S’il fallait souligner un point, c’est que State of Decay n’avait pas marqué les esprits à sa sortie. Au contraire, rempli de bugs divers et techniquement à la ramasse, le jeu n’avait pas conquis grand monde. Cependant, bien enclin à renverser la cadence, le studio américain Undead Labs rempile et offre aux joueurs un second volet qui, on l’espère, ravivera le cœur des adeptes de zombies. Du coup, on prend les mêmes et on recommence ?
Rendez-vous 28 semaines plus tard
State of Decay 2 se déroule quelque temps après la fin du premier opus. Encore une fois, ne vous attendez pas à un scénario à couper le souffle puisqu’on passe complètement à côté tellement l’histoire est pauvre. Et voilà que je commence d’entrée de jeu à dénigrer le titre ! Acceptez mes excuses, je recommence. Vous débutez donc le jeu avec un scénario de tutoriel où il vous faut choisir un duo bien précis parmi 4 binômes : la sœur et le frère enfin réunis, les deux vieux camarades de collège, les lesbiennes fans du concept “je t’aime, moi non plus” et le couple inattendu dont l’amour est né au milieu des cadavres. Cela dit, si ce choix de personnages imposés vous lasse, vous pouvez toujours créer votre propre équipe de 3 personnes en essayant de combiner au mieux les compétences de chacun. Chaque duo possède des compétences de base (cardio, astuce, combat et tir) plus ou moins développées et certaines facultés propres à leur personnalité (aime le jardinage, pro de la mécanique, doué(e) en chimie…). Chaque élément pourra être amélioré à condition de vous entraîner évidemment : préférez la course à pied à la balade en voiture pour augmenter votre cardio ; et de ce fait, votre endurance. Anciennement nommée “résistance”, l’endurance vous permet de courir et de frapper vos ennemis. Mais attention, utilisez-la avec parcimonie car si votre taux d’endurance est épuisé, vous allez vous retrouver avec un légume sur pattes incapable de se défendre ou de fuir et là, gare au décès prématuré.
Une fois qu’une de vos compétences est augmentée au maximum, vous pouvez vous spécialiser pour vous rendre plus redoutable ou plus efficace. Par exemple, lorsque votre cardio est au max, vous avez le choix entre deux spécialisations comme “Dynanisme” qui réduit les coûts d’endurance pour le corps à corps, ou bien “Randonnée” qui augmente la capacité de transport. Pour ce qui est du camp, il s’avère être plus clair et simplifié que dans State of Decay. En appuyant sur le bouton View, vous avez donc la map, les membres de votre communauté et leur état général (santé, compétences, moral…) et la fameuse base avec la liste de vos ressources et le détail de vos installations (atelier, jardin, centre de commandement, infirmerie…). À l’instar du premier volet, vous devez ramener assez de consommables et de vivres pour tout votre petit monde. Pour ce faire, rendez-vous dans les lieux appropriés comme les stations essence pour récolter du carburant ou les pharmacies pour ce qui est des médicaments. Vous pouvez également revendiquer des avant-postes après avoir nettoyé la zone des zombies et fouillé tous les contenants. Plus vous améliorez votre centre de commandement au sein de votre base, plus vous pouvez débloquer d’avant-postes. Une fois le plafond de vos ressources atteint, le surplus est gaspillé/périmé si vous ne partez pas à la recherche d’une base plus grande. Bien évidemment, ce changement comporte quelques conditions comme avoir assez d’influence, des points que vous gagnez en rendant service à d’autres survivants, en tuant des zombies ou bien en finissant des objectifs ; et avoir suffisamment de membres dans votre communauté. En résumé, vous allez avoir pas mal de boulot !
