S’il y a un sujet sur lequel la majorité des joueurs et de la presse vidéoludique s’accorde, c’est bien l’Intelligence Artificielle. Ou plutôt l’absence de progrès remarquable sur le sujet au dernier changement de génération. En effet, la communication des différents studios comme des fabricants de consoles s’est toujours portées sur les aspects visuels des jeux.
Avec l’arrivée de la nouvelle génération, les spéculations s’emballent sur les capacités des nouvelles machines de Sony et Microsoft. Si le fameux ray-tracing est déjà au centre des discussions (écoutez notre podcast spécial Ray Tracing), les attentes en termes d’évolution de l’IA restent fortes et tout signe en ce sens est bon à prendre.
La bourse ou l’AI ?
Cette stagnation sur le domaine de l’intelligence artificielle dans les jeux vidéo est imputable à la fois aux problématiques techniques mais aussi et surtout à des questions de choix de la part des studios. Tant qu’il n’y a pas une réelle volonté de leur part d’avancer sur cet aspect, il ne faudra pas s’attendre à beaucoup de changements. Et justement, c’est exactement ce qui a l’air de se profiler pour une partie d’entre eux en tout cas.
Selon le site wccftech, l’entreprise Virtuos, basée à Singapour, aurait mené une enquête auprès de 250 cadres supérieurs et chefs d’entreprise de l’industrie du jeu vidéo anglaises et américaines. Cette étude porte sur leurs priorités en termes d’investissements sur les douze prochains mois. Pour 73% d’entre eux, c’est l’IA. Cette recherche, conduite du 13 au 23 août dernier, apporte un éclairage supplémentaire sur la question. Celle-ci révèle que pour 54% des interrogés la totalité des contenus artistiques sera générée par de l’IA. Cette dernière information nous amène à tempérer nos attentes, dans le sens où l’investissement de l’IA n’est peut-être liée qu’aux coûts de développement, et non au gameplay.
Au nom du Cloud, de la VR, et de la photogrammétrie
Le reste de l’enquête nous renseigne quant à lui sur la vision de l’évolution du marché qu’ont les personnes interrogées. Parlons réalité virtuelle pour commencer. Certains joueurs la voient comme l’avenir du medium, d’autres comme un effet de mode semblable à la 3D.
Dans les faits, ce segment du jeu vidéo souffre encore de contraintes techniques mais ne constitue pas le flop annoncé par les plus pessimistes. Si les studios peinent à allouer un budget conséquent à leurs productions, à cause de risque de faible retour sur investissement, le succès du casque PSVR de Sony et les avancées technologiques ont de quoi susciter la réflexion. Ainsi, 72% des interrogés indiquent avoir l’intention d’investir plus dans la réalité virtuelle.
En ce qui concerne le Cloud, dont Microsoft avait fait grands cas dès le lancement de la Xbox One, lui valant critiques et quolibets, la technologie et les infrastructures commencent à être suffisamment mûres pour bénéficier au jeu vidéo. Preuve en sont les différentes offres de streaming qui se profilent sur l’année à venir, ainsi que l’utilisation de plus en plus fréquente de cloud-computing pour les jeux en ligne, ou le spectaculaire Microsoft Flight Simulator. Nous ne serons donc pas surpris d’apprendre que 63% des interrogés souhaitent investir plus dans la technologie.
Enfin, les discussions portent souvent sur le résultat à l’écran, mais peu sur les technologies employées pour obtenir ledit résultat. Cet aspect du développement est pourtant majeur, puisqu’il joue sur la fidélité visuelle ainsi que sur le temps de développement. Parmi les technologies ayant le vent en poupe, il y a la photogrammétrie et le 3D scanning, dont vous avez certainement déjà entendu parler. Ces technologies intéressent 61% des interrogés, qui expriment vouloir plus y investir.