Quand Forza Motorsport 2 est sorti, il est vite devenu mon principal centre d’intérêt, et l’est resté pendant très longtemps. Et pour cause, j’ai mis un point d’honneur à gagner TOUTES les courses. Et des courses, il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup.
En particulier les fameuses courses d’endurance, très longues, mais aussi très intéressantes car permettant de gagner énormément de crédits. Pas évident de trouver des créneaux de jeu aussi longs, et la solution pour cela est vite apparue : le Drivatar ! Le principe est simple, il conduit à notre place, en se basant sur nos compétences, mesurées sur les circuits de test.
Les premiers essais n’ont pas été terribles, mon pauvre Drivatar se faisant manger par ses adversaires, ce qui était particulièrement vexant. Je me suis alors fixé un nouvel objectif : terminer le plus possible de courses sans les jouer, uniquement avec le Drivatar. Je me suis jeté à corps perdu dans les courses d’évaluation pour obtenir les meilleures notes possibles afin qu’il soit performant, et je me suis appliqué à lui fournir les meilleures voitures. Celles-ci coûtant une blinde, j’ai d’abord lancé mon Drivatar super-héros dans les courses d’endurance, qu’il a assez vite remportées. Faisant autre chose en même temps, j’avais juste à aller collecter les récompenses en fin de course.
De façon totalement absurde, je passais un temps fou sur les circuits tests alors que j’aurais probablement pu pendant ce temps-là torcher un nombre conséquent de courses. Certaines me résistant, au lieu de prendre le contrôle, je retournais améliorer mon Drivatar. Parfois, quand on joue aux jeux vidéo, on se fixe des objectifs totalement débiles, mais impossible de ne pas s’y tenir jusqu’au bout.
Dans le même temps, j’avoue qu’il y avait aussi une petite part de honte face au ridicule de la situation. Sur une course en particulier (course longue avec des véhicules proto), mon drivatar n’arrivait pas à gagner. Et je refusais de lâcher l’affaire. Le problème est que je ne vivais pas seul, et que je ne voulais pas avoir à expliquer à ma chère épouse que j’étais en train de regarder, sans rien faire, une course se dérouler. C’est ainsi que de multiples essais se sont faits avec moi, face à la télé, la manette dans les mains, faisant semblant de jouer pour éviter d’avoir à répondre à des questions gênantes. Comme il a fallu du temps pour réussir cette fameuse course, je me suis même entendu répondre à la question « Tu es encore sur la même course ? » un vague « Bwarf…pas facile…Mais j’y arriverai », en mimant les virages de la voiture sur la manette de façon crédible.
Alors oui, j’ai fini par réussir, et oui, mon Drivatar, à force, est devenu une véritable bête, mais je fais cette confession aujourd’hui : je me suis rarement senti après coup aussi stupide d’avoir consacré autant de temps à quelque chose d’aussi absurde.
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