouve des décors qui sont encore une fois des décalques du hit de Sega, avec même des passages pratiquement identiques (l’attaque des motos). L’hommage s’éloigne, et la copie non-officielle s’approche, à peine complétée par des emprunts à d’autres classiques.
Peu importe, me direz-vous, si le fun est là. Malheureusement, ce n’est qu’à moitié vrai. Raging Justice propose une progression dans des niveaux très courts, avec par contre beaucoup d’ennemis. On en butte une vingtaine, l’écran avance un peu, rebelote, etc… Il y a du challenge, on ne s’ennuie pas… Du moins pas tout de suite. Mais la répétition, risque principal de ce genre de jeu, lasse, et on a du mal à revenir sur le jeu une fois qu’il est terminé, même pour le mode de jeu arène, variation qui ne change en fin de compte pas grand-chose avec ses vagues d’ennemis.
La réalisation est plutôt une réussite, avec un vrai feeling arcade bien retranscrit. Malheureusement, la musique n’arrive jamais à la cheville de celle, exceptionnelle, de Streets of Rage. Dommage, j’aurais signé des deux mains pour un pompage s’il avait pu être du même niveau !