Xbox réaffirme l’importance grandissante des jeux indépendants

«Tant mieux !» le 22 novembre 2023 @ 11:582023-11-22T11:59:09+01:00" - 5 réaction(s)

C’est lors de la Paris Games Week, que nos confrères de gamesindustry ont eu l’opportunité d’interviewer Guy Richards, directeur du département ID@Xbox. Lors de cet entretien, l’homme réaffirme l’importance de la scène indépendante pour Xbox et que cela va se développer à l’avenir. Il est question également de l’intérêt de ce programme pour les développeurs indépendants qui font face à de réelles difficultés à se faire leur place au soleil.

La scène indépendante et Xbox, une histoire de cœur

Créé en 2014, le programme ID@Xbox a pour but de permettre aux studios indépendants ou même les studios modestes soutenus par un éditeur, de gagner en visibilité au sein de l’écosystème Xbox.

Presque dix ans plus tard, on remarque que cette initiative s’est développé en réelle philosophie et qu’aujourd’hui, la scène indépendante n’a jamais été aussi importante pour Xbox, affirme le dirigeant.

Il continue en assurant que l’équipe qui est en collaboration avec les créateurs n’a jamais été aussi grande, que ce soit par le biais de ID@Xbox ou via le récent Developer Acceleration Program, dont le but est de donner ressources et informations aux développeurs les moins représentés.

Chose intéressante, l’intéressé précise que tout cela s’est développé en même temps que Xbox et que la récente acquisition d’Activision-Blizzard-King ne va pas éclipser ce phénomène, bien au contraire.

Guy Richards mentionne évidemment le Game Pass, qui a permis le succès de titres comme les récents Sea of Stars ou COCOON. Le service a vu en effet de nombreux jeux indépendants remplir son catalogue depuis plusieurs années, permettant aux joueurs de découvrir des titres qu’ils n’auraient peut-être pas achetés individuellement.

Malgré un effet parfois pervers avec l’abonnement, qui a tendance à cannibaliser les ventes de jeux de base selon la marque verte elle-même, l’impact sur la visibilité des titres indépendants est bel et bien présent.

L’homme précise ainsi :

Nous avons versé plus de 4 milliards de dollars en redevances aux promoteurs.

Malgré cela, il est clair que c’est un choix qui appartient aux développeurs et que l’accord doit contenter les deux parties, selon lui :

Naturellement, ces titres doivent être rémunérés équitablement, mais la valeur globale va au-delà de la composante financière. Nous avons une conversation personnalisée avec chaque producteur en ce qui concerne le Game Pass. Il doit s’agir d’une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties concernées.

Un pari gagnant pour les développeurs ?

À propos de cette relation, Guy Richard insiste sur le fait que l’équipe est particulièrement transparente avec les studios afin qu’ils sachent ce qu’ils obtiennent en entrant dans le processus du Game Pass.

Le programme ID@Xbox peut donc être un tremplin pour certains titres, une aide bienvenue comme l’affirme Maximilien Breton, producteur et chef de la société d’édition Just for Games :

Nous manquons de financements et de moyens de communication, alors voir des choses comme les vitrines Indie de grands noms comme Nintendo et Xbox sont toujours bénéfiques pour tout le monde.

Adil Mohamed, assistant producteur de TA Publishing déclare de son côté :

Ces types de programmes sont les bienvenus sur la scène indépendante et nous aident indirectement à rencontrer ces développeurs et à leur proposer différents types de propositions d’édition.

Cette mise en lumière ne se fait donc pas qu’auprès de joueurs, mais également en direction de potentiels éditeurs pour de futures collaborations.

Cependant, tout n’est pas rose pour les indépendants qui doivent tout même faire face à de grosses difficultés financières. L’impact de l’inflation mondiale et de la crise de la Covid-19 a fait souffrir un grand nombre de studios, des plus importants aux plus modestes.

Autre problème est la difficulté de trouver sa place parmi le grand nombre de très bons titres qu’il peut y avoir et que cela devient compliqué de rencontrer du succès.

Le cofondateur de l’éditeur Playdigious, Xavier Liard va plus loin en précisant ceci :

Nous devons nous rappeler que les joueurs ne veulent pas nécessairement jouer plus de dix jeux par an – il n’y a pas assez de place pour tout le monde.

À l’instar du marché de la Bande dessinée, il n’est pas aisé de percer dans ce milieu et c’est pour cela que certains studios décident d’arrêter l’auto-édition pour se tourner vers un modèle plus classique, comme l’explique Emilio Molina Cazorla, directeur technique de BlitWorks (Spelunky 2) :

Nous préférons rester dans des endroits plus sûrs. Il est difficile de faire ce genre de pari et de s’auto-publier fréquemment. Nous essayons maintenant d’envisager des moyens plus traditionnels de publier nos jeux.

