À chaque fois qu’un jeu de course futuriste pointe le bout de son vaisseau, le mot « Wipeout » n’est jamais très loin. Alors mettons tout de suite les choses au clair : il existe autre chose que la Playstation dans les jeux vidéo, et il y a des tas de jeux de course futuriste. Dans le cas présent, ce n’est pas du côté du titre de Psygnosis qu’il faut regarder. Si on veut vraiment trouver une filiation pour parler de ce jeu, on pourrait sans doute beaucoup plus le comparer à un croisement entre F-zero GX, Star Wars Racer, et surtout Quantum Redshift. Une jolie parenté…
A fond, à fond, à fond !
Au moins, je ne vais pas perdre de temps avec le scénario, puisqu’il n’y en a pas : c’est un jeu de course, et donc on fait des courses (sur des circuits, pas à Leclerc). Comme toujours, le cœur du jeu s’articule autour du mode carrière, et on va commencer avec un vaisseau tout simple. Au gré des épreuves, on monte en niveau et on gagne les dollars nécessaires pour faire évoluer son véhicule, en acheter d’autres, ou bien, et surtout, pour acquérir des power-up. Très classiquement, il faut gagner des courses pour débloquer celles de classes supérieures. La bonne idée, c’est de proposer des modes de jeu suffisamment variés pour qu’on ne s’ennuie pas : course simple, contre la montre, avec ou sans power-up, dernier survivant, vitesse à maintenir… Suivant l’objectif à atteindre et le circuit, il apparaît vite évident qu’il est nécessaire d’avoir plusieurs véhicules et que les améliorations sont à choisir avec parcimonie. La carrière est longue, plus de 100 épreuves, et si les courses de première catégorie se déroulent sans trop de problèmes, les choses se corsent à partir de la moitié de la deuxième… Sachant qu’il y en a quatre, on en prend pour un bon moment.
La durée de vie est d’autant plus longue que Redout n’est pas avare en contenu. 35 circuits, 7 vaisseaux, 12 power-up… Il y a de quoi faire. Encore faut-il qu’on s’amuse manette en main.
Ça tombe bien, car on se retrouve très vite happé par le jeu. Le gameplay est bien étudié, avec un stick pour la direction, et le deuxième pour pencher le véhicule et accompagner courbes et reliefs. Pas d’armes (tout au plus la possibilité de voler l’énergie des copains), mais un turbo qu’on active dès que possible, à condition de réussir à rester sur la piste sans trop abîmer sa carrosserie. La prise en main fait clairement penser à Star Wars Racer et à Quantum Redshift. Et que ça va vite ! Lors des premières parties, on est un peu perdu et incapable de prendre un virage correctement. On trouve le jeu rapide d’entrée de jeu, puis encore plus quand on passe sur un turbo disposé sur la piste, puis encore plus quand on active en plus notre propre turbo ! Et pourtant ça ne va cesser d’accélérer, chaque classe de véhicule étant encore plus speed que la précédente ! C’est là qu’on voit que Redout est un vrai bon jeu : on prend très vite en main le vaisseau, puis au fil des parties on arrive de mieux en mieux à rester sur la piste, jusqu’à réussir des performances dont on peut être fier ! Néanmoins, attention, Redout n’est pas un de ces jeux qu’on lance vite fait pour une petite partie. Quand on joue, on est terriblement concentré, les doigts crispés sur la manette, laissant le contrôle à nos réflexes affutés ! C’est presque du sport, et comme pour le sport, la satisfaction de la victoire est très forte !
Plein les yeux
Histoire de varier les plaisirs, un mode de jeu en écran splitté est proposé. Efficace, il souffre pourtant de la comparaison avec le jeu en solo, en étant moins spectaculaire. En ligne en revanche, cela fonctionne très bien, jusqu’à six joueurs, pour des courses acharnées, même si elles mettent en relief le premier défaut du jeu : les collisions. Si elles sont correctement gérées contre les parois, entre les véhicules, ce n’est pas vraiment ça ! On a tendance à systématiquement défoncer le véhicule qui est devant, et il ne faut pas compter jouer de la poussette dans les virages. Ce défaut, pourtant non-négligeable, n’a pourtant que peu d’impact : tout va tellement vite qu’il est au final plutôt rare de se trouver au coude-à-coude avec ses adversaires.
L’aspect visuel de Redout est clairement soigné (et le sera encore plus sur Xbox One X), haut en couleurs et bien léché, tout en étant TRÈS chargé. D’aucuns diront que cela nuit à la lisibilité de la piste, et ils auront sans doute raison, sauf que manifestement cela est volontaire ! Entre les couleurs saturées et les effets qui s’ajoutent par-dessus, tout est fait pour favoriser les réflexes et l’apprentissage des circuits. Si cela valorise les joueurs les plus studieux, je ne peux m’empêcher d’y voir en partie un deuxième défaut. Une mini-map permettant d’anticiper un peu les courbes aurait été la bienvenue. J’émets également quelques réserves concernant la musique. Bien que bénéficiant d’une jolie stéréo, elle manque de pêche ! Ce n’est pas qu’elle est calme, loin de là, c’est juste qu’elle semble timide par rapport au speed du jeu. Ces quelques remarques sont de toute façon balayées par l’argument massue du jeu qui est, vous l’aurez deviné, son animation. La fluidité totale à vitesse folle est grisante et emporte le joueur au bout de la piste…