Cloud Gaming : Phil Spencer détaille la stratégie de Xbox, qui ne se fera pas sans console

«Y’en aura pour tout le monde, poussez pas !» le 3 mars 2020 @ 12:272020-03-03T13:40:00+01:00" - 5 réaction(s)

Microsoft aborde l’année 2020 tous azimuts. Xbox s’apprête en effet à lancer cette année à la fois une nouvelle génération de consoles avec la Xbox Series X et son offre de streaming avec le Project Xbox Cloud Gaming. Mais est-ce une stratégie cohérente ? L’avenir du jeu vidéo n’est-il pas définitivement orienté vers le Cloud Gaming ? Phil Spencer, le patron de la branche gaming de Microsoft, voit les choses autrement.

Le Cloud Gaming s’inscrit dans la même démarche que le streaming de la musique et de la vidéo, offres désormais largement développées dans le monde. À mesure que les plateformes de streaming se sont imposées dans nos modes de consommation, les publics ont de fait été de plus en plus attirés par des appareils conçus pour consommer ce type contenu. Pour Phil Spencer, qui a pu aborder ce sujet avec Ted Price pour le podcast Notebook AIAS Game Maker, la même chose se produira avec les jeux vidéo et les consoles.

« Quand je pense à la vidéo et à la musique, ces services de streaming m’ont permis d’accéder à ce contenu sur tous les appareils multimédias autours de moi. Je n’ai jamais possédé autant d’appareils pour regarder la télévision. Cela n’a pas diminué le nombre d’appareils - ça l’a en fait augmenté. J’ai Spotify dans les oreilles. J’ai Spotify dans ma poche. J’ai la possibilité de me connecter à mes services de streaming musicaux sur de nombreux appareils. Je pense que les jeux feront la même chose. Ce que nous allons découvrir, c’est que les jeux pourront s’exécuter dans des contextes différents, vous verrez de nombreux appareils apparaître pour s’adapter à différents types d’utilisation. »

Le Could Gaming n’en est qu’à ses balbutiements et la technologie des appareils nomades s’adaptera toujours plus aux attentes des joueurs. Mais ceci étant dit, la nécessité pour Microsoft de toujours proposer une offre visant à satisfaire les joueurs « console » s’impose dans le même temps.

Un pari sur le Cloud Gaming

Même si Phil Spencer s’attend à voir débarquer dans les foyers de nouveaux appareils toujours plus performants du type appareils de streaming multimédia ou TV connectée, il sait que la bonne vieille console de salon demeurera le meilleur choix pour certains joueurs.

« Je pense qu’aller vers un monde où vous n’aurez plus besoin de posséder un seul appareil pour jouer à des jeux spécifiques aidera l’industrie. Cela ne signifie pas que posséder un appareil ne fait pas partie de mon expérience de jeu. Je pense que je vais encore avoir une console branchée sur mon téléviseur pour la prochaine décennie à venir, voire plus. Ce sera la meilleure façon de jouer sur ma télévision - pour télécharger en local et jouer. Mais parfois, je ne suis pas devant ma télévision. Parfois, je ne suis pas devant un appareil qui a la capacité de me permettre de jouer. D’où notre pari sur le cloud. »

Pour que ce pari fonctionne, les personnes qui ressentiront le besoin d’avoir une console doivent pouvoir se voir proposer cette option. Et c’est là que la nouvelle Xbox Series X entre en jeu. La future console de Microsoft et ses 12 Tflops découle de cette anticipation. Celle d’envisager que de nombreux joueurs ressentiront encore la nécessité de posséder une console de salon performante, à même de pouvoir leur délivrer la meilleure expérience possible.

« Pour nous, nous le pensons vraiment quand nous disons que lorsque tout le monde joue, nous gagnons tous. Nous y croyons vraiment. Et si vous voulez jouer sur votre téléviseur, nous allons vous proposer une excellente console sur laquelle vous pourrez jouer. Si vous voulez jouer sur votre PC, nous voulons que vous y jouiez. Et le cloud est vraiment un moyen d’atteindre cet objectif, et cet objectif est que le plus de gens puissent jouer au contenu excellent que [nos équipes] créent. »

Pas de folles promesses avec xCloud !

Microsoft ne souhaite cependant pas s’engager à ce que son offre de Cloud Gaming puisse promettre des choses techniquement irréalisables à l’heure actuelle. Ce qui comparativement à d’autres offres de Cloud Gaming pourrait paraître moins ambitieux. À l’inverse de Google avec Stadia et la promesse d’une offre incluant les jeux next-gen, Phil Spencer, lui, essaie plutôt de rester réaliste.

