Sortis sur PC en 2013, Path of Exile est un jeu tout à fait intéressant, d’abord parce que c’est un Free to Play et ensuite parce qu’il renverse totalement le modèle économique qui y est associé. En effet, les néo-zélandais de chez Grinding Gear Games nous propose de jouer gratuitement et sans véritablement de restrictions. On pourra créer plusieurs personnages, transférer de l’équipement entre ces derniers et traverser la longue campagne sans même dépenser un centime, le tout sur les serveurs dédiés du jeu. On en vient alors à se demander où est le piège ? Et étrangement, la réponse est qu’il n’y en a aucun. Son mode de financement repose essentiellement sur la bonne volonté des joueurs. Le marché du jeu, accessible uniquement dans le menu de pause, permet d’acquérir pour quelques euros des éléments pour la plupart cosmétiques. Et ça marche ! Certains fans absolus en viennent à dépenser des sommes folles, ne serait-ce que pour s’assurer que ses développeurs continuent d’apporter mises à jour et extensions régulières. Un comble !
Encore un Free to Play ? Oui, mais attend. Celui là, il est différent.
Path of Exile est un Hack’n Slash qui paraîtra si familier à certains. C’est normal, les développeurs se sont inspirés du meilleur représentant du genre : Diablo II. Dès les premières minutes, on perçoit derrière cette noirceur et ces terres humides sentant la mort et la désolation, l’influence du titre de Blizzard. Le jeu n’en est pas moins moderne et arbore une 3D soignée, ainsi que des textures de qualité et des éléments foisonnant qui flattent la rétine. Cela reste toutefois des inspirations, et le jeu se détache de son modèle par son bestiaire aux références diverses, qui s’éloigne quelque peu des traditionnels démons, zombies et autres monstres classiques. Ses environnements sont eux aussi plus exotiques et l’architecture de ses édifices, qui font penser à l’antiquité, donnent une vraie identité au titre. De plus, si l’on se plonge un peu plus dans l’univers et les dialogues, malheureusement tous en anglais (pour l’instant), on peut y passer un certain temps et y découvrir un monde d’une richesse insoupçonnée.
Dans Path of Exile, on incarne un exilé, un criminel ou un hérétique ayant été bannis de l’île d’Oriath, très à cheval sur tout ce qui touche à la magie et à la religion. Notre personnage est alors déporté sur l’île de Wraeclast pour éviter l’emprisonnement, ce qui s’avère être une commodité pour les dirigeants d’Oriath. En effet, il ne fait pas bon vivre en Wraeclast car l’île est infestée de monstres, zombies et autres créatures terrifiantes. Il nous faudra alors se munir d’armes et d’équipements pour survivre. En chemin, on sera amené à rencontrer d’autres personnages, bannis comme nous, et on découvrira les mystères de l’île qui a vu de nombreux empires et colonies s’effondrer mystérieusement. Et les gemmes semblent être la clé de ce mystère. Mais je reviendrai plus en détail sur ces dernières par la suite, car elles tiennent une place centrale dans le gameplay du jeu.
Au début de notre aventure, on aura le choix entre 6 classes de personnage : le “Templar”, le “Shadow”, le “Marauder”, la “Ranger”, le “Duellist” et la “Witch”. Chacun a un rôle qui pourra évoluer selon nos affinités, ce qui est là une des forces du titre : sa modularité. On pourra d’ailleurs être impressionné par la taille de l’arbre des talents passifs, un des éléments qui a fait la notoriété du jeu. Chaque personnage commence au centre de l’arbre et aura accès à une branche liée à sa classe. Mais au fur et à mesure de notre montée en niveau, il sera tout à fait possible de rejoindre la branche d’une classe voisine et ainsi acquérir des talents qui lui sont normalement réservés. Les possibilités sont tellement nombreuses qu’il est difficile de ne pas tâtonner dans ses choix. Et tous les vétérans du jeu vous le diront, la première fois, on fait toujours des erreurs. Les choix sont définitifs et une fois le point de compétence attribué, plus de possibilité de retour en arrière, à part en utilisant les quelques points de réattribution qui sont distribués au compte-gouttes. Alors si vous n’aimez pas les expérimentations hasardeuses, il vaut mieux vous aider des nombreux guides sur internet, mais pour être franc cela gâche une bonne partie de l’expérience de jeu.