La scène indépendante est une réelle jungle où il n’est pas simple de survivre. Beaucoup de jeux d’excellentes factures sont restés méconnus quand des studios ont dû mettre la clé sous la porte tant il est difficile d’être rentable. Xbox et son programme, ainsi qu’avec son Game Pass, permettent néanmoins d’apporter une aide parfois salvatrice à certains de ces créateurs.

Cela ne reste pas parfait, tant le service de Microsoft peut handicaper les ventes de jeux et même mettre à mal certains titres plus modestes qui font face, pour le même coût, à des softs bien plus conséquents.

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5 reactions

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Jack O’lantern

22 nov 2023 @ 13:33

c’est dans l’ADN Xbox le jeu indépendant ! et c’est là que l’on trouve le plus d’idées novatrices en terme de gameplay et d’originalité dans les lores et les histoires, c’est pas dans les AA ou AAA qui se copient collent depuis 20 ans (cela dit, ça n’enlève rien à la valeur intrinsèque d’un jeu, qu’il soit original ou pas dans son approche et son gameplay).

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Yubah

22 nov 2023 @ 16:35

@Jack O’lantern J’aime beaucoup les jeux indés mais de là à dire qu’ils sont originaux, non. La plupart d’entre eux sont aussi des copiés collés (Metroidvania, Zelda Like, JRPG...), pas mal de jeux sont moyens voire nuls. Il y en pas tant que cela qui se démarquent comme pour les AA et AAA.
Mais perso, il y a des jeux que j’ai pas mal aimé comme Gris, Carrion, Stray, Owlboy, The Count Lucanor, Limbo, Inside, Teslagrad...

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Aurelius

22 nov 2023 @ 18:43

Bah, vous avez tous les 2 raison, je pense. Les jeux indé peuvent (doivent ?) se permettre + de choses que des jeux à gros budget (frileux des pertes) mais ça veut pas dire que c’est toujours le cas ni que c’est toujours réussi ^^ Pour les joueurs, les jeux indé peuvent être des expériences de créativité. Pour les gros studios, les jeux indé peuvent agir comme des laboratoires pour tester des choses. Ce sont ces aller-retour, entre lesquels il y a les AA, qui permettent au secteur de rester innovant et dynamique, malgré des périodes stagnantes. Les jeux indé qui se contentent de copier les vieilles recettes (par intérêts restreints ou par goût de l’argent) par contre ça ne dynamise rien du tout et ça ne contente qu’un public de niche. Certains formats peuvent aussi permettre de faire des choses qu’un AAA ne peut pas faire (comme l’ambiance d’Inside qui en AAA se métamorphoserait vite en un jeu d’horreur classique, ou 12 minutes que je ne trouve pas très réussi mais qui est une tentative sympathique).

Blondin

22 nov 2023 @ 19:22

Team Jack O’lantern pour le coup : j’aime beaucoup certains AAA (je ne jure que par Doom), mais je trouve aussi que dans les AA ou les indés il y a souvent plus de prise de risque, plus d’originalité, et plus de « qualité » (par rapport au budget engagé).

Et à mon avis, vu que les budgets des jeux sont de plus en plus importants, les risques que prennent les dévs / éditeurs le sont aussi, du coup la prise de risque est moindre (un studio qui sort un AAA tous les 3 / 4 ans et qui se plante ne serait ce que sur un jeu, ça sent pas bon du tout).

Certes, dans les jeux indés, beaucoup sont complètement bidons, c’est un peu le revers de la médaille (c’est moins risqué donc on peut faire un peu n’imp et on verra), mais un peu comme dans la musique ou le cinéma, on trouve, selon moi, plus de choses intéressantes dans les petits / moyens budgets.

Après c’est une affaire de goûts aussi : certains préfèrent Taylor Swift au groupe de crossover local dont les membres ont un vrai boulot de 40 heures par semaines à Darty ou à la DDE, ou ont plus de plaisir à regarder la dernière superproduction Marvel qu’un film indé qui en mettra peut être un peu moins dans la vue.

J’aime beaucoup les jeux indés mais de là à dire qu’ils sont originaux, non. La plupart d’entre eux sont aussi des copiés collés (Metroidvania, Zelda Like, JRPG...)

Bon enfin les AAA aussi si tu vas dans ce sens. C’est assez rare qu’il y en ait un qui soit vraiment révolutionnaire.

pas mal de jeux sont moyens voire nuls.

Là aussi, j’ai envie de dire « comme pour les AAA ».

Après, comme dit plus haut, on en revient aussi toujours aux goûts de chacun.

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oldfarmer

22 nov 2023 @ 23:25

Depuis 2 3 ans les jeux indépendants ont sauvés mon attirait aux jeux video de moins en moins de triple A m’intéressent au contraire des inde

Suffit de regarder les sorties d’un editeur comme annapurna qui d’ailleurs petite aparté contrairement encore une fois encore aux gros, ea sony ubi etc, met de l’inclusivité dans le jeu video mais sans en faire une propagande malsaine et malvenue