Longtemps connu sous le nom de “Next Car Game”, le nouveau bébé de Bugbear Entertainment, rebaptisé Wreckfest, a connu de nombreuses déconvenues. Alors que le projet n’avait pas réussi son Kickstarter en 2013, les papas des premiers FlatOut ne se sont pas laissés abattre pour autant et ont continué de peaufiner leur projet ; jusqu’à ce que THQ Nordic vienne racheter le studio en 2018, annonçant dans le même temps la sortie sur PC et le report des versions consoles. À quelques jours de sa sortie sur Xbox, on peut enfin vous parler de ce titre tant attendu des froisseurs de tôles.
Moins t’as de roues, plus on rit
Si vous êtes de ceux qui n’ont que faire de la trajectoire idéale où des marqueurs de freinage, voilà un jeu qui devrait vous plaire. Fort de son héritage, Bugbear Entertainment revient sur le devant de la scène avec ce qui semble être le digne successeur de leur licence FlatOut. Wreckfest, c’est le royaume des attaques suicides, de la poussette à outrance, de la tôle froissée ; les courses ressemblent en fait à celles du mode online des derniers Forza, sauf qu’ici c’est autorisé et surtout, vivement encouragé !
Lorsqu’on parcourt les commentaires sous les vidéos, images et articles qui traitent du jeu, un autre titre ressort aussi souvent : Destruction Derby, vous savez ce petit jeu sorti sur PS1 qu’on connait tous parce qu’il était en démo dans je ne sais quel magazine ? C’est d’ailleurs plus de ce dernier dont se rapproche Wreckfest que de FlatOut car ici, on fait la course et on se met sur la tronche dans des arènes. Exit donc les mini jeux de bowling, saut en longueur et autres fantaisies, finie aussi la nitro gagnée en défonçant des barrières, le jeu s’inscrit dans une démarche relativement “réaliste”, aussi bien visuellement que manette en main.
Basé entièrement sur la physique, le gameplay de Wreckfest est un petit bijou comme on n’en fait plus. À mi-chemin entre arcade et “lite” sim, il vise juste sans tomber dans le cliché des jeux arcades dont les réactions n’ont plus aucune logique, oui Flatout 4, c’est de toi dont on parle. Les voitures sont assez lourdes, on sent bien le jeu des suspensions et les transferts de masses qui varient selon les différents types de caisses disponibles, toutes avec des caractéristiques qui leurs sont propres. On ne pilote pas une traction comme une propulsion, et dans un jeu ou les contacts sont la clé, il faut aussi prendre en compte l’empattement du véhicule, sa masse… Accessible aux néophytes, il propose également différentes aides à la conduite désactivables comme l’ABS, le TCS ou le contrôle de stabilité pour une expérience plus exigeante. Divisées en plusieurs catégories, il faut améliorer ses autos avec des pièces achetées où gagnées en carrière. Le but est de trouver le bon compromis entre vitesse et force, à adapter selon son style de conduite. Si on préfère (où parvient à, au choix) prendre le large au départ alors pas de problème, autant miser sur la vitesse. Si on part en milieu de paquet, alors là c’est une autre histoire, et mieux vaut savoir riposter si on veut éviter le carnage.
Parce que du carnage, il y en a, et comment dire, c’est un véritable bonheur ! Avec des environnements quasiment entièrement destructibles, on prend un malin plaisir à envoyer valser nos adversaires dans une gerbe de pneu, un ravin protégé par une pauvre palissade en bois ou juste dans d’autres caisses. Car c’est bien connu, plus on est de fous, plus on rit ! Si on démarre les courses à 24 en solo, tout le monde franchit rarement la ligne d’arrivée. Le level design des pistes est tel qu’une tonne de “pièges” jonchent les tracés : du rocher à l’intérieur du virage au tronc d’arbre en sortie, sans parler des pistes qui se croisent et se recroisent sans cesse avec des sauts de tous les côtés. Tout est fait pour qu’on s’amuse à crasher quiconque osera se frotter d’un peu trop près à notre pare-choc. Les IA ne sont d’ailleurs pas les dernières quand il s’agit de jouer à la poussette, n’hésitant pas non plus en pleine ligne droite à se sacrifier pour nous mettre au tapis avec un gros coup de volant. Un mode de dégât “réaliste” est de la partie mais autant le dire tout de suite, on ne fait pas long feu sur les dernières épreuves et on préférera le mode “normal” qui permet de se mettre sur la tronche sans trop perdre en puissance, direction et mobilité. Bah oui, quand il commence à manquer quelques roues, c’est tout de suite beaucoup moins rigolo. Reste que slalomer entre les carcasses et débris qui jonchent la piste et reste au fil des tours a quelque chose d’assez satisfaisant, de même que de rouler à bloc au milieu de forêts avec ce sentiment qu’en quelques secondes on peut s’exploser contre un arbre et finir en pot de yaourt.
Y’a pas qu’le physique qui compte
Si dans son moteur physique Wreckfest fait des merveilles, la partie visuelle est un poil en retrait. Bien que tout à fait correct visuellement, on remarque parfois quand même pas mal d’aliasing et surtout, il faut jouer avec un framerate bloqué à 30fps. Si ce dernier a au moins le mérite d’être plutôt stable, il faut bien avouer qu’un mode performance en 60 images par seconde n’aurait pas été de refus pour favoriser la lisibilité dans certaines situations. Avec les nombreux objets à l’écran qui volent dans tous les sens et la vitesse élevée, c’eût été un confort supplémentaire, qui plus est si comme nous, vous êtes un joueur de longue date de la version PC. Malgré tout, Wreckfest offre une expérience qui tient la route et ce n’est pas son contenu colossal qui viendra nous donner tort.
La carrière divisée en 5 grandes parties regroupant chacune diverses épreuves et championnats peut paraître assez monotone de par son enchaînement de courses ; mais on y retrouve des défis à réaliser apportant un challenge supplémentaire et de la diversité. Ces défis sont un bon moyen d’engranger de l’argent afin d’améliorer ses voitures où d’en acheter d’autres. De plus, la carrière est aussi le seul endroit où débloquer des véhicules spéciaux tels que des bus, une tondeuse, un camping car et même un canapé, oui môsieur ! Autant le dire tout de suite, ces véhicules offrent des courses on ne peut plus originales. Ajoutons à cela les quelques 70 pistes à disposition (en comptant les reverse) et on obtient un contenu hyper dense auquel on n’est franchement plus vraiment habitué à cette époque ou la moindre fantaisie se retrouve en DLC à 5 balles. Le titre n’étant d’ailleurs pas vendu au prix fort puisqu’on le trouve déjà pour une trentaine d’euros.
Côté multijoueur, on regrettera l’absence de split screen mais pouvoir se tirer la bourre à travers tous les modes à 16 en ligne reste une bonne chose et promet là aussi des heures et des heures jeu !