« Nous sommes moins focalisés aujourd’hui sur la 8K et le 120Hz grâce au cloud, ou même par des architectures physiques évolutives ou une IA évolutive. Nous sommes plus attentifs à la façon dont nous traitons les milliers de jeux qui fonctionnent déjà et à les proposer à plus de personnes tout en gardant un œil sur l’avenir. Que le silicium soit placé sous votre téléviseur ou dans le cloud, cela coûte de l’argent. Si vous souhaitez utiliser trois ou quatre consoles pour proposer une expérience à une personne, vous les louez à partir d’un modèle basé sur le cloud ou vous les achetez toutes les quatre, les placez sous votre téléviseur et les connectez en série. Il faudra alors répondre à la question économique. »

Alors, le Cloud Gaming version Microsoft serait-il techniquement un miroir aux alouettes ? Pas vraiment, du moins si l’on considère qu’il reste un moyen pour les joueurs de prolonger l’expérience, à défaut d’avoir leur PC ou leur console sous la main. Il peut également devenir une solution plus abordable pour les consommateurs potentiels qui ne peuvent pas s’offrir un PC ou une console dernier cri.

« C’est pourquoi nous nous focalisons vraiment sur le contenu que les gens conçoivent aujourd’hui [sous-entendu les développeurs - NDLR] et sur la manière dont nous le proposons, tout en ayant un œil sur l’évolution des choses. Mais il reste encore beaucoup de choses structurelles à régler en matière de coût et d’accès. »

Indéniablement, une logique implacable se dégage de la stratégie de Microsoft, au travers d’une offre étendue ayant pour objectif de satisfaire les joueurs aux profils différents, en toute circonstance et pour toutes les bourses. Du joueur compulsif recherchant des performances graphiques dernier cri au joueur plus occasionnel, Xbox cherche à ratisser large, tout en demeurant conscient des contraintes techniques et économiques d’aujourd’hui.

Xbox Cloud Gaming

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5 reactions

micordi

03 mar 2020 @ 14:11

Bah il essaie tant bien que mal de pas rentrer dans la contradiction. Tu proposes du cloud gaming en étant restreint sur la qualité visuelle pour pas concurrencer les consoles puissantes vendues. C’est quand même osé , surtout que d’autres offres concurrentes se gêneront pas pour foutre le paquet derrière. Le gros avantage de microsoft réside dans la bibliothèque qu’il pourra proposer par rapport a la concurrence.

eykxas

03 mar 2020 @ 14:27

Mettre le paquet derrière ? Pas avec Google et Playstation en tout cas. Stadia et Now sont vraiment mauvais... (pour les avoirs testé tous les deux). Seul le GeForce Now s’en sort pas mal en terme de qualité graphique. (quant à Shadow pour ceux qui y pensent, leur modèle est hors sujet).

Je pense pas que Microsoft soit en contradiction de quoique ce soit. Leur objectif est simple : toucher 1 milliard de personnes. Comme ils peuvent pas vendre 1 milliard de console, faire du Cloud est la seule solution. Et ça ne concurrence pas les consoles. Ne serait-ce que par le principe du « cloud ». Jouer n’importe où n’importe quand. Mais ça veut aussi dire faire de grande concession sur le « confort » (tu n’as pas forcément un chouette canapé ou fauteuil à disposition, pas de manette ou de clavier/souris, pas le temps de lancer des parties de plusieurs heures, pas forcément la connexion suffisante pour laisser épanouir ton « skill » etc...).

Le cloud est plus dédié aux joueurs occasionnels. Soit une catégorie de joueurs différentes des joueurs consoles.

micordi

03 mar 2020 @ 19:26

je suis bien d’accord avec ce que tu dit , mais qui dit jouer sur telephone ,dit tout simplement que c’est possible de faire la meme chose sur une tv.

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oryanphine

03 mar 2020 @ 23:52

Cela risque de devenir encore plus des stratégies d’états dans la course aux technologies. Il est possible pour Microsoft se signer avec la Chine pour l’implantation de la 5G par BestTV ou autres, les Usa refuseront. Les Usa veulent rester les premiers, c’est normal, surtout aux States. D’un point de vue européen, ils lient leurs entreprises géants de la tech à cette fin sans que l’on puisse parler de Trust ou cartel. Heypple est chaud pour L’inde, et Facebook mise beaucoup sur l’Afrique. Loin des jeux vidéos.

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oryanphine

03 mar 2020 @ 23:56

Il faudrait un Xcloud pour la 4G , et l’on doit travailler sur divers accélérateurs de signal.