Le 23 octobre 2012 sortait Forza Horizon, un épisode open-world du fer de lance de la Xbox en matière de course automobile qui s’est très vite imposé comme une référence du genre. Le second est apparu sur Xbox One il y a maintenant 2 ans et c’est aujourd’hui Horizon 3 qui passe au crible. Après le Colorado et le sud de la France, c’est en Australie que le festival pose cette année ses valises et on espère que le terrain de jeu sera à la hauteur de nos attentes !
C’est qui l’patron ?
Ce qui frappe en premier lorsque le jeu se lance, c’est sa beauté. Forza Horizon 3 est beau, très beau même ! La séquence d’intro en jette, on traverse la forêt au volant d’une Lamborghini elle aussi splendide. On reste directement bouche bée devant les effets de lumière, la distance d’affichage bluffante et la fluidité à toute épreuve. Plus tard, toujours durant cette séquence d’ouverture, on arrive en trophy truck sur la plage avec le soleil de face et forcément, on ne peut s’empêcher d’aller mettre les roues dans l’eau et observer là aussi que les effets d’éclaboussures sont top ! Le ton est donné, on arrive à destination en ayant pris une claque graphique en à peine 2 minutes. Une jolie demoiselle (non, pas la même que dans F1 2016) s’approche pour nous demander de choisir un personnage à incarner, bonne nouvelle, on a le choix entre des hommes et des femmes aux styles bien divers. On choisit aussi le nom par lequel on veut être appelé et il y a du choix ; du prénom aux surnoms les plus farfelus, on trouve facilement son bonheur. Elle nous explique ensuite que cette année c’est nous “le boss“, fini la jeune recrue qui gravit les échelons en quête de bracelets colorés, désormais on décide de tout. Le but est d’attirer les fans au festival en réalisant diverses prouesses et en gagnant des courses et des défis. La carte est divisée en 4 zones avec au coeur de celles-ci un hub qu’il faut découvrir pour lancer les événements de la région. Plus on gagne de fans, plus il faut agrandir ces hubs pour les accueillir et plus les épreuves se débloquent. Il faut également repérer et défier quatre drivatars amis ayant une forte réputation pour accroître les divers gains d’xp, d’argent et de fans.
Si les idées sont bonnes, malheureusement elles se révèlent être très vite répétitives car chaque hub étant à étendre 5 fois, on se retrouve à devoir faire les mêmes tracés, mais sous différents formats de courses peu inspirés, ainsi que les mêmes actions. De plus, les cut scenes et dialogues sont tous les mêmes, ce qui renforce encore plus la sensation de déjà vu. En effet, si Forza Horizon 3 nous promet de pouvoir créer nos propres courses, ce n’est en fait pas vraiment le cas. On ne peut choisir que le type de véhicules à utiliser, la météo et l’heure de la journée, mais le tout sur les mêmes circuits que l’on vient déjà de faire une, deux, trois ou quatre fois. S’il est sympa de pouvoir donner un nom à ses épreuves et de les partager à la communauté, le fait de rouler sur les mêmes tracés nuit grandement à l’expérience et à la sensation de créativité. Seuls les défis collectors (petits challenges présents sur la map nous demandant de réaliser certaines actions avec une voiture imposée dans un temps imparti) permettent de laisser parler la créativité. Si ceux présents dans Forza Horizon 2 sont toujours de la partie, il est désormais possible d’en créer aussi de toutes pièces. On choisit une voiture, un type de défi à faire, (contre la montre, scores de prouesses, drifts, course d’un point A à B sans collision...) on le fait pour vérifier qu’il est réalisable et on le soumet à la communauté. Plutôt intéressants et sympas pour se mesurer à ses amis ou aux joueurs du monde entier, ils laisseront à coup sûr le côté fourbe des gens s’exprimer pour notre plus grand plaisir ! On regrette tout de même qu’il n’y ait pas plus de mise en scène sur et entre les courses, à l’image de ce qu’il se passe dans Forza Motorsport, on enchaîne les événements un peu bêtement alors qu’il y a vraiment matière à rendre les choses plus stimulantes.
Je vais prendre la rouge !
Côté gameplay, avec plus de 350 voitures, de l’hyper car au trophy truck en passant par la berline compacte survitaminée, les buggys et les voitures de collection, il y’a vraiment de quoi s’amuser. Fidèle à la franchise Horizon, on retrouve une conduite un poil plus accessible et permissive que dans les épisodes Motorsport tout en gardant un poids, une inertie et des réactions crédibles. Les mêmes aides au pilotage sont également disponibles. Une fois que l’on a enlevé l’ABS, le TCS, mis la boite de vitesse en manuelle et surtout placé la direction en “simulation“, les sensations sont vraiment très bonnes. L’impression de vitesse en vue extérieure est réussie, bien desservie par une caméra pas aussi rigide que dans Forza Motorsport. La vue cockpit est également de la partie mais manque malheureusement de caractère, on regrette forcément comme toujours celles présentes dans Project Cars ou l’on ressent parfaitement les accoups lors du passage des rapports ou des freinages et irrégularités de la route. Dommage de ne jamais retrouver ça dans les Forza.
