Ce serait un euphémisme que de dire des fans du Paris Saint-Germain qu’ils se languissaient de l’arrivée du FIFA nouveau.Il faudrait être fou pour ne pas les comprendre : l’arrivée de Kylian Mbappé et de Neymar dans l’écurie parisienne a fait saliver le monde du football. De joie, comme de jalousie. Cependant, et n’en déplaise aux fortes têtes, chaque FIFA est quand même un peu plus qu’une simple mise à jour des effectifs. Parfois pour le meilleur, d’autres fois pour le pire…
Joue-la comme Apoula Edel
- Les objectifs en match sont de retour. On regreette simplement qu’ils n’interviennent que dans les dernières 30 minutes
Vous l’aurez sûrement compris, dans ce test, on va parler du PSG. Non pas que l’auteur de ces lignes soit un fervent supporter du club de la capitale, au contraire, mais bien parce que ce dernier voit toutes les lumières du monde footballistique braquées vers lui telle une Tour Eiffel incandescente. Pour en revenir à nos moutons, notons pour commencer que dans cette mouture 2018 de FIFA, le rythme de jeu s’est vu considérablement ralenti. Si dans la preview, on nous contrôlions des porte-avions en shorts et crampons, le poids des joueurs dans la version finale a, comme prévu, fondu comme neige au soleil. En effet, là où il était impossible de démarrer une conduite de balle correctement il y a de cela quelques mois, obligeant à construire son jeu ou à jouer en profondeur sur joueurs vifs et déjà lancés, nous nous retrouvons maintenant avec des footballeurs bien plus agiles, dans les eaux de ce que l’on pouvait retrouver sur FIFA 17.
« Donc, c’est la même chose », me diriez-vous. Et bien pas vraiment en fait. Là où la défense était reine et où une colonne vertébrale rugueuse faisait la loi, l’attaque a désormais pris place sur le trône. En effet, entre les passes téléguidées et les appels de balle hyper tranchants, le jeu se veut extrêmement punitif et propose souvent des scores fleuves à l’instar de ce que proposait FIFA 13. Faire, à chaque fois, des matchs à minimum 4 buts c’est bien sympa, mais ce n’est pas du football. Alors bien sûr, l’art de la défense est magnifié et chaque clean sheet pourra vous rendre fier mais il faudra néanmoins toujours jouer avec la peur de la boulette.
Un tir excentré bien pourri se dirigeant vers le gardien ? Pas de problème, ce dernier va se coucher pour mieux la laisser passer. Une sortie aérienne à la limite des 6 mètres ? Ce serait quand même dommage de la capter, boxons plutôt la balle dans l’axe du terrain. Vous l’aurez compris, les gardiens dans FIFA 18 sont d’une rare nullité. Alors qu’ils peuvent sortir une frappe d’une pureté incroyable se dirigeant vers la lucarne opposée, ils se feront toujours berner par les tirs les plus moisis.
La mystification de Pedro Miguel Pauleta
24 avril 2004. Le PSG reçoit l’OM. Pauleta défie Barthez et le mystifie d’un enroulé exceptionnel. Exceptionnel ? Dans FIFA 18, c’est une banalité ! Comme sur cette frappe de Pauleta, la balle part presque toujours de manière parfaite et on sait, bien souvent, dès le départ de la balle si elle finira au fond ou pas. La faute, d’un côté aux frappes chirurgicales des attaquants et, de l’autre, à l’absence de réaction des gardiens qui, comme Barthez, finissent médusés, mains sur les genoux après avoir suivi la balle des yeux. Sans bouger. Les duels face à nos amis gantés ne sont pas non plus en reste. Sur FIFA 17, 4 duels sur 5 tournaient à l’avantage de l’attaquant. Sur FIFA 18, cette moyenne peut allègrement monter à 9 duels sur 10. D’un côté les gardiens sont au ras des pâquerettes et n’arrêteront que les frappes leur arrivant dessus (et encore ce n’est pas garanti), de l’autre les attaquants profitent d’un nombre de possibilités dingue faisant mouche à coup sûr. Plat du pied, frappe en force ou encore frappe croisée à ras de terre imparable, chaque type de frappe fonctionne.
Une semaine après la sortie du jeu, 2 semaines après le début de l’accès anticipé et quasiment 3 semaines après l’embargo mondial des tests sur la sortie du jeu, c’est un scandale, une honte que de tels errements soient encore de la partie, même après le soi-disant patch salvateur, et ruinent tous les efforts que met en place le jeu.
