Lara est née le 14 novembre 1996 aux États-Unis, cela fera presque 20 ans que l’aristocrate anglaise a changé à jamais le visage du jeu vidéo, en lui apportant à la fois de la maturité et la preuve que la 3D avait de l’avenir dans notre loisir favori. Cette époque de transition ne nous a pas apporté que des perles et on se souvient aisément de la disparition de certaines licences. Et puis Tomb Raider s’est affirmé là, posant sa poitrine pyramidale sur la table en montrant à tous qui était devenu le patron du jeu d’aventure. La série a ensuite connu des hauts, puis des bas, jusqu’à toucher du doigt les tréfonds de la Grande Bretagne avec Angel of Darkness, pour ensuite retrouver toute sa splendeur avec le remake du Tomb Raider originel. La suite vous la connaissez, deux phases de reboot et un résultat final des plus satisfaisants avec Rise of the Tomb Raider. Malheureusement, tout n’est pas rose bonbon dans la famille Croft et à force de tirer sur la corde d’un succès, on finit par faire n’importe quoi.
Un anniversaire raté
Le but de cette critique n’est pas de parler de l’édition 20e anniversaire (qui comprend la totalité du contenu déjà sorti sur Xbox One et PC) mais de porter notre attention sur le pack spécial pour les 20 ans de la franchise, qui coûte tout de même 10 bons euros si on n’a pas le season pass. Ce n’est pas un secret de polichinelle, les extensions de Rise of the Tomb Raider sont très décevantes. Endurance, Baba Yaga et Réveil Glacial, même s’ils proposent des choses différentes de l’aventure solo, n’auraient jamais dû sortir sous la forme de contenus payants. C’est donc sans surprise que ce pack 20e anniversaire n’apporte pas grand-chose de bien croustillant à l’un des meilleurs jeux d’aventure de cette génération.
Le pack contient différentes choses, jouant avec notre fibre nostalgique. Commençons par le plus rapide, à savoir les cinq skins classiques, une tenue et une arme inspirés de l’univers de Tomb Raider. Envie d’explorer l’aventure avec une Lara directement débarquée de Tomb Raider II ? Un petit passage au feu de camp, dans les tenues, et paf, le tour est joué. Rien ne change en ce qui concerne les animations, mais les différents modèles 3D classiques s’intègrent très bien dans le jeu et il est rigolo de retrouver une Lara à la poitrine imposante et en petite tenue sans pour autant pester sur sa lourdeur légendaire. La magie fonctionne encore mieux dans les cinématiques, donnant un côté très second degré à cette aventure plutôt sombre. On aurait d’ailleurs adoré retrouver Françoise Cadol en doubleuse française de Lara, ce qui aurait justifié un achat immédiat du pack.
Le Manoir des Croft de 50m²
Passons maintenant aux deux “aventures” que nous propose ce pack. Liens du sang, pour commencer, place Lara dans la quête de preuves pour conserver le manoir, alors que son méchant tonton (le frère de sa défunte mère) tente désespérément de s’en emparer à coup de pirouettes juridiques. Il faudra donc explorer le manoir en rénovation, avec une ambiance très inspirée du manoir Spencer de Resident Evil, et trouver un quelconque testament. La chose à savoir est que cette aventure ne propose en aucun cas des séquences d’actions, ni même des phases de plates-formes. Il suffit simplement de déambuler dans les quelques pièces de la bâtisse, ramasser les documents et artefacts bien mis en évidence pour ensuite s’en servir à résoudre les quelques énigmes. L’idée est très bonne dans le fond, et oblige à repasser dans l’inventaire pour examiner de plus près nos trouvailles.
Malheureusement, le manoir est beaucoup trop petit, totalement dépourvu d’extérieurs et l’histoire se termine au bout d’une heure grand maximum. Quelques clins d’oeils à la série sont bienvenus, comme la musique classique déjà présente dans le manoir de Tomb Raider II que l’on peut activer manuellement. Les amoureux de textes pourront y trouver un intérêt puisqu’on en apprend davantage sur la tragédie des Croft et l’enfance de Lara.
La seconde aventure, Le cauchemar de Lara, nous envoi dans le même petit manoir sombre pour affronter des vagues de zombies, les mêmes présents dans le DLC Réveil Glacial. On n’affronte pas des vagues à proprement parler, puisqu’il s’agit simplement de trouver et détruire 3 crânes volants (mon test LSD est négatif) pour ensuite affronter un boss final dans le hall, encore une fois un crâne volant crachant des boules de feu, en un peu plus gros. Comme pour la dernière extension, les zombies reviennent à l’infini dans le manoir et le gunplay n’est toujours pas adapté à la situation. Il l’est encore moins dans les couloirs exigus et les petites pièces, à moins de choisir des cartes boostant vos capacités avant de lancer la partie, puisque Le cauchemar de Lara fait partie du mode Expédition. On peut d’ailleurs récupérer des armes sur certaines étagères, chose bienvenue puisque les munitions ont tendances à disparaître un peu trop vite.
Un dernier point sur l’ultime ajout du pack 20e anniversaire : le mode de difficulté Survivant de l’extrême. Il s’agit simplement du mode Survivant avec la possibilité de ne sauvegarder qu’aux feux de camp.