En octobre 2017, Ubisoft nous en mettait plein les mirettes en nous offrant le magnifique Assassin’s Creed Origins, alors acclamé par la critique. Un an plus tard, le studio québécois en remet une couche avec le très beau et très attendu Assassin’s Creed Odyssey. Difficile de faire mieux disiez-vous ? Et bien si, c’est possible !
On n’a jamais autant adoré porter des spartiates
Au vu du succès de l’opus précédent, Ubisoft a fait le choix, judicieux il faut le dire, de rester dans l’Antiquité. Rassurez-vous, quand je parle d’antiquité, je ne compte pas dédier un chapitre à Louis la Brocante. Alors cette fois, quittons la désertique Égypte pour rejoindre la luxuriante Grèce. Un peu comme Syndicate, deux personnages sont disponibles sauf que pour Odyssey, le duo n’est pas switchable selon l’arc scénaristique. Nous avons ce coup-ci le choix entre le puissant Alexios ou la courageuse Kassandra pour parcourir ce destin aux multiples surprises. Ce choix n’aura pas de conséquences sur la suite des évènements mais ça reste toujours plaisant de pouvoir jouer une femme. Cette traversée épique est clairement digne de l’épisode précédent avec des monstres mythologiques, des dieux intimidants, des paysages éblouissants et bien évidemment, de pauvres âmes à sauver... ou non. En effet, c’est bien dans Odyssey que l’on peut voir l’évolution de la saga Assassin’s Creed avec des choix de dialogues ayant une incidence sur les conversations et même sur l’histoire. Nous sommes évidemment bien loin d’un The Witcher ou d’un Fallout mais l’effort est grandement appréciable.
Tout comme son prédécesseur, les quêtes annexes, les lieux à découvrir et les personnages à aider sont légion, ce qui nous offre une durée de vie très conséquente (au minimum 60h sans trop se promener). Il y a des victimes à secourir, des animaux légendaires à chasser, des batailles à mener et des navires à couler. Car oui, ce dernier épisode est une sorte de pot-pourri d’Origins et de Black Flag, mêlant avec brio les meilleurs éléments des précédents opus. Nous voilà donc propulsé durant la guerre du Péloponnèse, en - 400 avant JC : Sparte et Athènes se livrent une guerre acharnée et pendant ce temps, nous avons à faire face à de gros problèmes familiaux. Sans trop en dire, notre famille est en proie à un culte malfaisant et l’objectif principal de notre odyssée est donc de découvrir qui nous en veut et pourquoi. Progressivement, d’autres quêtes font leur entrée, tout cela nous permettant d’en apprendre plus sur notre “crise identitaire” et par la même occasion de découvrir différentes facettes de l’Histoire et de la mythologie grecque. Tout ceci nous amène donc à rencontrer des personnages fort connus comme Socrate, Hippocrate, Périclès ou bien Hérodote !
Pour réussir, il suffit de prendre le taureau par les cornes
Les combats sont toujours aussi inspirés et le choix des équipements toujours aussi important. Grâce aux forgerons, nous pouvons même ajouter certaines caractéristiques fort utiles comme une augmentation des dégâts faits aux animaux ou bien de ceux provoqués par la massue ou la dague grâce à des gravures qui sont apposées de manière définitive sur nos armes et/ou notre armure. L’arbre de compétences est bien évidemment toujours présent et permet d’améliorer notre furtivité et notre aptitude à l’arc et en combat rapproché. L’habilité dans ces différents domaines est primordiale car, contrairement aux anciens épisodes de la saga, il est maintenant rare de pouvoir tuer d’un coup d’un seul un ennemi lors d’une attaque furtive. De ce fait, aucun aspect du combat, qu’il soit au corps-à-corps ou à distance, ne doit être écarté car il est impossible, et surtout très peu judicieux, de vouloir se spécialiser dans une catégorie à défaut d’une autre. Quant à l’IA, elle n’est toujours pas au mieux de sa forme. En effet, certains gardes ne trouvent absolument pas curieux qu’un corps inerte soit trouvé près d’un buisson. Mais soit, ils se montrent cependant très coriaces et font preuve d’une grande dextérité en combat.
Les voyages à bord de notre navire sont, quant à eux, aussi captivants à regarder grâce à la beauté des paysages que rébarbatifs au vu du peu de nouveautés apportées au gameplay maritime. Les attaques navales sont très peu diversifiées (lancer de javelots, de flèches et éperonnage) et les combats plutôt longs. Mais cela n’enlève en rien l’intérêt que l’on porte à l’amélioration de notre bateau, aussi bien pour l’équipage que pour l’esthétique. Et puis la traversée en plein orage est tellement belle !
Homère à la mer !
Techniquement parlant, Assassin’s Creed Odyssey présente de nombreux bugs et de ce fait, incite fortement à y jouer sur la dernière génération de consoles (PS4 Pro et Xbox One X). En jouant à cet opus sur la Xbox One, plusieurs soucis techniques se sont montrés extrêmement frustrants comme de nombreux ralentissements, des graphismes apparaissant tardivement (je pense notamment à un ennemi qui m’est littéralement tombé dessus) ou bien des freezes tout particulièrement désagréables puisque certains ont carrément provoqué l’arrêt du jeu, me forçant à tout redémarrer.
Heureusement, ces légers désagréments n’empêchent en rien, bien au contraire, d’apprécier la qualité à la fois graphique et scénaristique du jeu. Il est juste impossible de ne pas prendre le temps d’admirer l’imposante statue d’Athéna ou bien de profiter de la vue qu’offre le Pic Dirfi. Le plaisir ultime reste de passer en mode photo pour immortaliser un coucher de soleil ou prendre en flagrant délit les éclairs d’un violent orage. L’histoire reste captivante d’un bout à l’autre grâce à de nombreux rebondissements, une VF très bonne, des personnages hauts en couleur et une civilisation qui, encore aujourd’hui, passionne toujours autant les foules à grands renforts de récits épiques et de créatures légendaires comme le Sphinx ou le Minotaure.