Au fil du temps, l’évocation de ce simple mot est devenu synonyme pour les amateurs de jeux de bagnoles d’excellence. A chaque épisode, le jeu a progressé, jusqu’à un Forza Motorsport 4 ayant atteint un niveau inégalé en termes de contrôle des voitures. C’est le jeu qui a prouvé qu’on pouvait avoir l’impression d’être au volant d’une voiture en appuyant sur des gâchettes et en poussant un stick. Les plus pointilleux peuvent toujours affirmer que ce n’est pas une simulation, mais en attendant c’est ce qui s’en approche le plus. Chaque nouveau Forza est un évènement pour les amateurs, et cette fois, coup de chance (ou pas, c’est ce que nous allons voir), c’est au lancement de la Xbox One que le nouvel opus fait son arrivée dans le paddock.
Pas sur la grille
Sur cet épisode, avant même que le jeu ne soit disponible, on aura entendu beaucoup de plaintes et de critiques. Suffisamment pour que je commence par ça. Peut-être par manque de temps, histoire d’être là pour le lancement de la Xbox One, il manque des éléments réclamés par bien des joueurs. Non, il n’y a pas d’arrêts au stand avec des mécaniciens qui s’affairent sur le véhicule. Non, il n’y a pas de gestion dynamique de la météo, alors que d’autres jeux le font pourtant. Non, il n’y a pas de gestion du temps qui s’écoule, et qui aurait pu donner des courses longues intéressantes avec une luminosité changeante. Est-ce regrettable ? Oui, absolument. Cela traduit une certaine stagnation dans le contenu du jeu, et on enlèvera de l’idée de personne qu’au moins une partie de ces éléments auraient pu être dans le jeu final avec un temps de développement un peu plus long. Pire, il y a moins de circuits dans Forza 5 que dans le 4. Avec 14 environnements (dont 2 nouveaux qui sont, il est vrai, superbes), c’est presque moitié moins. Environ moitié moins de voitures disponibles « de série sans passer par la case DLC payant » également. Si au milieu des 200 véhicules, on trouve un peu tous les styles de conduites, il manque clairement des « voitures de caractère » qui auraient apporté une plus grande diversité. On ne peut plus vendre ses créations, ni les offrir… Si certains choix on été faits et sont assumés, on aura tout de même l’impression que le jeu est sorti sans être véritablement terminé, et il faut digérer le fait que le contenu est en nette régression par rapport à l’aboutissement de Forza 4.
Quand on liste tout ça, il est bien évident que le jeu part d’un bien mauvais pied, le droit, appuyé sur la pédale de frein. Le plus dommageable étant sans doute le relativement faible nombre de circuits qui nous garantit qu’au bout d’un moment on tournera en rond (en même temps, sur un circuit…). On va même continuer les mauvaises nouvelles au moment de l’installation du jeu, puisque celle-ci commence par une mise à jour géante de 6 Go. On évitera de se demander ce qu’il y a dans cette mise à jour, car ce n’est aucun des éléments manquants mentionnés. Quand on a une grosse connexion, cette mise à jour n’est pas un problème, mais pour ceux qui ne sont pas correctement pourvus (non, je vous assure qu’il n’y a aucune allusion graveleuse) il va falloir être très patient. Pendant l’installation en tant que telle, cependant, on pourra vite commencer à jouer, après quelques minutes seulement, en attaquant un long tutoriel. Que de mauvaises nouvelles…Et pourtant…
Forza, comme d’hab
Une fois sur la piste, on oublie tout ça (en tout cas une partie de tout ça !) en un rien de temps. On y repensera plus tard, quand après 70 heures de jeu on commencera à se lasser des circuits, et qu’on aura envie de nouvelles voitures.
Quand on commence à jouer, on va juste remettre sa mâchoire en place pour bien assimiler la formidable progression graphique du jeu. On ne peut pas que parler de ce qu’il n’y a pas, il faut également, et surtout, parler de ce qu’il y a. On voulait des circuits plus vivants ? Ils le sont, avec des environnements plus remplis, des animations, des détails en course qui donnent l’impression d’y être (retours de flammes, effets de fumée, lumières...). On voulait être impressionnés par cette nouvelle génération de consoles ? Un simple tour sur le circuit des Alpes calmera les plus critiques. On pensait qu’il était magnifique sur Xbox 360, on a la preuve qu’on se trompait. La modélisation des voitures impressionne également, d’une précision redoutable, qui donne envie de jouer en vue arrière pour mieux voir sa voiture… Ou bien dans une vue intérieure toujours aussi agréable, histoire de coller à l’arrière des adversaires tout en observant les reflets du volant sur la pare-brise. Les reflets sur les carrosseries ont un rendu bien meilleur qu’avant, donnant une impression de réalité accrue. Seule la représentation des dégâts reste en retrait, et se positionne comme un axe de progression pour un prochain épisode. Dommage également que Turn 10 n’ait toujours pas résolu totalement un souci d’aliasing, non perceptible en course sur la plupart des télévisions, mais plus visible dans le mode Forza Vista (le nouveau nom de l’Auto vista), quand on examine sa voiture sous toutes les coutures.