Avec un premier volet sorti exclusivement sur Playstation 2 en 2002, la licence Gungrave fête ses 20 ans cette année. Sa suite a quant à elle vu le jour en 2004 (2007 en europe) juste après le succès de la série animée tirée du jeu originel. Gungrave G.O.R.E (Gunslinger of REsurrection), en est la suite directe. Initialement annoncé pour décembre 2019, le titre a connu de nombreux reports, puis est passé sous les radars jusqu’en septembre 2021 et la présentation d’un trailer de gameplay. Il a même eu droit en 2018 à un prologue nommé Gungrave VR qui n’a malheureusement pas trouvé son public. Finalement sa date de sortie est fixée au 22 novembre 2022 sur Xbox One, Xbox Series, PS4, PS5, PC et day one sur le Gamepass Xbox et PC.
Gungrave revient d’entre les morts
Nous ne spoilerons pas ici l’histoire des deux premiers volets de la licence mais pour les joueurs qui souhaitent se mettre à jour avant de se lancer dans l’aventure, les développeurs ont intégré un résumé disponible depuis le menu principal. Une bonne idée en effet car Gungrave G.O.R.E entre directement dans le vif du sujet et la compréhension des tenants et aboutissants de notre aventure nécessite d’avoir quelques bases sur le lore.
Pour simplifier, une drogue nommée Seed est au centre de notre histoire. Malgré nos combats passés, ce fléau refait surface et Gungrave, le personnage principal, reprend du service afin de mettre un terme à la production de cette substance. Pour ce faire, nous traversons l’Asie du Sud Est à la recherche des 4 dirigeants du clan Raven, la mafia qui organise le trafic de Seed. Nous nous rendons rapidement compte que les choses ne sont pas si simples et que la réapparition de la drogue sur le marché n’est pas qu’une question de profit financier.
Un gameplay fidèle à la licence
Les joueurs ayant pu s’essayer à l’un des deux précédents opus ne seront pas déroutés car nous retrouvons ici exactement les mêmes mécaniques. Gungrave affronte de nombreuses vagues d’adversaires qui explosent littéralement sous un déluge de balles. Même si le cœur du gameplay est de faire parler nos flingues, les attaques au corps à corps ne sont pas en reste. Il est même possible d’en débloquer plusieurs au cours du jeu.
Il serait fastidieux d’en dresser l’inventaire complet mais on peut évoquer la saisie d’adversaire pour en faire un bouclier humain ou encore la possibilité de retourner les roquettes à l’envoyeur. Gungrave peut également recourir à des attaques spéciales pour se donner un peu d’air lorsque la pression est trop grande. Les possibilités sont multiples et il est même conseillé de varier son style afin d’obtenir une note artistique élevée en fin de stage.
Chaque niveau se clôt en effet par un classement qui dépendra de notre note artistique, du nombre d’adversaires abattus, du nombre de points de vie restants, du temps nécessaire pour arriver au terme de notre mission et du nombre de fois où nous avons activé une touche. Plus le rang est élevé, plus nous obtenons des brins d’ADN nécessaires à notre amélioration. Pour décrocher le rang S il faut donc être rapide, précis dans les attaques et avoir la classe dans leur exécution.
Entre chaque mission, on peut accéder au laboratoire et y faire évoluer notre personnage. Soit en augmentant ses capacités physiques ou sa puissance de feu, soit en débloquant de nouveaux coups ou attaques spéciales. C’est également l’occasion de modifier nos skins d’armes, une fois ceux-ci débloqués. Ceux-ci ne sont pas uniquement de la cosmétique car ils apportent également des avantages tels que l’augmentation de cadence de tir, par exemple.
Enfin l’ATH est lui aussi identique à ce que nous connaissons. On retrouve donc le niveau de bouclier qui diminue à chaque attaque et qui ne se régénère qu’après un moment sans subir de dégât ou en exécutant des adversaires sonnés. Faute de protection, c’est ensuite les points de vie qui s’évaporent à chaque atteinte. Une jauge d’attaque se remplit au fur et à mesure de nos éliminations et nous permet d’obtenir un point de tir de démolition une fois pleine. Pour compléter le tout, une boussole permet de ne pas perdre de vue notre objectif.
