Annoncé avec fracas il y a de cela un peu plus de deux ans, Star Wars Battlefront débarque enfin sur Xbox One à l’occasion de la sortie en salle de Star Wars VII. Comptant bien entendu surfer sur le raz de marée provoqué par la sortie du nouveau film de la saga créée par Georges Lucas, Electronic Arts a, en toute logique, lancé son megaton tout juste un mois avant la sortie du premier volet de la nouvelle trilogie de la Guerre des Étoiles.
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...
Disons-le tout de suite, ne comptez pas (encore) sur ce Battlefront pour vivre les évènements de Star Wars VII en avance. En effet, en plus de ne pas avoir de campagne solo, il n’est ici question que de la trilogie originale : ce sera donc l’Empire contre l’Alliance Rebelle pour l’éternité. Quels meilleurs exemples que les batailles de Hoth et d’Endor pour illustrer cela ? Ajoutons-y Tatooïne et Sullust pour compléter les quatre planètes de base du jeu. Avec deux cartes disponibles par planète, une grande et une petite, on constate d’ores et déjà que le contenu est plutôt chiche à ce niveau. On retombe très vite sur les mêmes cartes et la lassitude ne tarde pas à pointer son nez…
À ce moment, il est possible de varier les plaisirs en allant remplir les défis jouables seul ou en coop (online ou locale) à deux joueurs. Ceux-ci proposent diverses situations : du mode “horde” aux dogfights, le meilleur et le plus impressionnant reste sans doute la poursuite en Speeder Bike à toute vitesse dans la forêt d’Endor. Malheureusement, c’est la seule fois où cette situation sera jouable. Un mode course en speeder aurait quand même été fort apprécié pour vaincre la routine.
Pourtant, le jeu propose 9 modes de jeu différents au lancement : Attaque des marcheurs, Escadron de chasseurs, Suprématie, Escarmouche, Zone de largage, Bataille des héros, Traque du héros, Course aux droïdes et Cargaison. Si certains d’entre eux sont plus ou moins fun à jouer quelques uns laissent clairement à désirer et ne présente que très peu d’intérêt.
Walker Texas Ranger Assault
L’Attaque des marcheurs (ou Walker Assault) est un mode de jeu asymétrique où les impériaux doivent escorter un ou deux TB-TT d’un point A à un point B pour détruire le générateur rebelle. De leur côté, les rebelles doivent, il va de soi, stopper ces TB-TT. Pour ce faire, il doivent activer des points de contrôles et les tenir le plus longtemps possible pour déverrouiller un maximum de bombardier Y-Wing qui maintiendront les boucliers des marcheurs à 0, permettant ainsi à l’infanterie de faire feu sur les quadripodes afin de lui retirer un maximum de vie.
Sur le papier, ce mode à tout pour fonctionner et être l’attraction principale du jeu. Dans la réalité, en revanche, il souffre de problèmes d’équilibrage assez problématique pour un mode de jeu asymétrique. En effet, le but du jeu pour les impériaux étant de gagner un maximum de terrain, les points de réapparition sont évolutifs selon l’évolution des marcheurs. Ainsi, il est assez courant que les joueurs rebelles réapparaissent coincés entre le front des TB-TT et les soldats impériaux ayant contourné le bloc rebelle. Le gros problème avec cela vient du fait que le jeu ne prend pas en compte la position des ennemis pour gérer les points de spawn. On se retrouve donc plusieurs fois dans quelques situations assez grotesques desquelles il est impossible de se dépêtrer par soi-même.
Il va de soi que ce mode de jeu n’est jouable que sur les grandes cartes. C’est ici aussi un des problèmes sur certaines d’entre elles. Si Endor est un modèle de level design (en plus d’être graphiquement impressionnante mais j’y reviendrai plus tard), Sullust est une réelle fumisterie tant le tracé longiligne de la carte est sommaire. Pour faire simple, on parle ici d’une carte se dessinant tout en longeur et coincée entre deux falaises. C’est tout. Il y a bien la partie intérieure de la carte ainsi que quelques obstacles mais la grande majorité se passe à découvert, prêt à recevoir un déluge de tir de blaster.
Chasse, pêche, nature et escadron
Le mode Fighter Squadron, nous place aux commandes d’un chasseur ou intercepteur TIE du côté de l’Empire ou d’un X-Wing ou A-Wing chez les rebelles. Le but du jeu est très simple, il faut se mettre joyeusement sur le nez. De temps à autre, une cible prioritaire très lente va apparaître d’un côté ou de l’autre et il faudra l’éliminer pour gagner un maximum de points. Inutile de se mentir, la plupart de ces vaisseaux n’arrive jamais à destination car en plus d’être lent, il sont faibles. Le Faucon Millenium et le Slave-1 sont bien plus résistants que ces cibles, c’est pour dire l’utilité de la chose.
