Dune 2 : La bataille d’Arrakis est sorti en 1992 sur PC, puis sur Amiga et Megadrive, avant d’arriver sur Acorn Archimedes (un ordinateur anglais) en 1995. A noter qu’un remake, Dune 2000, sortira sur PC puis Playstation, et enfin qu’une suite que je n’ai pas jouée, Empereur : la Bataille pour Dune, verra le jour en 2001. C’est sur Megadrive que j’ai découvert le jeu à sa sortie, et si j’ai un peu touché à la version Playstation, je dois dire qu’elle ne m’a pas donné l’impression d’apporter grand-chose.
Ce jeu garde une belle notoriété, ce qui ne correspond pas tout à fait aux critères de la rubrique « Il était une fois », mais une notoriété insuffisante à mon goût considérant l’importance majeure qu’il a eu dans l’histoire des jeux vidéo. Comme on peut s’en douter, le jeu exploite l’univers des livres de Franck Herbert, livres que je recommande d’ailleurs chaudement, tout du moins les deux premiers tomes, les suites devenant de plus en plus dispensables. Il est probable que nombre d’entre vous ont vu le film de David Lynch, film un peu bancal dans l’absolu, mais étonnamment riche quand on connait l’œuvre originale. Bref, le contexte est donc une lutte entre les grandes familles sur le planète Arrakis, la finalité étant de prendre le contrôle de l’épice, cette substance qui donne des pouvoirs de double-vue (dîtes-moi, dîtes-moi, on ne serait pas en train de parler de drogue, là ?). Le jeu se présente sous forme de RTS (real time strategy), ou plutôt, devrais-je dire, invente le RTS moderne. Ainsi, on y trouve les mécanismes classiques de nombreux jeux, avec la recherche de ressources qui permet de construire une base, des bâtiments interdépendants les uns des autres, des unités accessibles seulement avec certains bâtiments, et la possibilité de donner des ordres à ces unités pour organiser sa défense, et bien entendu l’attaque des bases ennemies.
Banal, n’est-ce pas ? Sauf que c’était la première fois que cette recette, qui depuis est devenue la base de tous les RTS, était proposée ! Autant dire que Westwood a pour ainsi dire inventer un genre. Même si les RTS existaient déjà avant, ils n’avaient pas cette dimension d’actions entremêlées qui nous semble si naturelle aujourd’hui. Et ce qui est formidable, c’est que ce n’était pas juste un coup d’essai : tout y est déjà ! Bien entendu il y a des raideurs dans le gameplay, et il manque des options qui apparaitront au fil du temps, mais quand on relance une partie de Dune 2, on ne peut qu’être surpris par la modernité du jeu. Sans compter qu’il est plutôt difficile, en tout cas c’est l’impression que j’ai eue quand je m’y suis replongé l’été dernier. L’univers de Dune se prête à merveille à ce jeu et peut être adapté de façon littérale, ce qui donne un background immédiat et passionnant au jeu.
Jouer à Dune 2 est pour ainsi dire indispensable pour parfaire sa culture vidéoludique : c’est un incontournable qui a eu une influence énorme sur tellement de jeux… Par la suite, Westwood sortira une suite non-officielle, reprenant exactement les mêmes principes si ce n’est que l’épice sera remplacée par le Tiberium. Command & Conquer, et son Spin off délirant Alerte Rouge sont eux aussi des jeux magnifiques, ajoutant une couche de dérision surprenante qui a marqué énormément de joueurs. Après avoir été rachetés par EA, ces derniers ont décidé de fermer le studio en 2003. Au moins auront-ils marqué le média de leur emprunte avant de disparaitre.