Je vous souhaite la bienvenue à Zombieland
En revanche, si l’on peut accorder à State of Decay 2 certaines choses, c’est la durée de vie particulièrement conséquente et sa map beaucoup plus grande que celle de son prédécesseur. Malheureusement, tout cela est vite gâché par un manque de diversité des lieux malgré 3 zones distinctes à déverrouiller au fil des objectifs, des missions répétitives (pour changer) et une IA complètement aux fraises. Les missions sont donc quasiment les mêmes d’heure en heure : aider des voisins à trouver des sacs divers, secourir des survivants, marchander avec des communautés…Comme son grand frère, un des buts principaux de State of Decay, en plus de faire survivre sa communauté, est de créer des alliances si cela est possible. L’entraide est donc un point indispensable pour améliorer ses relations et espérer avoir des avantages lors d’échanges dans le but d’obtenir des armes rares ou des sacs de ressources moyennant des points d’influence. Pour l’IA, on ne va pas se mentir, ce n’est vraiment pas la joie. Vos coéquipiers ont la fâcheuse tendance à se foutre inexorablement au milieu et se permettent même de se barrer en courant quand vous voulez leur parler. Un autre point noir concerne le multi puisqu’en coopération, il est impossible de s’éloigner de l’hôte. Faites donc une croix sur une quelconque stratégie qui consisterait à vous séparer en deux groupes de deux pour surveiller la base pendant que vos coéquipiers partent à l’aventure. Cela dit, le studio a quand même amélioré un point assez primordial concernant vos coéquipiers. Dorénavant, ils évitent de mourir en partant en expédition. Voilà une bonne chose de faite.
En ce qui concerne les zombies, c’est un peu plus drôle à regarder : par exemple, si une porte battante sur deux est grande ouverte, et bien les zombies s’empressent d’essayer d’ouvrir celle qui est fermée. « C’est pas logique », dites-vous ? Si ce n’était que ça pardi ! Pour ce qui est du gameplay, celui-ci est assez léger dans les déplacements mais souffre de graves problèmes dans certaines situations. Premièrement : attention aux échelles puisque la descente risque d’être mortelle. En effet, comme il n’est pas nécessaire d’appuyer sur un bouton particulier, vous avez juste à vous avancer pour monter et/ou descendre. Monter ne pose évidemment aucun problème puisqu’il vous suffit d’avancer tout droit sur l’échelle. En revanche pour descendre... une fois sur deux, votre personnage ignorera complètement sa présence et tombera lamentablement dans le vide.
Par ailleurs, celui-ci a semble-t-il un souci avec les voitures puisque parfois, lorsqu’il sortira de son véhicule, il apparaîtra subitement au-dessus de celle-ci ou bien côté passager sans aucune raison. À ce sujet, s’il y a bien une chose qui peut être énervante au plus haut point, c’est de rester bêtement coincé en voiture : entre deux petits rochers de rien du tout, un rebord de trottoir tout pourri ou même, attention les yeux, au-dessus d’un ridicule bidon d’essence. Comme un malheur ne vient pas seul, votre véhicule peut aisément écrabouiller du zombie et des haies en bois alors qu’il s’explose littéralement contre un grillage, une barrière de manifestation (ou de police, choisissez votre camp) et est incapable de bouger ne serait-ce qu’un peu une voiture abandonnée qui a l’air d’être collée au sol comme une moule à son rocher.
J’ai vraiment eu des grosses frayeurs
Il est vrai que State of Decay 2 est beaucoup plus joli que son prédécesseur (et le jeu n’a pas été testé sur Xbox One X) mais il n’est pas pour autant exempt de bugs graphiques. Vous remarquerez que quelques zombies ont vraisemblablement la capacité de voler puisque certains se donnent même le droit de tomber du ciel. Des branchages peuvent également traverser votre voiture comme par magie, ce même véhicule peut même percuter un arbre se trouvant à un petit mètre de distance (on remerciera les hitbox en carton-pâte), sans parler de l’interface faisant une crise d’épilepsie en pleine partie nécessitant de relancer le jeu et l’énoncé d’une mission complètement pété. Par ailleurs, certaines incohérences viendront perturber la logique du jeu comme par exemple un de vos camarades capable de vous joindre par talkie-walkie en vous avouant qu’il a fait cramer la baraque en fumant une clope à côté du réservoir de carburant... alors qu’il est juste en face de vous puisque vous lui avez demandé de vous accompagner en dehors de la base.