Au rang des déceptions, on remarque aussi que les contacts entre les voitures et les dégâts sont toujours aussi moyens. Ils sont en plus de ça mal desservis par les “drivatars” qui ne bougent pas d’un centimètre lorsqu’on les percute et surtout qui ne freinent sous aucun prétexte et nous poussent même si on est en difficulté devant eux, on a vraiment connu mieux pour des I.A. Ajoutons à cela le fait que parfois ils coupent des checkpoints mais continuent comme si de rien n’était sans être déclassés. Il y a vraiment de quoi les détester ! Dommage car en dehors de ça ils sont compétitifs et plutôt réactifs à nos attaques. Dans Forza Horizon, conduire vite est important, mais avec style c’est encore mieux ! On gagne toujours des points de prouesses nous faisant monter de niveau. Les drifts, sauts, la conduite à contresens et autres rapportent un nombre de points et enchaîner ces actions amène à des combos ; rien de nouveau jusqu’ici mais désormais, les radios diffusent des “chansons de prouesses”. Pendant toute la durée d’un titre, on peut donc passer notre multiplicateur de combo en “x10” contre le “x5” habituel et ainsi engranger un maximum de points. A chaque niveau gagné, on obtient toujours 1 point de capacité à dépenser dans le magasin de prouesse et un tirage. Dans Forza Horizon 2, on avait 25 avantages divers à débloquer, désormais ce sont pas moins de 75 bonus qu’il faut collecter ! Du simple boost d’xp en passant par les gains d’argent, de voitures, tirages et bien d’autres, il y a vraiment beaucoup de choses à découvrir et il faudra un bon paquet de points pour tous les déverrouiller ! ((Rendez-vous à Surfers Paradise))
Graphiquement, l’Australie est superbement mise en avant avec des forêts, des plages ou déserts à couper le souffle. Bien desservie par une skybox somptueuse et des effets d’eau et de pluie très convaincants, on prend également plaisir à parcourir la carte avec le mode drone, une caméra libre qui permet d’aller partout. Les voitures elles aussi jouissent d’un soin exemplaire et d’une beauté encore un bon cran au-dessus que ce qui avait été fait dans Horizon 2. Les reflets sur la carrosserie sont superbes, les textures des jantes et des pneus sont bluffantes et si on avait encore des doutes sur cette génération de consoles, ici c’est fini ! Seuls quelques petits bémols techniques se remarquent comme par exemple des ombres de végétation un peu grossières qui défilent toujours par accoups donnant parfois une désagréable fausse sensation de clipping. Tournant à 30 fps comme les deux précédents Horizon, on regrette aussi le motion-blur présent pour gommer les quelques défauts engendrés par un framerate inférieur aux 60 fps des épisodes Motorsport sûrement moins gourmands qu’un open-world. En revanche, cela n’empêche pas le jeu d’être fluide et surtout de ne jamais chuter même lorsque de nombreuses choses sont affichées simultanément à l’écran.
L’ambiance sonore n’est pas en reste et est elle aussi de qualité. L’atmosphère globale est réussie et les sons des moteurs sont corrects même s’ils manquent d’un peu de résonance et de puissance comme on peut retrouver par exemple dans Project Cars (oui, encore lui). Néanmoins avec un nombre de voiture aussi élevé et surtout une telle diversité, on ne peut que lui pardonner ces minuscules petits manques. Durant nos longues virées australiennes, on a également à disposition près de 150 chansons réparties sur 8 stations de radio différentes ! Du hip-hop au hard-rock, de Justice à Beethoven, autant dire que la diversité est de mise, mais si tout ça ne vous suffit pas, pas de panique, vous pouvez également créer vos propres playlist sur Groove Music et les incorporer au jeu. Côté live, le titre est jouable à 12 en balade libre multijoueur et le mode solo quant à lui est faisable entièrement en coopération pour ceux qui le souhaitent. La salle des ventes fait également son grand retour, véritable marché en ligne, on peut y vendre et acheter des voitures sous forme d’enchères. Il faut être vigilant car des pièces rares se glissent régulièrement parmi la masse d’autos présentes, mais il faudra allonger les billets et gagner l’enchère pour espérer les obtenir.