Nine Noir Lives est le premier jeu publié et édité par le studio sud-africain Silvernode Games. Ce jeu d’aventure de type point’n click rétro nous entraîne dans les méandres d’un thriller sombre à la hauteur des plus grands romans noirs. Si vous appréciez le personnage de Sherlock Holmes, les chats et leur univers, imaginez-vous dans la peau d’un enquêteur qui a la particularité d’être un chat ! Si l’idée vous séduit et vous fait miauler de curiosité, préparez-vous à gratter de nombreux mystères et à plonger dans cette expérience captivante ! Initialement sorti en accès anticipé sur PC le 7 septembre 2022, les matous nous envahissent et prennent d’assaut nos consoles puisque le titre est enfin jouable sur XBox One et XBox Series depuis le 14 avril 2024.
Les griffes de la vérité
Dans le jeu Nine Noir Lives, on se glisse dans la peau de Cuddles Nutterbutter, un chat détective privé, passionné et acharné, prêt à mettre toutes ses griffes au service de son travail. A ses côtés, sa fidèle et pétillante assistante, Tabby Marshmallow, lui apporte son soutien indéfectible. L’intrigue se noue au cœur de Meow Meow Furrington, une ville grouillante de félins où se côtoient énigmes et sombres secrets. Ici, les minets ne sont pas uniquement des animaux, ils endossent aussi des rôles de policiers, commerçants, artistes, gangsters et bien d’autres, composant une galerie de personnages aussi fascinants qu’éclectiques à découvrir.
Mais, même au royaume de la pelote de laine, la vie n’est pas toujours paisible malgré les siestes et les doux ronronnements. La cité est le théâtre d’un conflit impitoyable opposant deux puissantes familles mafieuses et rivales, les Montameeuws et les Catulets. C’est dans cette atmosphère tendue, et après avoir passé des mois à s’occuper de petites affaires, que notre détective Cuddles se voit enfin confier une mission capitale. Un coup de fil du commissaire de police le charge de résoudre l’assassinat du fils du clan des Montameeuws, discrètement afin de ne pas exacerber les hostilités déjà vives entre les deux gangs rivaux qui dominent en maîtres sur la ville.
Un gameplay alléchant
Pour élucider ce meurtre mystérieux, notre chat détective bénéficie d’un avantage non négligeable puisqu’il peut se fier à son instinct naturel, et en particulier son sens du goût, car oui il peut lécher les objets et les individus pour obtenir des indices ! Un tutoriel court, mais efficace, nous est d’ailleurs proposé en début de partie. Le gameplay repose sur une mécanique de point’n click. En pressant le bouton B sur la manette, on débloque diverses fonctionnalités : examiner (icône de loupe), interagir (icône de patte) et lécher (icône de museau et langue).
Notre matou est équipé d’un attaché-case qui fait office d’inventaire pour conserver les éléments et les indices amassés durant ses investigations. Une simple pression sur la touche X permet d’ouvrir cet espace de rangement. Les objets peuvent être combinés entre eux ou utilisés avec les décors ou les personnages en activant les touches B et A. La touche A est polyvalente, servant à la fois à manier un objet (une fois la touche B utilisée), et à déplacer les personnages.
Notre détective félin est aussi équipé d’un carnet de quête qui complète notre arsenal d’enquêteur. Celui-ci consigne les indices découverts, les protagonistes rencontrés et l’évolution de l’affaire. C’est un outil idéal pour récapituler toutes les informations. Il est accessible à tout moment à l’aide de la touche Y, il est ainsi toujours à portée de patte. Et, pour couronner le tout, le curseur à l’écran est représenté par une petite souris blanche, ajoutant une note d’humour qui s’accorde à merveille avec le thème du jeu !
Lors des phases d’interrogatoire, un bloc-notes apparaît, affichant une liste de questions potentielles. C’est à nous de discerner celles qui nous semblent les plus pertinentes. Selon les témoignages recueillis, de précieux indices ou des données essentielles peuvent être révélés. Une sélection avisée des interrogations et une interprétation minutieuse des réponses sont cruciales pour la progression de l’enquête. Il arrive parfois que diverses approches soient nécessaires pour déterrer des informations supplémentaires.
Une excellente fonctionnalité du jeu est la possibilité de basculer d’un personnage à l’autre, offrant ainsi l’opportunité de jouer à la fois Cuddles, et à la fois Tabby. Cette dynamique enrichit véritablement le récit. En effet, ce duo intrépide et synergique alterne les points de vue respectifs de ses membres et leurs compétences tout au long de l’enquête, conférant une
dimension supplémentaire à l’aventure.
