Les jeux vidéo LEGO, c’est comme les films Vendredi 13. Quand on aime ça, on joue à tous, et on en retire toujours un certain plaisir, quelle que soit la qualité intrinsèque du titre. Parce que la recette est toujours la même, qu’elle fonctionne, et qu’on s’y sent bien. Je dois vous avouer que c’est mon cas (que ce soit pour les jeux LEGO ou pour les Vendredi 13 !), pourtant, LEGO Batman 3 m’a un peu déçu, en grande partie à cause de décors répétitifs. Est-ce que vous pensez que je vais pour autant attaquer ce nouvel épisode avec moins d’enthousiasme ? Si vous avez bien suivi cette introduction, vous aurez compris que non…
Des méchants pas si méchants
La ligue de justice a disparu, téléportée dans une autre dimension, sur Terre III, alors que leurs équivalents ont fait le chemin inverse. Seulement voilà, ces nouveaux justiciers, aux noms légèrement différents, se comportent de façon louche… On va suivre les pas d’un personnage qu’on crée de toutes pièces (gag) et qui va gagner des pouvoirs au fur et à mesure de l’histoire, s’associant aux traditionnels vilains. Les Méchants ne peuvent pas laisser passer ça ! Chacun à sa place, et puis nouvelle ou ancienne Ligue de Justice, l’habitude de les affronter est tellement forte qu’il est difficile d’y résister.
Une fois les bases posées, on peut se demander légitimement ce que ça change de jouer les Super-Vilains par rapport au mode jeu libre des LEGO Batman où ils étaient déjà accessibles. Et bien pas grand-chose : le scénario, sans surprise, nous fait jouer des méchants pas vraiment méchants, la différence majeure étant qu’on va affronter la police plutôt que des brigands. Comme il est correctement raconté, cela fonctionne plutôt bien. Il y a une bonne humeur générale qui est communicative, et on se laisse facilement accrocher par le jeu tout du long de ses traditionnels 15 niveaux (agrémentés de bonus non-négligeables).
Un LEGO bien monté
La force de cet épisode se trouve dans sa conception et dans sa générosité. Le nombre de personnages jouables, même sans packs supplémentaires, est très conséquent, et on y trouvera forcément son compte. Les niveaux sont variés, pas forcément en ce qui concerne les situations, qui utilisent les mécanismes habituels (les capacités de chaque personnage servent à résoudre des énigmes plutôt simples), mais au niveau des environnements. On voyage, visitant de nombreux lieux emblématiques de DC, avec des ambiances et des palettes de couleurs différentes. En cela, c’est bien supérieur à LEGO Batman 3 ou aux jeux Marvel. On constate également avec plaisir une vraie maîtrise de la recette LEGO. Les niveaux sont truffés de secrets qu’on ne découvrira qu’en y revenant, et le monde ouvert, sur les différentes zones, est à la fois géant et rempli de choses à faire. S’il faut une grosse dizaine d’heures pour terminer le jeu, il en faut bien plus pour en explorer les secrets. Cette exploration libre est aussi importante que le mode histoire, et c’est sans doute la meilleure qu’ils aient faite ! Là aussi, on va bénéficier d’environnements variés, ce qui donne envie d’explorer le moindre mètre carré de cet univers.
Techniquement, il faut se faire une raison, Traveller’s Tales ne résoudra jamais les comportements erratiques de l’IA de nos partenaires, qui continuent depuis toutes ces années à sauter dans le vide ou à se retrouver coincés contre un mur. La caméra continue également d’être parfois capricieuse. Pour le reste, avantage d’un jeu à licence, les musiques sont superbes. Les doublages sont aussi soignés (en français et en VO), donc pas de fausses notes pour la partie son. Visuellement, le résultat est excellent, avec des décors fourmillant de détails dans les espaces clos, et majestueux dans les espaces plus ouverts. C’est aussi sur ce point que les jeux Lego ont le plus progressé, livrant maintenant des graphismes vraiment agréables à l’œil.
Cela nous donne au global un titre qui ne brille pas par son originalité, mais par la maîtrise de ses mécanismes, ce qui en fait un excellent épisode.