Depuis mon plus jeune âge, le bêlement des chèvres me fait rire. Je serais bien incapable d’expliquer pourquoi, cela mériterait sans doute d’être approfondi sur le canapé d’un psy. La chèvre, qui n’y est pour rien, est un animal drôle. Son cri est ridicule, elle est stupide, et encore plus fort, elle porte dans son regard sa faible intelligence. En faire l’héroïne d’un jeu est donc plutôt une bonne idée, et l’arrivée de Goat Simulator sur notre console, après avoir fait carrière sur PC et mobiles, est plutôt sympathique, pour 10€. Gardons bien en tête le montant de la dîme demandée, cela aura son importance dans ce test…
Bêêêêêêêê
Dans Goat Simulator, on contrôle une chèvre (encore heureux vu le titre) dans deux grands environnements urbains. Celle-ci peut courir, sauter, attraper des objets avec la langue, foncer, et, bien entendu, bêler. Mais ce n’est pas tout ! Elle peut aussi marcher sur les pattes avant, grimper sur les murs, et bénéficier d’une multitude de capacités spéciales, comme le double saut, le cri de Dragon ou le jet-pack. Les deux environnements sont très vastes, entièrement ouverts, et remplis de plein de choses plus ou moins cachées à découvrir. Il y a beaucoup de lieux à visiter : un chantier, une piscine, une fête foraine, un circuit de rally… Bref, ce n’est pas la variété qui manque.
Et donc, quel est le but ? C’est bien là toute la question, car fondamentalement il n’y en a pas vraiment. C’est là tout le paradoxe : Goat Simulator n’est pas vraiment un jeu ! Le joueur découvre lui-même les divers objectifs, en essayant un peu tout et n’importe quoi, et en tentant d’accomplir les objectifs proposés (qui se résument à sauter, voler le plus longtemps possible, monter sur un mur, etc…). De temps en temps une nouvelle chèvre se débloque avec son pouvoir associé, et on tombe sur des surprises inattendues parfois amusantes. En insistant un peu, on peut aussi décider de débloquer les succès… Le tout est nappé d’une atmosphère délirante et assez drôle, l’absurdité de faire des acrobaties et de tout casser avec une chèvre invincible étant réjouissante.
Techniquement, le jeu ne cherche à aucun moment à dissimuler ce qu’il était déjà sur PC : une sorte de blague géante, une démo qui suite à un succès inattendu est devenu un jeu. La caméra est épouvantable, la chèvre pas toujours maniable, les sons lamentables (excepté les bêlements très réussis), les bugs nombreux. D’ailleurs dès l’écran titre, un avertissement est donné : quand la chèvre est bloquée quelque part, il faut faire pause et recommencer ! On peut même jouer à deux, ce qui n’apporte rien du tout si ce n’est une visibilité réduite.
Les premières minutes sont éprouvantes, mais une fois passé outre la médiocrité technique, on s’amuse très vite, car la blague est effectivement drôle. Puis, l’absence de but véritable fait qu’on s’ennuie tout aussi vite. Et puis on pense à ses 10€ dépensés, et la blague devient tout de suite moins drôle (sauf sans doute pour ceux qui les empochent !).