Magic Design Studios, c’est, en grande partie, une bande de joyeux lurons ayant officié chez Ubisoft. Après avoir bossé sur différents jeux de la firme, ils n’attendaient sûrement que la sortie de leur premier projet personnel, Unruly Heroes, pour faire connaître leur talent. Manque de bol, le long périple qu’est le développement d’un jeu n’a pas dû se dérouler sans accroc car les promesses de son esthétique aguicheuse peinent à satisfaire le joueur une fois la manette en main. La preuve par quatre.
Arrête tes singeries
Unruly Heroes tente de narrer La Pérégrination vers l’Ouest, connue aussi et entre autres sous le titre Le Roi-Singe. C’est, à la base, un roman bien connu de la culture chinoise, déjà décliné de plusieurs manières dans bien des médiums. Enslaved était l’une d’elle, en ce qui concerne le jeu vidéo. Hélas, la narration est ici trop peu présente pour réussir à se projeter dans l’histoire et déceler des tenants et des aboutissants intéressants. Première déception.
En l’état, on a affaire à un jeu d’aventure et de plateformes avec quatre personnages interchangeables à volonté. Si l’un meurt, on peut passer à un autre. Si tout le monde y passe, c’est l’échec. Séquence de plateformes, énigmes, boss,... La recette est classique et rappelle plus que de raison la trilogie Trine. En solo, le switch entre les personnages est un peu laborieux dans le sens où l’on fait défiler chacun d’eux dans un ordre unique imposé, chose pas très pratique lorsqu’on a besoin de vite s’adapter. La maniabilité est un peu flottante ce qui pose des soucis durant certains passages.
... Puis j’ai pris une flèche dans le genou
Les quatre personnages ont des caractéristiques tantôt complémentaires, tantôt en double. Par exemple, pour ne pas empêcher la progression du joueur en cas de mort de l’un d’eux, on dispose de deux personnages capables de faire un double-saut, tandis que les deux autres peuvent planer. Chacun dispose cependant de ses propres techniques de combat ou d’une magie unique qui sert à résoudre les énigmes environnementales. Aucune d’elles n’est très difficile à comprendre et seules les errances d’un level design paresseux couplé à des timings étranges et à une physique flottante viennent faire grincer des dents le joueur. De plus, lorsqu’un personnage meurt, il suffit d’attendre quelques instants pour le voir revenir dans une bulle que l’on fait éclater pour le faire revenir à la vie. Autant dire que la difficulté du titre vient surtout de soucis de conception plus qu’autre chose.
Tout ou presque peine à convaincre. L’ensemble manque singulièrement de réflexion ou de recul pour proposer une aventure équilibrée à même de ravir tout un chacun. Les combats sont un peu brouillons et les sections de plateformes peinent à convaincre. Seuls les boss remontent un peu le niveau mais dans l’ensemble, ils ne sont pas non plus formidables. Finalement, le titre ne peut compter que sur sa DA dans une 2D magnifique et ses animations gracieuses pour donner envie de s’accrocher et voir le bout du périple. Ni le mode coop très brouillon ni le player VS player ne permettent d’apporter plus de cachet au titre, et c’est bien dommage.