Expérience exigée
Vous ne vous en rendrez peut-être pas compte tout de suite, mais Path of Exile est un jeu exigeant et sans compromis. Si durant la première moitié de la campagne, la progression se fait aisément en remplissant diverses missions que nous donneront les personnages rencontrés dans les safe zones, les derniers actes et la nouvelle extension « Fall of Oriath » représente un défi plutôt « hardcore » pour le joueur lambda. Et je ne parle même pas des modes de difficulté “Cruel” et “Merciless”, qui vous en feront baver, ni de la league “Hardcore” (qui inclus le permadeath) ! Il n’y a ainsi pas de honte à recommencer un personnage pour essayer une progression différente dans l’arbre des talents. Le jeu est de toute façon fait pour être recommencé plusieurs fois. Si vous avez déjà joué à un jeu de la série des Diablo, vous savez de quoi je parle, mais ici avec les possibilités infinies de progression, l’expérience y est encore plus riche et poussée. Et le système de gemmes est aussi ce qui rend le jeu vraiment unique.
Le système de jeu de Path of Exile repose donc sur ces gemmes que j’ai évoquées un peu plus tôt. Elles octroient au joueur des pouvoirs puissants et sont autant de capacités différentes qui pourront être utilisées en combat. Mais pour utiliser leurs pouvoirs, elles devront d’abord être serties dans nos armes ou pièces d’armures. Ainsi, chaque pièce d’armure dispose de 1 à 6 emplacements de trois couleurs différentes (bleu, rouge, vert), qui correspondent à la couleur des gemmes. De plus, certaines gemmes de soutien servent à améliorer ou modifier l’effet d’une autre, mais elles doivent pour cela être serti dans des emplacements liés. Et alors que les pièces d’équipement ont souvent des caractéristiques fixes, ce qui change, c’est le nombre d’emplacements disponibles, leurs couleurs et leurs liens. Cela influencera donc le nombre de pouvoirs dont on pourra s’équiper et les synergies possibles entre ces gemmes. Les possibilités sont infinies, d’autant qu’elles sont amenées à monter de niveau à mesure de leur utilisation.
Impressionne-moi !
Ce système est addictif et tous ces pouvoirs liés aux gemmes seront facilement utilisables grâce aux 8 touches d’assignation (A, B, X, Y et une variante de ces mêmes touches en maintenant RT). D’ailleurs, il n’y a pas grand chose à dire sur la maniabilité à la manette qui est quasi-parfaite. Avec 8 capacités, les combats offrent pléthore de moyens de venir à bout de nos ennemis, même si cela revient bien souvent à enchaîner nos deux ou trois pouvoirs les plus efficaces. Les effets sont impressionnants et on se sent réellement puissant dès les premières minutes de jeu. C’est un vrai plaisir de pouvoir asséner torrents de boules de feu et jets de givre sur tout ce qui croise notre chemin. Et chacun y trouvera son compte en terme d’effets pyrotechniques ! Il n’y a que l’IA des ennemis qui a un peu de mal à nous suivre par moment, avec des adversaires qui restent bien souvent plantés là, à se faire décimer par nos pouvoirs à distance ou qui, à l’inverse, nous foncent dessus sans réfléchir.
Le fonctionnement des potions est également un modèle du genre, avec 5 emplacements associés à LB, RB, haut, gauche et droite de la croix directionnelle. LB et RB servent de commandes par défaut pour les potions de soin et de mana respectivement, à savoir qu’il existe aussi d’autres potions, comme la potion de rapidité. Ces potions n’ont nul besoin d’être entassées dans l’inventaire, mais se remplissent à mesure que l’on terrasse des ennemis. Leur utilisation est donc à la fois moins contraignante que dans un Diablo et plus intéressante pour le joueur, qui pourra par exemple remplir les 5 emplacements de potions de soin s’il le souhaite.
Ce qu’il est intéressant de souligner, c’est que Path of Exile reste un Free to Play et que même en solo (jouable jusqu’à 6 en groupe), on est connecté aux serveurs du jeu. Il faudra donc prendre en compte les déconnexions et le lag, heureusement assez rares. Mais cela offre aussi quelques avantages : d’abord, chaque zone traversée est une instance créée sur les serveurs qui vont garder en mémoire un certain nombre d’éléments comme les cadavres des ennemis tués et le loot tombé à terre. La mémoire n’est ici plus limitée par celle de notre console, ce qui rend le jeu beaucoup plus impressionnant. Mais il est aussi agréable de pouvoir faire des allers-retours en ville grâce aux portails, sans que la zone soit vidée de son contenu. Comme nous l’indique un écran de chargement dans le jeu, les instances sont réinitialisées toutes les 8 à 15 minutes si elles ne sont plus visitées. Cependant si l’on traverse plusieurs zones et qu’on refait le chemin inverse, il arrive que l’on ne reconnaisse plus le chemin car les zones ont été réinitialisées entre temps et la génération aléatoire à fait son oeuvre. Cela peut donner lieu à des entrées ou sorties de zones qui changent le sens de la carte. Ce n’est pas très grave en soit, mais cela peut désorienter.