L’odeur de la sueur et de la bière
Et pourtant, il y a eu des efforts de faits ! Le rythme de jeu ralenti, les centres retravaillés permettant de toucher les joueurs en pleine course plus facilement (même si cela facilite grandement le gameplay), les appels plus tranchants des attaquants et les mouvements constants de nos partenaires. Sur le papier, c’est idéal. Dans la réalité, c’est gâché par ces fichus gardiens manchots.
Fort heureusement, FIFA 18 ne badine pas avec l’ambiance de ses matchs. Chaque atmosphère de stade est correctement retransmise et suinte la sueur des ultras. On ne vous cache pas qu’on préfèrera l’ambiance survoltée d’une Bombonera chauffée à blanc avec ses papelitos par millier, malgré un méchant filtre « couleurs chaudes » bien crade, que l’ambiance feutrée de l’Emirates Stadium.
Profitant toujours du Frostbite Engine, le jeu ne se démarque pas pour autant de FIFA 17. Si les animations sur et en dehors du terrain sont bien plus réalistes (on a malheureusement pu constater que les effets de foule lorsqu’un joueur s’approche du public que l’on avait pu voir en preview ont complètement disparu), la lumière du soleil est bien trop intense et gêne la lisibilité du jeu avec les ombres de toits. Si jouer à San Siro en plein après-midi a toujours été un supplice, ce problème d’ombres se généralise maintenant à une très grande partie des stades. Cependant, il faut reconnaître que, même si on perd en lisibilité, le jeu compense largement avec son authenticité.
Pour profiter au maximum de ces ambiances sans retourner dans les menus, EA Sport a eu l’ingénieuse idée de mettre en place un système de remplacement rapide. En pressant RT pendant un arrêt de jeu, il est possible d’effectuer un remplacement suggéré par le jeu (souvent sur le joueur le plus fatigué). Bien sûr, cela n’est d’aucun intérêt pour changer d’organisation en cours de match mais facilite et incite grandement à effectuer des changement afin d’injecter du sang neuf dans la partie.
Chasseur contre Marcheur : round 2
De son côté, l’Aventure nous avait laissé sur une impression d’inachevé avec sa première saison dans FIFA 17. Cette année, elle se veut, tout simplement, meilleure en tout point. On a l’impression de vivre plus de choses que l’année passée. On reprend d’ailleurs la vie d’Alex Hunter à quelques semaines de là où on l’avait laissée. De Rio à Paris en passant par les États-Unis et cette bonne vieille Angleterre, le voyage est le maître mot de cette édition. Les différents protagonistes ont l’air d’avoir gagné en épaisseur et si l’on déplore, une fois de plus, le faible nombre de clubs à notre disposition, on apprécie tout de même de voir énormément de paysages et de situations différents.
Même si Alex Hunter reste le principal protagoniste de cette Aventure, il n’en n’est plus le seul personnage jouable. Pour réserver plus de surprise, on vous laissera le decouvrir par vous-même mais ces passages, plus ou moins longs, parviennent à casser le rythme là où on aurait pu commencer à s’ennuyer. Pour les inconditionnels du jeune Hunter, sachez qu’il est tout de même possible d’écourter un des chapitres consacrés à un des personnages secondaires. Si vous le jouez, ce n’est pas moins de 6 chapitres différents pour à peu près le double d’heures (avec la durée de match par défaut bien entendu) qui vous attendent.
Les Pros du FUT
Pour les compétiteurs voulant se bâtir leur équipe, le mode FIFA Ultimate Team est toujours aussi complet. Si la sauce ne prend pas chez tout le monde, on est tout de même obligé de s’incliner devant le succès international de ce mode de jeu. En même temps, construire son équipe à base d’individualité c’est bien, mais forger un vrai collectif avec les meilleurs joueurs disponibles c’est encore mieux.
A l’inverse, le mode Club Pro vous fera vous développer individuellement pour vous mettre au service du collectif. Les arbres de talents mis en place dans ce mode, et reprenant le même principe que dans l’Aventure, forcent les joueurs à enfin jouer correctement sans chercher à réaliser leurs « exploits » pour améliorer leurs avatars. Pour en profiter, il ne manque plus qu’une bande de potes et, bons sang, de vrais gardiens…