Il n’en reste pas moins que ces affrontement aériens sont diablement amusants et accrocheurs. Que l’on soit en vue cockpit ou poursuite, piloter un de ces vaisseaux iconiques ne laisse pas indifférent surtout quand on entend le bruit menaçant de chasseurs TIE. Avec un bon casque ou un home cinéma, on s’y croirait. Cependant, ici encore l’équilibre n’est pas parfait, selon le côté de la Force où l’on se trouve : si les TIE possèdent un boost de vitesse, les vaisseaux rebelles n’ont droit qu’à un bouclier assez peu efficace. À ce détail près, le jeu reste très fun à jouer même si une plus grande sensation de vitesse n’aurait pas été de refus. Le fait est qu’ici, le ciel est plutôt vide, on manque de référentiel pour rendre vraiment compte de la vitesse. À moins de voler en rase-mottes à longueur de temps, on a quand même bien l’impression de se traîner. Sur ce mode de jeu, en revanche, Sullust tire son épingle du jeu grâce à son ciel enfumé qui apporte une atmosphère absolument géniale aux dogfights.
“Je n’suis pas un héros !”
Du côté de la Bataille des héros, le principe est simple : les héros de l’Empire affronte ceux de l’Alliance rebelle (le tout accompagné par 5 soldats de chaque côté), la victoire revient à l’équipe ayant tué les 3 héros adverses. Chez les impériaux, on a l’Empereur, Dark Vador et Boba Fett contre Luke Skywalker, Han Solo et Leia Organa chez les rebelles. Ce qui nous donne deux héros axés corps à corps et un spécialisé “distance” contre deux “distance” et un “corps à corps”. Les rebelles sont clairement avantagés sur ce mode de jeu, dans toutes les parties que j’ai pu faire, pas une fois je n’ai vu les impériaux gagner. Il faut dire que malgré son titre de Princesse, Leia est sans doute le héros le plus costaud du jeu. En plus de ses tirs de blaster classiques, elle a la possibilité de charger ses tirs, de déployer un bouclier d’escouade et de créer des items de soin. Pratique quand on est au bord de la mort : un bouclier, un item et on est reparti comme en 40.
Pour en finir avec les modes de jeu originaux et fun, on peut citer la Traque du héros. Ici, on a de nouveau droit à un mode de jeu asymétrique : un joueur tiré au hasard jouera le héros, les sept autres devront le tuer. Le joueur tuant le héros devient le héros et ainsi de suite. Le joueur ayant fait le plus de frags en étant le héros remporte la partie. Ce mode de jeu est vraiment là pour s’amuser entre amis et rempli très bien son office. Ce qui n’est pas le cas des autres modes de jeu.
Battlefail ?
Le reste des modes de jeu sont on ne peut plus classiques on a le droit à du Capture de drapeau avec Cargaison, du match à mort avec Escarmouche et du Roi de la la colline avec différentes variantes avec Courses aux droïdes, Zone de largage et Suprémacie. Faire des modes de jeu classiques n’est pas un problème, loin de là. Il vaut mieux un bon classique qu’un mauvais mode classique. Le problème ici est que l’équilibrage général du jeu rend ces modes de jeu dénués d’intérêts. En effet, les armes et capacités se débloquant avec le niveau sont de plus en plus puissantes, il est donc assez douloureux pour un petit nouveau de se faire rouler dessus sans pouvoir riposter avec son pauvre E-11 impérial…
Sans, pour une fois, parler d’équilibre, il faut dire que la jouabilité de ce Battlefront est quand même très sommaire. La portée des armes et leur maniabilité est juste complètement folle et ne demande aucune subtilité. Quand aux déplacements, ils sont mou au possible et il est très rageant de ne pas pouvoir passé par dessus une fichue motte de terre de 50cm dès lors que son inclinaison ne soit pas quasiment nulle. C’est à croire que les soldats n’ont pas compris comment plier leurs jambes…
Un bien bel emballage
Fort heureusement, tout n’est pas noir dans le dernier né de DICE car il faut quand même souligné qu’en termes de réalisation visuelle, on atteint un niveau bien plus qu’honorable. Alors oui la version Xbox One du jeu souffre d’un aliasing assez prononcé dû à la faible résolution accordée par le Frostbyte Engine mais force est de constater que la 3D, les effets de lumières et de particules sont extrêmement réussis. Que dire alors de l’ambiance sonore ? Les thèmes originaux sont là, les bruitages et tout le sound design respectent à la lettre les oeuvres de Lucas et le travail réalisé et juste saisissant. Quand au mixage du son, je vous laisse le soin de lancé un détonateur thermal pour vous rendre compte à quel point le son de l’explosion est complètement dingo.
Comment finir ce test sans parler du premier DLC gratuit : Battle of Jakku. Ce contenu apporte une nouvelle planète, la bien nommée Jakku, qui proposera deux nouvelles maps mais surtout un nouveau mode : Plaque tournante. Ce mode de jeu est un nouveau mode asymétrique où, cette fois, les rebelles attaquent. Ces derniers doivent prendre un point de contrôle parmi trois disponibles avant la fin du temps imparti. Si l’objectif est atteint, une nouvelle partie de la carte s’ouvre pour capturer un nouveau point et ainsi de suite jusqu’à capturer le vaisseau impérial. Concernant la carte, elle est très réussie. Les gigantesques vaisseaux cloués au sol et la bataille faisant rage dans le ciel donnent l’impression de participer à une vraie bataille se déroulant à plusieurs échelles.