Tel un magicien sortant un lapin de son chapeau, Respawn et EA ont annoncé Apex Legends, un Battle Royale prenant place dans l’univers de Titanfall. Sitôt annoncé, sitôt disponible (littéralement), Apex a dû faire face à une vague de critiques reprochant au studio californien d’avoir mis leurs ressources sur le développement d’un énième Battle Royale plutôt que sur Titanfall 3. Et si l’idée n’était pas si farfelue que ça ?
Apex Twin ?
Entendons-nous bien d’entrée de jeu, si Apex Legends est un Battle Royale prenant place dans l’univers de Titanfall (10 ans après Titanfall 2 d’après les dires des Oracles), celui-ci n’est pas à proprement parler un “Titanfall Battle Royale”. En effet, n’espérez pas appeler votre meilleur ami le Titan pour truster la première place du classement puisque ces bonnes vieilles boîtes de conserve ne sont pas de la partie. Il se murmure qu’il s’agit de ne pas trop déséquilibrer les combats et que plusieurs formules ont été testées à ce sujet. Cependant, on aurait aimé voir à quel point l’arrivée d’un titan dans une partie aurait pu changer la physionomie de celle-ci. Peut être dans un prochain mode de jeu qui sait ?
Pour le moment, Apex Legends ne propose qu’une seule configuration de partie. Ce sont donc 20 escouades de 3 Légendes qui atterrissent sur l’unique map disponible. Au programme ? Loot d’armes, bouclier, casque, munitions, soins ou encore les traditionnels accessoires de tous types et de tous niveaux de rareté. Dit comme ça, on dirait quand même un bon Battle Royale classique sorti de derrière les fagots en urgence pour avoir une part d’un gâteau que tout le monde se dispute. Cependant Apex Legends arrive tout de même à se démarquer par son ergonomie et son gameplay plus nerveux et agressif que la moyenne des Battle Royale.
Nope, pas si ressemblant que ça
- Les coéquipiers tués peuvent être déployé à nouveau en apportant leur balise à certains points de la carte
Tout d’abord, même si Apex Legends se situe dans l’univers de Titanfall, nous n’y incarnons pas un pilote. En effet, pas de titan ni de wall-run. Cependant on y retrouve quelques sensations venues du move-set des jeux principaux comme le sprint “lent mais pas trop” qui caractérise le gameplay au sol des pilotes mais aussi leurs longues glissades permettant de mettre du rythme. La glissade est d’ailleurs une des mécaniques essentielle du jeu pour se mouvoir le plus efficacement possible, si vous voyez un petit dénivelé élancez vous comme Carlos Mozer (ou Nigel De Jong, selon votre époque) et prenez de la vitesse. Même sur un terrain plat, la vitesse de la glissade est supérieure au sprint. C’est donc toute une mécanique de glisse à intégrer pour maîtriser au mieux le level design qui nous incite aussi à escalader les murs, en maintenant la touche saut enfoncée, pour prendre de la hauteur.
Bien sûr, certains héros comme Pathfinder pourront prendre l’avantage du terrain grâce à son grappin ou sa tyrolienne. Avoir Pathfinder dans son équipe peut donner un avantage énorme en termes de mobilité (notamment grâce à l’absence de dégât de chute), mais peut cependant priver l’équipe de Lifeline la healeuse ou Bloodhound, le scout par exemple. Vous l’aurez donc compris, en plus d’avoir une bonne maîtrise de ses deux pouces, composer un bonne escouade avec des Légendes complémentaires est un facteur essentiel pour mener à bien une partie. On vous encourage d’ailleurs à consulter notre guide pour en apprendre plus sur les différentes capacités des héros mis à disposition. On y retrouve différents rôles comme éclaireur, support, défense ou attaque. Si, au premier abord, la dimension héros shooter peut paraître un peu effrayante au point de négliger le gunplay, sachez qu’il n’en est rien.
En effet, les inconditionnels de Titanfall retrouveront ici les armes iconiques de la série. Sauf… le smart-gun. Les gars de Respawn ne sont quand même pas des sauvages au point d’inclure une arme disposant d’un auto-aim dans un Battle Royale. Pour le reste on marche en terrain connu car on peut notamment mettre la main sur le R-301 (évolution logique du R-101 et R-201, le fusil d’assaut signature du jeu), le G7 Scout, le Hemlock, le Wingman, le Spitfire, le Longbow ou encore le Kraber par exemple, en plus quelques nouveautés bien senties (coucou le Peacekeeper). Si la maniabilité des armes reste équivalente à ce qu’on a pu connaître dans les jeux Titanfall, le feeling a lui été revu pour donner plus d’impact aux calibres que l’on tient. Du son de la détonation au feedback lorsqu’on touche notre cible, l’ensemble a été amélioré sans être dénaturé.
