Test - Paper Trail - Le jeu qui va déplier vos méninges

«Une aventure onirique tout en origami» , - 1 réaction(s)

Les indés ont le vent en poupe ! Il n’y a qu’à lire nos derniers tests pour s’en convaincre. Quand les triples A recyclent sans arrêt les mêmes formules, on peut compter sur les petits studios pour nous proposer des aventures originales. C’est le cas des Anglais de chez Newfangled, qui viennent de sortir leur dernière création : Paper Trail. La devise du studio ? Proposer des aventures interactives artistiques, qui placent l’émotion au cœur de l’expérience. Une définition qui colle parfaitement à Paper Trail, un puzzle game basé sur le concept du pliage d’origami qui déploie une histoire tout en douceur.

Poésie métaphysique

Automne fait partie des plus beaux décors du jeu

Paige vient d’être acceptée à l’université et cette nouvelle la remplit de joie. Malheureusement, ses parents surprotecteurs ne veulent pas la laisser partir pour la ville, persuadés qu’il pourrait lui arriver quelque mésaventure si elle quittait le domicile familial. Mais Paige est une jeune femme talentueuse ayant deux passions et un talent : les origamis, l’astrophysique et… plier l’espace-temps ! Elle décide donc de s’enfuir du domicile familial pour vivre son rêve. En chemin, elle fera des rencontres passionnantes et aura l’occasion de voir ressurgir quelques souvenirs qu’elle croyait perdus. C’est dans ces derniers que se trouve la raison de la peur de ses parents de la voir partir, ainsi que celle de son étrange pouvoir de plier le monde à sa volonté.

Une belle entrée en matière

C’est sous ce synopsis que se cache Paper Trail, une histoire à la fois drôle et tragique tout en poésie. Sa narration rappelle celle d’un journal intime, ou d’un album photos dont on consulte les pages au fil de l’aventure. L’art du pliage des origamis, au cœur du gameplay, sert à la fois à résoudre les énigmes du jeu et à faire progresser les passages de récit entre les niveaux, qui s’enchaînent lorsque l’on plie, déplie et replie les coins de l’image. L’histoire se dévoile ainsi, de la même manière, par couches, au fur et à mesure. De quoi prouver que Newfangler a très bien compris comment faire coïncider le fond et la forme.

The origami king

On prend vite le coup de main

Les mécaniques de gameplay de Paper Trail sont extrêmement ludiques et très bien amenées. On comprend vite qu’en pliant certains bords de l’écran pour les faire se rejoindre on crée de nouveaux chemins pour l’héroïne. Il est d’ailleurs possible de voir « l’envers du décor » (l’autre côté de la page) pour calculer la meilleure manière de progresser. Le concept s’enrichit au fil des niveaux. Plateformes qui n’apparaissent que lorsqu’elles sont en contact avec une autre, objet à déplacer sur plusieurs plans pour activer un mécanisme, statues qui bloquent le pliage de certaines parties de l’image… le principe peut paraître simple, pourtant il parvient à se complexifier petit à petit sans jamais devenir redondant.

Plus l’on progresse, plus les mécaniques se diversifient

Chaque nouveau tableau offre un casse-tête original, et chaque monde introduit une nouvelle mécanique. À côté de ça, on croise de nombreux personnages avec lesquels il est possible d’interagir durant l’aventure. Drôles ou émouvants, ils viennent appuyer un récit à la fois fantasque et poétique, en nous offrant quelques mots d’encouragement, voire des indices. Si ces derniers ne suffisent pas, le jeu propose de dévoiler tout ou partie de la solution d’un puzzle aux joueurs qui le désirent. La fonction est librement accessible et permet à ceux qui se trouvent bloqués devant une énigme d’avancer sans se sentir frustrés.

Certains origamis vont mobiliser tous les talents du joueur pour être débusqués

Car, si le jeu aime faire travailler nos méninges, il n’a pas pour but de devenir un chemin de croix. Au contraire, l’aventure se veut bienveillante, ludique et reposante. Bien que les énigmes de la ville et leur effet miroir risquent de faire chauffer plus d’un cerveau, le pliage de ces feuilles virtuelles a quelque chose d’incroyablement relaxant. Pour ceux qui préfèrent les défis, il y a également des animaux en papier cachés à trouver dans les différents niveaux, dont certains vont demander de belles doses d’astuce et de réflexion.

Pastel et collage

Au total, ce sont pas moins de huit mondes différents que l’on traverse avec Paige. Depuis les grottes aux abords de sa maison à une île sur l’océan, en passant par des ruines antiques ou encore un village d’automne, les environnements sont splendides. Tous les éléments graphiques de Paper Trail ont été conçus à la main. Le résultat est impeccable. C’est beau, chamarré, agréable. Un style graphique aguicheur, qui est rendu très doux par l’utilisation astucieuse de l’aquarelle.

Certains tableau demanderont de jouer avec plusieurs feuilles

Le jeu se traverse avec d’autant plus de plaisir que chaque environnement dispose d’une identité visuelle propre. Cela passe aussi par l’ambiance musicale. Les mélodies, jamais redondantes, viennent souligner nos instants de réflexion avec une grande justesse. Et si les personnages ne disposent pas de véritable voix, leurs paroles sont exprimées par un babil chantant assez mélodieux. Une ambiance sonore tout en douceur, qui contribue à la sérénité qui se dégage de l’aventure.

Loin d’être vite plié

Avec son petit prix (19€95), Paper Trail est clairement un indé qui vaut le coup d’œil. Alors certes, il s’adresse à ceux capables d’apprécier ses énigmes ludiques ainsi qu’aux adeptes d’aventures réflexives, mais il serait dommage de le juger uniquement à l’aune de son aspect puzzle game. En proposant au joueur de réfléchir autrement (« think outside the box », comme disent les Anglais), il offre aussi une autre manière d’aborder les problèmes, ceux du jeu comme ceux de la vie réelle. Et si, parfois, la bonne solution était juste de faire un pas de côté pour voir les choses sous un autre angle ?

Testé sur Xbox Series X

Bilan

On a aimé
  • Une D.A incroyable
  • Des énigmes très bien pensées
  • Une aventure à la fois ludique et poétique
  • Un jeu généreux pour son petit prix
On a pas aimé
  • A cause de Paper Trail, nous voilà en train d’investir dans des feuilles colorées et des livres d’origami pour apprendre à faire des animaux en papier trop mignons nous aussi !
Quand le jeu vidéo se fait art

Paper Trail propose un concept à la fois délicieusement régressif (puisqu’il rappelle ces cocottes en papier fabriquées dans les cours de récré, ou chaque coin soulevé révélait quelque chose de nouveau) et addictif. Doté de qualités artistiques évidentes, le jeu est un petit bijou d’animation, de level design et d’inventivité. On l’aborde autant comme une œuvre d’art que comme une énigme aux multiples facettes, qui ne cesse de se réinventer pour surprendre et émerveiller le joueur. Une réussite incontestable pour le studio Newfangled qui signe là un jeu où le gameplay, les graphismes et le scénario s’imbriquent parfaitement pour offrir une excellente harmonie narrative.

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Paper Trail

PEGI 7

Genre : Aventure/Réflexion

Éditeur : Newfangled Games

Développeur : Newfangled Games

Date de sortie : 21/05/2024

Prévu sur :

Xbox Series X/S, Xbox One, PlayStation 5, PlayStation 4, PC Windows, Nintendo Switch, Autre support

1 reactions

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Moustic33

22 mai 2024 @ 12:37

Merci pour votre test, cela donne envie, Tearaway de la défunte Vita était aussi très bon dans le style papier.