Des défauts eux aussi fidèles
Puisqu’il faut bien aborder les sujets qui fâchent, nous ne pouvons faire autrement que de mettre en évidence les faiblesses qui collent à cette licence. Même si un effort a été fait sur la modélisation des environnements, la qualité graphique globale est très inégale. Certains lieux sont plutôt bien modélisés et l’instant d’après on se demande s’il ne s’agit pas d’un remake HD du dernier volet. Les assets sont plutôt vieillots et tranchent parfois avec le reste du tableau. Même si le décor est en grande partie destructible, en 2022 on est en droit de s’attendre à un niveau de réalisme plus élevé.
La gestion de caméra est également toujours aussi chaotique, surtout lors des affrontements épiques. La possibilité de réinitialiser sa position derrière notre personnage n’y change pas grand-chose et s’avère déroutante lorsque la vue fait un reset de 180 degrés.
Le level design souffre toujours d’une construction trop “couloir” et contribue à la lassitude qui s’installe au fur et à mesure des missions. Il y a pourtant de bonnes idées pour casser la monotonie, comme le switch de personnage ou l’intégration de QTE, mais ils sont trop peu usités pour que cela prenne vraiment. En revanche, les développeurs auraient pu avoir la bonne idée d’oublier certains passages typés “plateforme” qui sont une véritable souffrance.
Le bestiaire, quant à lui, peine à se renouveler. On trouve certes de nouveaux adversaires en avançant dans les niveaux mais une fois le premier tiers du jeu passé, le catalogue s’essouffle. Le dernier tiers de l’aventure n’apporte plus aucune surprise, ce qui contribue à une certaine lassitude.
Il y a quand même du bon dans tout ça
Gungrave G.O.R.E n’est pas mauvais pour autant et les fans du genre y trouveront leur bonheur. D’autant qu’il y a de bonnes choses à retenir de cet opus. D’abord la durée de vie qui est plutôt importante pour ce type de jeu. Nous avons mis environ 25 heures à terminer les 31 stages que compte le titre. Les développeurs annoncent 12 heures sur le site officiel mais c’est sans prendre en compte le farming pour obtenir les améliorations nécessaires au passage de certains pics de difficultés. De plus, une fois l’histoire bouclée, un nouveau mode de difficulté offre de la rejouabilité aux joueurs les plus déterminés.
Le présence d’un mode performance en 4K 60 FPS est appréciable et c’est d’ailleurs celui-ci que nous trouvons le plus adapté pour savourer pleinement le titre. Le mode qualité 4K 30 FPS avec ray tracing est certes plus lumineux et flatteur pour la rétine mais les effets de pyrotechnie sont moins bien rendus dans ce mode.
On peut également évoquer un univers acoustique convaincant. Les effets sonores sont bien meilleurs que ce que nous avions pu connaître sur les anciens épisodes. La bande son très éclectique passe sans complexe du Drum and Bass à l’Electro Rock. Elle colle parfaitement à l’esprit bien énervé du jeu.
Les environnements sont variés et nous amènent à la découverte de l’Asie du Sud Est. Nous explorons les ruelles de Hong Kong, la jungle vietnamienne, les casinos malaisiens et bien d’autres lieux encore. On retrouve aussi des clins d’oeils aux anciens opus comme par exemple l’attaque d’hélicoptère lors de la traversée d’une passerelle entre deux bâtiments (Gungrave Overdose).
Le titre n’est pas parfait mais sa présence dans le Game Pass Xbox et PC dès le jour de sa sortie lui permettra certainement de trouver de nouveaux fans parmi les moins de 20 ans qui ne l’ont pas connu.
Testé sur Xbox Series X. (optimisé)