L’automne s’installe confortablement dans nos cœurs, le froid commence à nous enlacer, le vin chaud s’apprête à couler dans nos veines. Pas de doute, c’est la période pendant laquelle Playground Games aime nous donner une piqûre de rappel de la période estivale en nous invitant au voyage, confortablement installés dans nos canapés sous un plaid. Cette fois-ci, la destination est plus caliente que pour le quatrième opus puisque le festival Forza Horizon installe ses amplis et ses pneus au Mexique. L’occasion parfaite de se poser une question de bon aloi pour le nouvel opus d’une licence phare (de voiture) : quoi de neuf sous le soleil ?
¿Qué (H)onda ?
Le festival Forza Horizon n’est pas réputé pour la finesse de ses propos. Le fluo, les grosses basses, les commentateurs radios horripilants, les avions qui font du rase-motte contre des supercars,... On est rodé. Sans surprises, le coup d’envoi du festival se fait dans la plus grande tradition avec différentes voitures parachutées aux quatre coins de la map et des bons gros discours sur la famille. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le reste du jeu baisse d’un ton en s’éloignant des clichés Fast & Furious et reste plus sage, pour le plus grand bonheur des traumatisés que nous sommes de ces postures faussement cool.
La première petite nouveauté vient des différentes histoires que le joueur peut choisir de suivre dans l’ordre qu’il souhaite. Du revival d’une Vocho à la carrière d’une star du grand écran, en passant par un gang de courses de rue, le jeu déroule des scénarios prétexte à des courses et autres épreuves de découvertes des régions. Rien de bien révolutionnaire en soi, mais le ton utilisé est moins agaçant qu’un animateur radio s’égosillant dans nos oreilles pour nous amener à la prochaine course. Ces scénarios ne sont toutefois pas longs et ne vous tiendront pas en haleine des heures durant, mais ils sont suffisamment mis en avant pour être remarqués.
Pour le reste, Forza Horizon 5 laisse le joueur libre de vivre son festival comme il l’entend en lui offrant le choix des activités à développer au fur et à mesure de la progression dans l’aventure. La scène centrale, Apex pour les courses sur route, Wilds pour les courses sur terre, Baja pour le Cross-Country, Street Scene au nom plus explicite et enfin Rush pour des activités extravagantes faisant la promotion du festival.
Chaque section est divisée en plusieurs activités qu’il faut débloquer. En général, il s’agit d’un arc scénaristique, d’un grand final et d’autres activités sans oublier bien sûr les courses impressionnantes et scriptées qui ont fait le sel de la licence. Petite parenthèse, on ne peut s’empêcher de noter une grosse impression de déjà-vu sur ces dernières, signe d’une baisse d’ambition ou de l’envie de ne plus autant les mettre en exergue. Dans les faits, ce qu’il faut retenir, c’est que l’on peut donc éviter d’être noyé de points d’intérêts trop diversifiés sur la carte pour se concentrer sur ce qui nous plait. L’esprit Forza, consistant à laisser le joueur profiter de son jeu sans contraintes, est donc repoussé d’un cran supplémentaire.
N’allez pas croire pour autant que la carte ne finira pas par ressembler à un sapin de Noël avec des marqueurs de collectibles, de nombreuses zones de drift, de zones de vitesse ou de simples radars, sans oublier les portails de pionniers, s’ajoutant à cela les cascades et les événements saisonniers. Ce cinquième opus déborde de contenu, tout autant qu’à l’accoutumée, avec près d’une centaine de tracés de course répartis sur les 578 tronçons de routes et chemins, sans compter les passages en hors-piste. Les collectionneurs compulsifs seront ravis de détruire les 250 panneaux plus ou moins bien cachés et accessibles. Et si cela ne suffit pas, la communauté pourra toujours abreuver les acharnés de contenus qu’elle aura créés et partagés, quand ce n’est pas Playground qui le fera en poussant des activités saisonnières chaque semaine. En attendant, on est encore resté scotché devant l’écran à parcourir compulsivement le moindre petit bout de route à dévoiler de la map sans pouvoir s’en empêcher. Comme quoi, l’avalanche d’activités c’est un peu surfait.
La partie multijoueur reste, elle aussi, bien étoffée avec différents types d’épreuves classiques pour la série (du drift, des arènes ou le battle royale Eliminator), ainsi qu’avec des zones aléatoires d’épreuves communautaires qui changent constamment de place sur la carte : les Horizon Arcade. Dans ces spots, les pilotes ont un temps limité pour renverser un maximum de piñatas, atteindre un score de drift ou un total de records de vitesse à un radar... Ce genre de choses plus ou moins loufoques. C’est néanmoins idéal pour se détendre entre deux courses sans se prendre la tête à passer par du matchmaking pour trouver des joueurs avec qui entrer en compétition. Ce cinquième opus devrait donc pouvoir capter à nouveau l’attention de sa communauté un long moment, et ce sans compter sur les ajouts de contenu additionnel qui ne manqueront pas de sortir un jour ou l’autre.