Le diable est dans les détails
S’il y a bien un autre point où Apex Legends brille, c’est dans le soin apporté à tous ces petits détails pouvant nuire à l’expérience générale. Comme tomber avec des joueurs parlant une autre langue, une des plus grosses barrières sur jeu en ligne. Surtout lorsque celui-ci impose malheureusement de devoir jouer en escouade. Pour pallier cela, ou plutôt pour instaurer un minimum de teamplay quand la communication verbale est impossible, Respawn a introduit un système de marquage pour indiquer toute sorte d’objectifs. Destinations, ennemis, armes, munitions, coffres et ainsi de suite. Tout peut être indiqué d’une simple pression de bouton. Bien sûr, ça ne remplacera jamais un chat vocal mais cette addition retire le frein qui pouvait exister pour les joueurs solitaires ou souffrant d’un handicap les empêchant de communiquer efficacement par le biais traditionnel.
Avec toujours le souci de simplifier l’expérience des joueurs en proposant le maximum de feedbacks possible, on y retrouve un affichage très clair des munitions disposant chacune d’un code couleur. De plus, si les munitions correspondent à une arme que vous possédez, le jeu vous l’indique. Idem pour les accessoires : chaque objet détaille avec quelle arme il est compatible en plus d’afficher un niveau de rareté très clair, une fois de plus grâce à un code couleur universel. Allant du blanc à l’or (avec une niveau bleu et violet entre deux), chaque accessoire dispose de son niveau de rareté correspondant à son degré d’efficacité ou de protection. Ainsi, lorsqu’un ennemi tombe au combat, son butin s’illumine immédiatement en fonction de la couleur de l’objet le plus rare disponible. Autant dire qu’une caisse dorée en plein milieu de nulle part attirera forcément l’œil et sera l’occasion idéale de tendre une embuscade selon la topologie du terrain, surtout qu’il est nécessaire de faire défiler verticalement les objets, cela prenant inévitablement plus de temps pour vérifier l’intégralité du contenu.
Tout pour la carte (mais pas de crédits)
En parlant de la carte, il est d’ailleurs de bon ton de préciser qu’Apex propose une carte extrêmement dense avec énormément de points d’intérêt. Ici les no man’s lands et les endroits où se cacher dans les buissons sont extrêmement rares voire inexistants. Chaque point d’intérêt possède d’ailleurs un niveau de loot. Qu’il soit blanc, bleu ou violet, cela ne demeure toutefois qu’une indication car même si la probabilité de trouver de l’équipement intéressant est accrue, ce n’en est pas pour autant une certitude d’autant plus que les munitions se font tout de même assez précieuses durant les parties.
Techniquement, Apex se défend et s’offre une place de choix dans la famille des Battle Royale. En effet, la direction artistique, délivrant une sorte de vision cartoonisée de Titanfall, sert à merveille le gameplay en ne polluant pas la vision avec mille effets mal maîtrisés et autres brins d’herbe crados. A mi-chemin entre Fortnite et Call of Duty Black Ops 4, Apex mise tout sur une fluidité exemplaire, en plus de n’afficher aucun bug d’affichage (oui on en est rendu au point où l’on doit citer quand un jeu est bien fini) ce qui est d’autant plus appréciable que le jeu est sorti de nulle part en plus d’être gratuit.
Bien entendu, qui dit jeu gratuit, dit micro-transactions. On n’est pas fou, on sait comment tout ça marche maintenant avec les boutiques ingame et autres lootbox. Ici, et même si on vous voit d’avance hurler en voyant l’éditeur du jeu, il n’y a pas de souci à se faire. L’intégralité des éléments présents dans les packs Apex sont cosmétiques et la boutique ne permet d’acheter que des skins d’armes ou de personnages. Les seuls éléments de gameplay pouvant y être achetés sont les nouveaux personnages jouables. Fort heureusement, ces derniers peuvent être achetés avec la monnaie ingame. Comptez environ une vingtaine d’heures pour débloquer un personnage (12 000 crédits). De plus, à partir du mois prochain, le jeu compte reprendre le système de Battle Pass dont bénéficient les joueurs de Fortnite, à savoir des skins exclusives tout au long de la saison pour les détenteurs du pass. Ce modèle économique ayant déjà fait ses preuves, il n’est pas illogique de penser qu’Apex peut perdurer.