Initiée en 1997, V-Rally, du studio français Eden Games (à qui l’on doit également Test Drive Unlimited ou encore le Alone In The Dark de 2008) a fait forte impression à l’époque en débarquant notamment sur Playstation. Après un second opus en 1999 et V-Rally 3 en 2002, la licence est tombée dans l’oubli jusqu’à cette année ou un autre studio français s’est décidé à la dépoussiérer !
La French touch
- Voici comment se présente la carrière, efficace, mais un poil de mise en scène n’aurait pas été de refus.
C’est donc à Kylotonn Games qu’est revenue la tâche de sortir un nouvel épisode de V-Rally presque 20 ans après la sortie initiale. Si avec WRC le studio était contraint quant au contenu pour garder une certaine cohérence du championnat du monde des rallyes, ici, l’ambiance est plus détendue. Cela se ressent immédiatement durant la spéciale d’introduction servant à évaluer nos compétences. Le gameplay reprend les bases de celui de WRC 7 mais s’avère beaucoup plus accessible. Néanmoins, si l’approche plus “arcade” se remarque vite, il est très appréciable de voir que les sensations de pilotage n’en sont pas moins présentes. En effet, si la direction très vive pardonne de nombreux écarts, cela permet d’être beaucoup plus généreux sur la glisse, et la prise de risque est plus souvent récompensée que sanctionnée. Quelques aides au pilotage sont au rendez-vous, comme le contrôle de traction et l’ABS, et désactivables, de quoi corser un peu l’expérience mais pas trop !
Comme d’habitude avec les jeux du studio lyonnais, le joueur est pris par la main et c’est une très bonne chose. Une voix off nous présente les caractéristiques du mode V-Rally, pièce centrale du jeu faisant office de mode carrière. Ici, il faut gravir les échelons à travers cinq disciplines. Que ce soit en rallye, rallycross, course de côte, buggy ou gymkhana, on démarre avec des véhicules “modestes” et surtout sans la moindre équipe. En effet, à l’image de ce que l’on pouvait retrouver dans Dirt 4, la gestion d’écurie joue également un rôle important puisqu’il faudra recruter et gérer son personnel. Les mécaniciens, par exemple, ont tous des compétences spécifiques et permettront d’améliorer certains aspects du véhicule plutôt que d’autres. Un manager est aussi de la partie afin de dénicher des contrats de sponsoring. Ces contrats fonctionnent comme des défis et permettent de gagner de l’argent, parce que oui, il faudra payer ce beau monde tous les sept jours ! Il faut donc faire attention à avoir les ressources nécessaires au bon moment et gérer son calendrier de course en fonction des dépenses prévues (achat de voiture, d’amélioration, frais d’entrées à certaines épreuves…) ou non. Le mode fonctionne plutôt bien et se révèle intéressant, même si on aurait apprécié un peu de mise en scène avec des cinématiques, cutscenes ou autres, dont nous avions déjà reproché l’absence à WRC 7 d’ailleurs.
La French tech
Visuellement, le Kt Engine (moteur propriétaire) semble avoir encore franchi un cap. Testé sur Xbox One X, le jeu est plutôt beau et parfois même très beau. Libéré du poid de la licence officielle WRC, le studio semble s’être fait plaisir sur certains tracés où on retrouve de nombreux effets de particules forts sympathiques. Des feuilles mortes qui volent sous notre passage, au coucher de soleil éblouissant dans Monument Valley, certaines courses valent vraiment le détour. La distance d’affichage est au rendez-vous et le framerate est solide bien qu’on regrette qu’il soit bloqué à 30fps, même sur One X. On restera cependant plus prudent quant aux versions Xbox One fat/S que nous n’avons malheureusement pu tester. Tout n’est bien sûr pas parfait, certaines textures par exemple sont assez moyennes et on remarque aussi un peu d’aliasing ça et là mais dans l’ensemble le jeu fait le job. Les sons des moteurs sont relativement bien retranscrits mais assez inégaux selon les voitures, on a aussi pas mal pesté contre la soundtrack qu’on s’est vite empressé d’aller couper dans les options.
L’intelligence artificielle n’est pas extraordinaire, fonçant souvent à travers tout, qu’importe ce qu’il y a sur le chemin. Elle n’est pas non plus très compétitive, même dans les plus hauts niveaux. On a également remarqué quelques situations pour le moins étranges (pour ne pas dire complètement casse bu***) où durant des qualifications que l’on gagnait avec plus de 30 secondes d’avance, on se retrouve finalement relégué au-delà du top quinze à l’arrivée avec des concurrents ayant subitement roulé 2 minutes plus rapidement. Du coup, on sort de la zone des points et on ne peut participer à la finale, marquant ainsi 0 point dans l’épreuve, pas facile de gagner le championnat dans ces conditions. C’est particulièrement frustrant. Les collisions avec le décor ou les autres concurrents auraient également mérité d’être plus travaillées, de même que les dégâts visuels. Heureusement le titre propose divers modes multijoueur dont un mode écran splitté pour se tirer la bourre sur le même canapé. Avec la cinquantaine de voitures présentes et les nombreux tracés et leurs variantes, il y’a vraiment de quoi s’amuser.