Ce qui est formidable avec les jeux indés, c’est qu’ils ne sont pas enfermés dans des schémas. Il n’y a pas de cahier des charges à respecter, pas d’obligations, et donc pas de mauvaises idées ! 140 en est une jolie illustration, proposant un titre uniquement axé sur le gameplay, quitte à adopter un parti pris graphique radical.
Carré, rond, triangle et musique
Pas d’histoire dans 140, il n’y en a pas besoin. C’est un jeu de plateformes dans lequel le seul but est d’arriver à la fin. On contrôle un petit carré qui devient un rond quand il se déplace, et un triangle quand on saute. Pas de tir, pas de double saut, juste ça. On se déplace, et on saute.
Tout est conçu autour d’une jouabilité parfaite et d’un level design redoutable, totalement dédié au concept même du jeu : les plateformes se déplacent en suivant la musique du jeu. Celle-ci est évolutive, et chacun des trois niveaux dispose de sa piste. A chaque strate supplémentaire correspond un type de plateformes ou un événement, et tout se déplace en rythme. La difficulté est élevée, et les nombreux checkpoints donnent parfois à 140 des allures de die and retry. Si les premiers pas sont difficiles, on se laisse vite aller à la musique électro et c’est le rythme qui dicte nos mouvements. Ainsi, il n’est pas rare qu’on saute dans le vide, confiant que la plateforme va apparaître au début de la mesure suivante.
Le résultat est hypnotique ! Alors qu’on a la tête qui suit le beat pour ne pas louper le prochain saut, on se retrouve embarqué dans le jeu et il est presque impossible d’en décrocher avant d’en voir le bout. La fin arrive d’ailleurs assez vite, après 2 heures de jeu. On peut alors refaire les mêmes trois niveaux en miroir, ce qui n’apporte, disons-le, pas grand-chose.
Des choix drastiques mais cohérents
Clairement, l’aspect de 140 n’est pas vendeur sur les screens, tant tout est épuré au maximum. Il aurait été simple de faire quelque chose de beaucoup plus élaboré. Pourtant ce choix est probablement le meilleur possible. Les couleurs, le fond de l’écran qui s’agite en rythme, la simplicité de l’ensemble, tout est fait pour que le joueur ne soit pas distrait par le visuel, pour que celui-ci accompagne avant tout l’élément fondamental du jeu : l’harmonie entre le gameplay et la musique.
Et là, je vois que certains sont perplexes de voir un coup de coeur pour un titre qui se boucle en deux heures. Mais après tout, qu’est ce qui est important ? Passer deux heures kiffantes qui sont une expérience peu habituelle, ou bien 7 heures de plus à faire la même chose que d’habitude ? Ma réserve vient plutôt du prix du jeu sur Xbox One : 7.99€. Dans le même temps, le jeu se trouve à 4.99€ sur PC, et est très souvent en promo. Il est clair que sur Xbox One cela fait cher de l’heure, et mieux vaudra guetter une remise pour sauter en rythme.