Si la cérémonie des Game Awards a été une réussite à bien des égards, elle a aussi connu quelques ratés. Outre le timing ultra-serré accordé aux développeurs venus récupérer un prix, la blague de Christopher Judge sur Call of Duty a aussi suscité de nombreuses réactions.
Une blague qui ne plaît pas à tout le monde
Si vous n’avez pas suivi l’histoire, le comédien Christopher Judge, ayant prêté sa voix à Kratos dans les derniers jeux God of War, avait gagné en 2022 le prix de la meilleure performance dans un jeu, et s’était fait remarquer avec un discours de remerciement particulièrement long.
Invité cette année pour remettre ce même prix à Neil Newbon, il est revenu sur cet épisode et en a profité pour tacler la durée de la campagne de Call of Duty Modern Warfare III :
Je ne vais pas me tenir debout ici et faire de longs discours. Je vais m’en tenir au script. Pas de discours de huit minutes comme l’année dernière
[...]
Mais, fait amusant, mon discours était en fait plus long que la campagne de Call of Duty de cette année. (rires). Encore une compagnie pour laquelle je ne travaillerais jamais.
S’il faut bien avouer que la blague était subtilement glissée et a d’ailleurs suscité de nombreux rires et applaudissements dans l’assemblée, elle n’a pas été du goût de tous, et particulièrement des développeurs de Call of Duty.
Une occasion manquée ?
Outre les quelques réactions comparant notamment l’engagement d’un jeu Call of Duty à celui de God of War, Darcy Sandall, Expert Engineer chez Sledgehammer Games, a de son côté expliqué que cette blague aurait été le moment idéal pour évoquer le climat actuel qui sévit dans l’industrie :
Honnêtement, en tant que développeurs de COD, nous avons entendu bien pire. Mais nous ne nous attendons pas à cela de la part d’un pair, lors d’un événement qui est censé célébrer les réalisations de cette année dans le domaine des jeux vidéo. Surtout avec toutes les informations qui ont été divulguées sur le développement du jeu.
[...]
Cette blague aurait été le moment idéal pour faire un commentaire sur le surmenage chronique, les échéances brutales et les licenciements impitoyables qui sévissent dans notre industrie au nom du profit, sans tenir compte du coût humain.
Comme on le sait, le développement du dernier Call of Duty a été chaotique, et on ne compte plus les annonces de licenciements et fermetures de studios qui se succèdent depuis plusieurs mois dans le milieu.
Comme nous l’évoquions hier, les Game Awards auraient pu être l’occasion de soulever le problème publiquement, mais Geoff Keighley a visiblement choisi d’éclipser ces soucis alors que le jeu vidéo n’a jamais été aussi lucratif.