Alors que le coup d’envoi de la saison régulière de NFL est prévu pour cette semaine, Madden NFL sort son plus bel équipement pour reprendre la route des terrains. Avec en figure de proue un Tom Brady ainsi qu’une campagne scénarisée packagée dans une GOAT (Greatest of All Time) Edition, ce Madden NFL a-t-il le moyen de s’imposer comme le meilleur de tous les temps ?
« Texas forever »
Si vous vous intéressez un tant soit peu aux jeu EA Sports, vous aurez sans doute remarqué que NBA Live et Madden NFL emboitent, cette année, le pas de FIFA avec leurs propres mode scénarisé. Baptisé Longshot, celui-ci nous place dans la peau de Devin Wade, un jeune quarterback talentueux voulant intégrer l’une des 32 équipes de NFL. Alors que l’on pensait suivre le parcours classique d’un prétendant à un poste au sein de la ligue majeure américaine, Longshot nous prend à contre-pied et nous propose un scénario que l’on était loin d’imaginer de prime abord.
On espère que vous ne vous voyiez pas passer les différentes épreuves du Scouting Combine, de la Draft, des camps et matchs de pré-saisons avant de jouer, au moins, une saison de NFL. Dans Longshot, la dramaturgie compte plus que le sport. Que ce soit dans la forme ou dans le fond. En effet, les aventures de Devin ne suivront pas un chemin tranquille et l’essentiel de l’intrigue prendra la forme d’un show de télé-réalité nommé “Longshot” (pas fou les types) censé permettre l’émergence d’un futur joueur de NFL n’ayant pas passé les épreuves de sélection du Combine.
Autant vous prévenir tout de suite, le segment traitant purement de la télé-réalité est pénible à suivre. Entre les personnages volontairement insupportables et le traitement réservé à notre héros, on ne peut pas dire qu’on suive le chemin classique du Golden Boy à l’américaine. Fort heureusement, Cette aventure est riche en références en tout genre, notamment envers la série primée Friday Night Lights. C’est d’ailleurs Scott Porter (Jason Street dans la série) qui endossera le rôle de votre meilleur ami. Il ne manquait plus que Kyle Chandler pour que les clins d’œil ne se transforment en déclaration d’amour mais ce ne sera pas pour cette fois.
Fuyez, pauvres fous
D’un point de vue technique, Longshot est en revanche réellement décevant. Même avec du recul, on a du mal à saisir comment des cinématiques précalculées peuvent être moins réussies que les séquences de jeu. Si Devin Wade est très fidèlement restitué, son ami Colt Cruise l’est déjà un peu moins et ce n’est même pas la peine de parler des autres personnages venus avec quelques années de retard.
Pour en finir avec le chapitre Longshot, il paraît indispensable de parler de son contenu manette en main. D’abord, il faut savoir que durant les quatres grosses heures nécessaires pour voir la fin du scénario, on ne joue pas un seul match complet. On pourra jouer certaines phases de jeu en ne contrôlant que le quarterback. On aura aussi le droit à des matchs en 7 contre 7 plutôt rafraîchissants ainsi que quelques exercices de lecture de couverture, de timing de lancer ou encore de précision. Ces derniers peuvent prendre une forme assez déroutante lorsqu’on est un habitué des affrontements classiques que propose le jeu. Enchaîner quelques actions contextuelles avant de sélectionner l’endroit où doit retomber le ballon, ou plus étrange encore, contrôler la trajectoire du ballon une fois que celui-ci est en l’air ne fait clairement pas partie des habitudes des joueurs de Madden.
Après tout, pourquoi pas, un mode scénarisé tel que Longshot, ou The Journey pour FIFA, est l’occasion de tenter des phases de gameplay différentes tout en essayant d’attirer un nouveau public. C’est précisément sur ce dernier point que le mode devra impérativement revoir sa copie l’an prochain car, à l’heure actuelle, certaines questions posées demandent une très bonne connaissance du football américain (par exemple deviner le nom de la formation de l’attaque en se basant sur une photo prise en match) ou retenir les combinaisons et enchaînements de jeux appelés par les coordinateurs offensifs. Tout cela a de quoi décourager les néophytes. Si le football américain mérite clairement de pouvoir s’ouvrir à un public non-initié ou rebuté par de trop nombreuses règles, le scénario proposé par ce Madden n’est absolument adapté à ce type d’audience.
Au service du spectacle
Lorsqu’on se concentre sur le reste du jeu, à savoir les face à face, le Madden Ultimate Team, le MUT Draft ou le mode franchise, les équipes d’EA Tiburon ont vraiment trouvé la bonne recette l’année dernière et l’ont reconduite cette année pour livrer un Madden NFL 18 d’une excellente qualité à quelques détails près. Le premier d’entre eux concerne la caméra de base qui se trouve être très proche, dans le dos des joueurs. Si bien que lors des retours de coups de pied, il n’est pas rare de se faire surprendre par un défenseur venu nous plaquer depuis un côté et que que l’on n’aura pas vu venir.
Puisqu’il faut chipoter pour gratter quelques défauts, on peut aussi dire que le nombre d’interceptions retournées en Touchdown, les fameux Pick-6, sont bien plus présents qu’à l’ordinaire que ce soit pour ou contre nous. En soi, cela n’a rien de dramatique cela ajoute du piment et du spectacle. Il faudra juste faire attention aux lectures de couvertures car une balle lancée sur un cornerback finira bien souvent dans notre end-zone.
Beast Moooooooooooooooooode
En parlant d’action spectaculaire, comment ne pas souligner le retour de Marshawn “Beast Mode” Lynch, dans l’effectif des Raiders. LE joueur qu’il manquait l’année dernière pour sublimer le jeu de course de Madden NFL 17. C’est maintenant chose faite pour cette année et autant que la machine à highlights ne s’est pas grippée et on se surprendra quelques fois à regarder des ralentis d’actions ayant le pouvoir de faire lever les foules.
Graphiquement parlant, cette mouture 2018 de Madden ne tranche pas réellement avec son prédécesseur et reste globalement solide. Le seul bémol vient des pelouses dont l’aspect est quand même assez crade. On a tout bonnement l’impression de jouer sur un vieux synthétique des années 80/90 n’ayant pas été entretenu depuis longtemps ou alors sur une pelouse n’ayant jamais été arrosée. On a eu beau jouer à Los Angeles, Green Bay ou Boston, le climat n’y est pour rien. Les pelouses sont juste moches. Néanmoins, les peintures aux couleurs des équipes sur le gridiron, laissent de jolis effets sur les équipements des joueurs après les contacts un peu trop prononcés avec le sol.
Dans tous les cas, s’agissant d’un des premiers jeux marketés comme, “Xbox One X Enhanced”, on a hâte de le voir tourner sur cette dernière afin de constater si tout cela n’était qu’un doux morceau de pipeau.