C’est un fait, les guerres et les conflits armés sont une source inexorable d’idées pour bon nombre de jeux, et principalement les FPS. Mais au-delà de seulement tirer sur des gars et faire le plus de kills possible, certains jeux participent à leur manière, avec plus ou moins de subtilité, au devoir de mémoire. Surfant sur le succès de Battlefield 1, DICE et Electronic Arts délaissent la Première Guerre mondiale pour nous projeter cette fois durant la Seconde Guerre mondiale, revenant ainsi aux origines de la série. Armez-vous au plus vite, la guerre est déclarée !
Le Jour le plus long
Comme on ne change pas une équipe qui gagne, Battlefield V nous plonge brutalement dans les combats de la Deuxième Guerre mondiale via une campagne sous forme de “War Stories”. Beaucoup moins linéaire et guidée que pour Battlefield 1, nous n’aurons plus affaire à des tutoriels déguisés pour chaque spécialisation. Ici, chaque histoire dépeint des batailles beaucoup moins connues de l’Histoire et propose des personnages très différents les uns des autres : “Sous aucun drapeau” nous fait incarner un repris de justice adepte des explosifs enrôlé dans les forces spéciales britanniques, “Nordlys” nous met dans la peau d’une résistante norvégienne tentant de contrecarrer les plans de l’armée allemande, “Tirailleur” nous fait jouer un tirailleur sénégalais voulant faire ses preuves auprès de l’armée française et “Le dernier tigre” (disponible le 4 décembre) sera une histoire centrée sur un chef de char allemand durant les derniers mois du conflit. Quant à “L’appel de ma patrie”, cette introduction sert de tutoriel condensé en nous faisant voyager brièvement à travers la Norvège, la Lybie, l’Algérie, l’Allemagne et les Pays-Bas en incarnant respectivement un parachutiste, un chef de char, un tireur d’élite, un pilote d’avion et un soldat d’infanterie.
Requiem pour un massacre
Chaque histoire offre, à travers une dizaine d’heures de jeu, des maps ouvertes particulièrement captivantes avec des objectifs annexes consistant à récupérer des lettres écrites par des soldats ou leurs proches ou relever des défis divers (entrer dans une zone sans se faire repérer ou détruire un véhicule ou un objectif avec de la dynamite...). Les personnages, quant à eux, proposent des features bien particulières pour chacun comme Solveig, l’héroïne de “Nordlys” qui peut se déplacer en ski ou Deme, le héros de “Tirailleur” pouvant appeler ses alliés au combat grâce à un lance-fusée. Contrairement à Battlefield 1 où les personnages passaient plutôt inaperçus, les héros de ce nouvel opus sont davantage attachants car plus profonds. Les histoires sont prenantes et si vous êtes un(e) grand(e) sensible comme moi, il est fort probable que vous ayez la larme à l’œil à quelques moments (je pense particulièrement à l’épisode “Tirailleur” qui est d’une justesse remarquable à mes yeux même si pas vraiment propre à la réalité des faits). Il faut savoir notamment que le jeu sera régulièrement alimenté de nouveaux contenus via les “Sentiers de guerre” disponible le 6 décembre. Le camp d’entraînement ouvrira ses portes le 4 décembre et bien sûr, le mode Battle Royale “Firestorm” fera son entrée en mars 2019. Un jeu sur le long terme, il ne fait aucun doute !
Pour ce qui est du multi, on peut dire que DICE a su apprendre de ses erreurs ! Pas de grandes révolutions mais des petites touches de nouveautés bien agréables. Tout d’abord, une fois arrivé sur le serveur, on rejoint automatiquement une escouade composée de 4 joueurs. Il est alors possible de respawn sur n’importe quel membre de cette même escouade encore en vie mais aussi de soigner n’importe quel joueur sans forcément faire partie de la classe “Médecin”. Cela permet alors au joueur de s’impliquer davantage dans l’équipe et d’avoir plus de chances d’être réanimé une fois au sol. Concernant les modes, nous retrouvons les grands classiques comme la bonne vieille “Conquête”, le célèbre “Match à mort en équipe” ou bien les “Lignes de front”... Mais aussi des modes plus audacieux comme le mode “Grandes Opérations” qui est découpé en plusieurs journées avec des maps et des modes différents à chaque partie. En cas de victoire, l’équipe a droit à de précieux avantages (plus de tickets de respawn, un cooldown réduit pour les véhicules…) mais en cas d’échec en revanche, les handicaps se font ardemment sentir lors de la partie suivante (le nombre de munitions est amoindri, le nombre de tickets de respawn réduit…). Si les deux équipes arrivent ex-aequo à la fin des 3 journées de combat, elles sont départagées lors d’un tout nouveau mode de jeu : l’Assaut final. Durant ce mode, les nerfs sont mis à rude épreuve puisqu’aucune réapparition n’est disponible et les munitions et la santé se font rares. La stratégie prend ici tout son sens et tout se jouera sur les victoires et/ou défaites lors des journées précédentes !
Un pont trop loin
Dans Battlefield V, il est toujours possible d’améliorer les armes et véhicules mais si la plupart des options sont d’ordre esthétique, certaines spécialisations se font grâce à un arbre de compétences. Celui-ci permet, en échange de Battlefield Coins (la monnaie in-game) de privilégier la précision d’une arme ou bien de faire d’un avion une sorte de char blindé volant armé de bombes lourdes. Toutes ces possibilités permettent au joueur expérimenté de consolider son style de jeu mais évitent au novice un désavantage certain face à un joueur confirmé. Les parties s’avèrent donc plus équilibrées et deviennent encore plus addictives. Graphiquement, Battlefield V offre de très belles cinématiques et des paysages magnifiques. Certains décors amènent tout simplement à s’arrêter quelques secondes pour les admirer, même lorsque la guerre fait rage. En revanche, entre des chargements extrêmement longs et de nombreux bugs, BF V ne se montre pas au mieux de sa forme et ces divers problèmes graphiques gâchent pas mal l’expérience de jeu. Alors que des cadavres disparaissent en un claquement de doigts ; des ennemis, quant à eux, peuvent apparaître comme par magie (une histoire de réincarnation peut-être…). Certains ont même le pouvoir de se téléporter en haut d’une tourelle et d’autres ont la faculté de traverser les murs. On rencontrera également des ralentissements assez lourds en sortie de pause et de petits freezes (notamment en pleine cinématique) qui viennent ternir un très bon jeu avec d’excellentes bases.