Halo 2 est sorti fin 2004 sur Xbox. Développé par Bungie Studios, cela a été, qu’on l’aime ou pas, un gros évènement qui a clairement changé le monde du FPS sur consoles, autant que le premier épisode en son temps. Avant même sa sortie, il y a eu ce happening incroyable à l’E3, avec Peter Moore dévoilant un tatouage qui a rendu fou l’auditoire. C’était bien l’E3 à l’époque !
Passer après un titre aussi marquant que Halo CE était un énorme challenge, et il fallait que Halo 2 frappe aussi fort, ce qui a été le cas !
Paradoxalement, la campagne du jeu a été pas mal critiquée à la sortie, et j’avoue sans problème avoir fait partie des déçus. En cause, des phases de jeu statiques régulières, des espaces réduits (en tout cas plus que dans les grandes étendues de Halo CE), un rythme chaotique entre les phases avec Master Chief et celles plus discutables avec le covenant, et surtout une fin bâclée, puant à plein nez le raccroc, ce qui s’est confirmé par la suite, Bungie ayant clôturé le jeu à l’arrache. Clairement, ce Halo 2 a été une belle déception pour moi, et cela reste l’épisode que j’aime le moins, à égalité avec le 4. Pourtant, rétrospectivement, je me demande si je n’ai pas eu la dent dure. Redécouvrant le jeu en version “toute belle” dans la Master Chief Collection, j’ai réalisé que je n’avais retenu que les points faibles de la campagne en oubliant qu’elle comportait également de beaux morceaux de bravoure, avec des scènes de grand spectacle et des idées intéressantes. Cela n’efface pas ses lacunes, mais au bout du compte Halo 2 reste un shooter bien au-dessus de la moyenne en valeur intrinsèque. Comme le titre bénéficie d’une solide réalisation technique, d’un univers riche et d’une musique magistrale, on peut grogner tant qu’on veut, on prend du plaisir et c’est bien là l’essentiel.
Ce n’est pourtant pas la campagne qui sera la petite révolution du FPS console, mais le jeu en ligne. La combinaison Microsoft-Bungie a accouché de ce qui allait devenir un nouveau standard, rien de moins. Alors oui, je sais, des FPS en ligne, il y en avait déjà plein, en particulier sur PC. Mais sur console, arriver à ce niveau est inédit, et même les camarades PCistes, enfin, ceux qui ne sont pas de mauvaise foi, ne pouvaient qu’envier ce Halo 2 en ligne, celui-ci bénéficiant de façon éclatante de la simplicité du Xbox Live.
Déjà, le jeu est généreux, proposant beaucoup de choses, de modes de jeu, et surtout de cartes. Ensuite, ces cartes sont de petites merveilles, clairement conçues pour coller au gameplay de Halo. Ce n’est pas pour rien qu’elles ont autant marqué les joueurs. Enfin, on ne soulignera jamais assez l’apport du Xbox Live : on lance le jeu, on retrouve des amis, et on joue en se parlant. Rien à régler, c’est simple, et surtout ça marche. Paradoxalement, bien qu’ancien, ce service en ligne me semblait plus performant à cette époque. Peut-être du fait de serveurs localisés (ahhhh, le plaisir de jouer en français, avec des inconnus qui deviennent des amis), le matchmaking était ultra-efficace et d’une simplicité permettant de se concentrer sur une seule chose : le jeu.
Autre qualité, et non des moindres, le superbe équilibre trouvé par Bungie, entre accessibilité et skill. Le résultat est que même des joueurs qui ne s’intéressent pas vraiment aux FPS en ligne (moi par exemple) se sont mis à lancer des parties et y ont passé un sacré bout de temps.
Cette petite révolution ne vient donc pas vraiment d’une innovation jamais vue avant, mais plutôt d’une certaine perfection dans le produit proposé, se hissant à un niveau qu’on ne trouvait pas sur PC. Avant de me hurler dessus que je dis n’importe quoi, je reprécise : le PC offrait déjà des jeux de ce type, mais sans la simplicité et la convivialité pour y jouer en ligne. Par la suite, les FPS n’ont pas eu d’autre choix que de chercher à se hisser à ce niveau, pour le bénéfice des joueurs ! Ce qui est formidable, c’est qu’au fil du temps beaucoup l’ont fait, l’occasion de dire un sincère MERCI à Bungie et Halo 2.