Du Sonic, on peut dire qu’on en consomme à tour de bras. Entre les différents épisodes en 3D, les apparitions sur tous les supports, les courses en kart, le tennis, et même en dessin animé à la TV, impossible de ne pas connaître le hérisson bleu. On peut alors être surpris de ce « 4 » dans le titre, quand autant de titre mettant en vedette l’animal speedé sont sortis. Et pourtant, rien de plus logique, car cette fois, nous avons finalement la vraie suite de Sonic 3, c’est-à-dire un bon vieux jeu de plateformes en 2D.
Sonic 1
Quand on lance le jeu, la première impression est celle d’un retour dans le passé, à l’époque où les plus vieux d’entre nous découvraient pour la première fois Sonic, le concurrent annoncé du plombier moustachu. Dès l’écran titre, le jingle « SEEEGAAAAA » en provenance directe de la Megadrive nous replonge dans cette période dorée. Et le premier niveau ne fait que confirmer cette impression, puisque le début du niveau est exactement le même que le premier niveau de ce bon vieux premier Sonic. Alors qu’on s’apprête à se dire qu’on s’est fait arnaquer avec une simple édition HD d’un vieux jeu, heureusement la suite est inédite ! Pas d’histoire à suivre dans ce jeu, il faut juste passer les niveaux, ramasser suffisamment d’anneaux pour tenter sa chance dans les niveaux bonus et gagner les Chaos Emeralds, et naturellement battre Robotnik.
Cet Episode 1 est une sorte d’hommage au premier jeu, avec quatre mondes comprenant chacun trois niveaux et un boss. C’est une sorte d’actualisation des quatre univers les plus emblématiques du Sonic original, avec l’univers de Green Hill, celui du casino, celui des ruines et enfin celui de la base de Robotnik. Dans ces niveaux, c’est une véritable compilation des pièges les plus tordus de la saga qui vous attend : loopings, bumpers, accélérateurs, lianes, piques, etc… Au niveau du gameplay, très simple, Sonic saute, court, peut se mettre en boule, et peut locker ses ennemis quand il est en plein vol pour leur foncer dessus. Comme d’habitude, quand il est touché il perd les anneaux ramassés, et meurt quand il n’en a plus ou quand il tombe dans le vide ou est écrasé contre un mur.
A l’ancienne d’aujourd’hui
Le choix de Sega est très intéressant quant à la réalisation du jeu, puisqu’ils ont fait un titre avec un feeling évident des jeux 16 bits, mais avec une réalisation parfaite d’aujourd’hui. Ainsi, on retrouve les fameux scrolling sur plusieurs plans de l’époque, le tout bougeant avec une fluidité par contre très actuelle. Les musiques et bruitages sont eux aussi importés de notre jeunesse, avec cette espèce de rock commercial typique des productions Sega qui colle parfaitement avec ce qu’il y a sur l’écran. Graphiquement, les niveaux sont superbes, avec beaucoup de détails et plein de couleurs chatoyantes qui explosent la rétine. Encore une chose qu’on ne voit plus trop maintenant, tant les couleurs ternes ou sombres semblent avoir pris le pouvoir sur la production contemporaine.
Mais surtout, ce que Sega a conservé, c’est l’esprit de la série. Esprit qui s’était sans doute un peu perdu en route au fil des productions diverses. Il y a peu de niveaux, le jeu peut être plié très vite, en deux heures, mais ce n’est pas le principe d’un Sonic. Les niveaux sont tordus, offrant plusieurs chemins, et regorgent de bonus cachés parfois franchement difficiles à aller chercher. C’est là où se trouve le véritable challenge du jeu : réussir à exploiter pleinement les niveaux, à tout rafler, et cela si possible en un temps le plus court possible. Pour le joueur curieux, faire et refaire un même niveau de nombreuses fois ne sera pas un problème, bien au contraire : on découvre à chaque fois un nouveau passage, et on perfectionne sa technique de progression. La jouabilité, qui était parfaite dans le jeu d’origine, ayant été reprise, le plaisir de diriger le hérisson est intact à chaque fois qu’on appuie sur Start. La seule différence vient d’un Sonic qui met un peu plus de temps à atteindre sa pleine vitesse. Dans ce concert d’éloges, la durée de vie reste malgré tout un point noir, et ce même pour les joueurs qui exploitent le jeu à fond. En maximum six heures, le jeu sera retourné dans tous les sens, et il n’y aura plus de raisons d’y revenir. Quelques heures de jeu seulement, de plaisir véritable, mais court.