Il y a une tonne de défis à réaliser pour gagner de l’expérience ou des bonus. Les fanas de la complétion vont à nouveau pâlir devant tout ce qui leur est demandé de faire afin de débloquer des véhicules, des cosmétiques pour leur avatar ou des emotes. D’ailleurs, concernant les voitures, il y en a actuellement 538, toutes modélisées avec soin. Chacun y trouvera à nouveau son compte même si la plus grande majorité des joueurs se contentera d’une dizaine de véhicules durant tout le jeu. D’autant plus qu’il faut, comme précédemment, beaucoup rouler avec une seule et même voiture pour débloquer des points de maîtrise qui s’échangent contre des boosts, ces derniers facilitant la progression. Remarquez, même sans cela, celle-ci se fait sans frein et sans frustration.
Un bilan technique qui laisse la concurrence sur le carro
La recette de la licence ne change donc pas radicalement, c’est bien là le souci pour qui souhaiterait plus de prise de risque de la part de Playground Games. Le jeu reste sage même s‘il peut largement compter sur le savoir faire de ses développeurs quand il s’agit de proposer un terrain de jeu aussi dépaysant que ludique. Car c’est bien là que la force de cet Horizon se situe.
Le Mexique est vaste et varié avec des biomes radicalement différents. La jungle luxuriante ne s’apprivoise pas du tout de la même manière que les marais ou les espaces désertiques de sable fin. Pour le coup, on s’est plus senti encouragé à prendre du plaisir en pilotant des véhicules adaptés aux différentes surfaces plutôt que de s’entêter à faire du tout terrain avec une Lamborghini collée au ras du sol et dont la physique très légère ne retranscrit pas beaucoup de sensations funs. Pour autant, on aura personnellement toujours pris moins de plaisir sur les courses de cross-country avec leurs sauts à tout va que sur les tracés plus fermés de l’Apex ou Wilds. D’autant plus qu’avec les routes très sinueuses par endroit alliées à des choix de parcours bien sentis, il y a un vrai plaisir de conduite et de challenge qui ressort par moment.
Qui dit voyage dit surtout “en prendre plein la rétine”. Sur ce point, il est difficile d’attaquer le jeu tant la claque visuelle est au rendez-vous. On est sans cesse émerveillé par la distance d’affichage, le niveau de détails et surtout par la gestion de la lumière qui sublime le tout. De la lumière blanche un peu blafarde d’un petit matin grisâtre au soleil haut dans un ciel bleu, le jeu a un rendu des plus réalistes qui donne sans cesse envie de dégainer le mode photo. Mention spéciale pour les crépuscules avec de la brume qui font toujours leur petit effet niveau ambiance. Non seulement les textures des environnements sont finement détaillées, mais les différents bâtiments proposent parfois des fenêtres ouvertes avec des intérieurs modélisés tandis que des spectateurs sont visibles çà et là. On reconnaît l’effort d’apporter de la vie même si l’ensemble paraît encore un peu vide, surtout en ville où les rues ressemblent à des couloirs étroits pas très crédibles en termes d’urbanisme. On déplore aussi une densité de trafic un peu faiblarde, en espérant que les nombreux joueurs connectés une fois le jeu sorti cassera un peu cette impression.
Qu’il s’agisse du mode performance optimisé 4k/60fps ou du mode graphique 4k/30fps, le jeu est une belle vitrine pour les Xbox Series. L’optimisation du titre est assez formidable compte tenu de la densité de végétation revue un peu à la hausse et du nombre d’éléments de décors disposant d’un peu de physique, eux aussi, plus nombreux. On se met à rêver d’avoir un jeu encore plus solide s’il n’avait pas eu à être cross-gen. C’est là qu’il aurait pu marquer le coup en proposant plus de choses gérées de manière dynamique comme une déformation plus poussée de la chaussée dans la boue ou dans le sable apportant un vrai impact sur la conduite. On atteint ici les limites du choix stratégique qui est compréhensible et pas vraiment dommageable, mais on a hâte de découvrir un vrai opus sans concession qui sorte un peu de ses acquis pour aller plus loin. En l’état, le fun est toujours présent car le titre est très proche des précédents une fois la manette en main, la recette est éprouvée. Par ailleurs, les ajouts de tempête et autres conditions météorologiques extrêmes touchent plus à de l’esthétique qu’autre chose, ce qui est bien dommage. Lors du test, nous n’avons pu profiter des différentes saisons, le jeu nous réserve donc peut-être des surprises que l’on découvrira sur le tard en même temps que tout le monde.
Qui dit festival, dit musique. Ceux qui sont curieux de découvrir les nouvelles radios pourront s’en donner à cœur joie avec une sélection qui devrait plaire au plus grand nombre. Pour autant, on s’y est moins retrouvé, exception faite de quelques titres un peu plus pointus qu’il faisait plaisir à entendre. La bonne nouvelle, c’est que tout cela n’est qu’une question de goût et que dans l’ensemble les playlists assez FM glissent toutes seules dans les oreilles. On s’est donc délecté des sons d’ambiances et de moteurs qui font très bien le taf avec une spatialisation toujours aussi agréable.
Trésors de grange Forza Horizon 5 - Où trouver les voitures ? Guide et Soluce complète !
Le test a été réalisé sur Xbox Series X