Et, pour ceux qui butent sur des obstacles en cours de partie, il est possible d’ajuster le niveau de difficulté dans les paramètres. En optant pour le mode histoire plutôt que le mode normal, on obtient davantage d’indices pour nous aider à y voir plus clair.
Une direction artistique chatoyante !
L’aventure commence et la découverte de Meow Meow Furrington nous réserve de belles surprises. Les graphismes sont très colorés, à la manière d’un dessin animé, avec une représentation en 2D, et chaque scène est un régal pour les yeux. Les décors sont particulièrement bien soignés, reflétant l’essence féline : des pelotes de laine éparpillées, des canapés douillets invitant à de longues siestes, des sculptures de chats qui décorent les allées… Tous ces clins d’œil aux compagnons à quatre pattes sont les bienvenus et renforcent l’immersion dans leur univers.
La métropole des matous est également celle du mystère et de l’illégalité, où règne une atmosphère sans pareille. Au fil de notre progression, la carte se dévoile, révélant une mosaïque de lieux intrigants, allant des ruelles obscures et sinistres aux quartiers mal famés, en passant par les toits des immeubles. Parmi les points d’intérêts, on découvre le poste de police, un bar insolite, le célèbre Knitty Kitty Club (le repaire mafieux de la famille Montameeuw), un théâtre au nom cocasse, ainsi qu’un spa luxueux réservé à ses membres, et bien d’autres endroits à visiter.
Nous apprécions une bande sonore teintée d’une ambiance musicale aux accents très jazzy, aux mélodies envoûtantes et avec des harmonies riches, ce qui amplifie l’expérience émotionnelle du titre et nous immerge profondément dans le cadre énigmatique et captivant du récit policier.
Une comédie noire féline savoureuse
Dans ce monde, nous croisons une multitude de personnages, tous hauts en couleur, chacun avec un rôle distinct et une personnalité unique. Certains sont hilarants, ou encore bougons ou insouciants. Ils apportent une bonne dose d’humour, que ce soit par leur look, leurs anecdotes ou leurs jeux de mots qui nous font sourire et nous divertissent. Des références subtiles et autres petits clins d’œil ajoutent du piquant à l’ensemble, par exemple la découverte d’une souris géante, baptisée Mousezilla, faisant l’objet d’un avis de recherche au commissariat !
Parmi ces personnages, se trouve Tabby, l’assistante audacieuse de Cuddles, dotée d’un esprit vif et qui n’a pas la langue dans sa poche. Elle s’investit à fond pour venir en aide à son patron, au péril de sa vie. Ensuite, on fait la connaissance d’Edna, qui assure l’accueil au poste de police, connue pour son caractère acerbe et toujours de mauvais poil. Un bel éventail de personnalités (plus de vingt-cinq en tout !) savamment bien écrites avec un humour présent, mais sans jamais tomber dans le grotesque. La qualité du doublage vocal est à souligner, chaque chat ayant une voix enregistrée par des comédiens qui incarnent à merveille leurs rôles. Et, pour parfaire le tout, les dialogues s’affichent dans des bulles de texte, à la façon d’une bande dessinée.
Malgré ses graphismes colorés, ne vous y trompez pas, le jeu n’a rien d’enfantin. Les couleurs vives et les chats rigolos contrastent fortement avec les drames qui se déroulent, explorant des thèmes adultes et sérieux comme la criminalité et les affaires illégales. Les énigmes sont bien pensées, certaines étant un peu plus complexes que d’autres. En effet, une interaction manquée ou un élément non trouvé peut entraver l’avancement de l’affaire, la réflexion approfondie est donc de mise pour progresser.
Mais de quoi défriser la moustache !
Notre expérience est cependant ternie par de nombreux problèmes techniques, comme des soucis d’images qui se figent fréquemment, en particulier pendant les cinématiques. Pire encore, le jeu quitte inopinément la session, et ce de manière répétée. Nous avons subi cet incident durant une séquence de fouilles, nous renvoyant à l’écran d’accueil et entraînant la perte de notre progression, ce qui est frustrant. C’est pourquoi il est vivement recommandé de procéder à des sauvegardes manuelles régulières, afin de préserver ses progrès.
Enfin, il est regrettable que le jeu ne propose pas de version française. Seules l’anglais (américain ou britannique) et l’allemand sont disponibles, excluant ainsi les joueurs francophones de cette aventure originale. On peut néanmoins espérer que de prochaines mises à jour corrigeront rapidement ces problèmes et qu’une option de sous-titres en français soit bientôt intégrée, pour rendre le titre accessible à un plus large public.
Il nous aura fallu environ une quinzaine d’heures de jeu pour démêler toutes les intrigues de Meow Meow Furrington et identifier le coupable.
Testé sur Xbox Series X