ChuChu Rocket !, sorti des ateliers de chez Sega, est édité sur Dreamcast en 1999 (2000 en Europe). C’est un des premiers titres online de la Dreamcast (et donc, par extension, un des premiers titres online sur console). Le jeu a été depuis porté sur divers supports .
Dans ce jeu, il faut sauver les souris de l’espace (les ChuChu) des mâchoires de chats voraces (les Kapukapu), alors qu’elles étaient jusque-là bien peinardes sur leur base spatiale. Pour ce faire, on devra disposer sur le sol des flèches (qu’on a en quantité limité) qu’elles suivront bêtement, étant donné que, comme les leemings, elles se contentent d’avancer tout droit. Le but est qu’elles atteignent leur fusée pour décoller (oui, je sais, elles sont trop stupides pour décider de tourner à droite par elles-mêmes, mais elles peuvent piloter une fusée quand même). Il n’en faut pas plus pour faire un puzzle game tout à fait convenable et amusant.
Mais ce n’est pas là qu’est la substantifique moelle du jeu. C’est plus dans son multijoueur absolument génial et accrocheur. Celui-ci était accessible en ligne, et fonctionnait d’ailleurs plutôt pas mal, mais ce n’était rien à côté des parties mémorables dans le canapé, jusqu’à 4 joueurs. Dans ce mode de jeu, chacun a sa fusée, et dispose sur le sol, en vitesse réelle, des flèches pour diriger souris et chats. Les premières rapportent des points, les seconds en retirent. Il n’en faut pas plus pour s’amuser pendant des heures et des heures. L’action est frénétique, dans un bordel généralisé pendant lequel il faut compter autant sur sa stratégie que sur ses réflexes. Bien entendu tous les coups sont permis pour détourner les souris de ses adversaires et pour envoyer dans leur fusée un bon vieux Kapukapu. Il n’est donc pas rare d’entendre chez les joueurs, suivant le déroulement de la partie, des ricanements satisfaits, ou des cris de déception qui peuvent vite dégénérer en insultes.
Vous avez bien compris que le jeu est tout sauf une prouesse technique, avec des graphismes minimalistes et un environnement tout simple. Même si dans le même temps, la prouesse était déjà là, le titre se jouant en ligne, avec un bon vieux modem 56K (enfin, je crois, moi je montais jusque – youhou- 128K). ChuChu Rocket ! est un peu l’ancêtre des jeux sur mobiles, avec un concept simple, une réalisation simple, mais un principe accrocheur qui fait qu’on a bien du mal à décoller de l’écran. Jusqu’à la fin de vie de ma DC, le jeu a tourné chez moi à la moindre occasion, en digne héritier du Bomberman de la Saturn.