Oddworld : La fureur de l’étranger, développé par Oddworld Inhabitants, est sorti en fin de vie de la Xbox, en 2005. On peut depuis le trouver sur le PSN dans un portage PS3 ainsi que sur PS Vita et également sur iOS et Android (je n’ai essayé aucune de ces versions, je n’ai donc aucun avis à émettre à ce sujet !).
On y contrôle un chasseur de primes, dans l’univers déjanté de Oddworld, qui cherche à amasser suffisamment d’argent pour se payer une mystérieuse opération chirurgicale… Pour ce faire, il pourra arpenter l’univers du jeu, dialoguer avec les PNJ, et aller chercher des contrats qui sont autant de missions. Le jeu est en vue à la troisième personne, et passe en mode FPS dès que notre héros dégaine son arme, une magnifique arbalète utilisant comme munitions une collection bigarrée de petites bêtes. Ainsi, il faudra alterner entre les différentes « munitions » qui sont toutes améliorables. La mouche électrique est l’attaque de base, mais il y a aussi le putois qui fera vomir l’ennemi, la guêpe pour le snipe, ou encore mon préféré de tous, l’écureuil qui bombarde d’insanités et d’insultes avec une voix stressante tout ce qui passe à sa portée (y compris le héros !), attirant l’ennemi qui ne pourra pas s’empêcher de venir le piétiner.
Chaque ennemi, en particulier les boss, possède deux jauges, une pour sa vie, et il meurt quand elle arrive à 0, une représentant son énergie. Quand cette dernière tombe à 0, l’ennemi est KO, et peut donc être capturé. Et dans « Mort ou vif », le « vif » rapporte plus que le « mort » ! Les munitions font plus ou moins de dégâts sur l’une ou l’autre jauge, ce qui donne un mécanisme de jeu efficace introduisant une certaine stratégie dans les affrontements. Bien entendu il est plus difficile de juste sonner ses adversaires que de les tuer !
J’ADORE CE JEU. Voilà, c’est dit. Qu’il n’ait pas fait un carton à sa sortie est une injustice qui donne envie de bruler les acheteurs de mises à jour annuelles de FIFA. Histoire d’évacuer tout de suite cette question : oui, la réalisation est excellente, comme on peut l’attendre d’un jeu sortant sur une machine ayant quelques années et étant maîtrisée. Mais l’aspect technique est bien secondaire ici, même s’il permet au jeu de continuer d’être absolument jouable aujourd’hui. Ce qu’on retient, c’est surtout le talent d’Oddworld Inhabitants, qui depuis le premier Oddworld (L’odyssée d’Abe) a créé de toute pièce un univers à la fois absurde et totalement cohérent. Balancer à l’écran des choses un peu folles, c’est à la portée de tout le monde, mais réussir induire l’absurdité pour en faire une nouvelle définition de la normallité est une vraie gageure. Et à ce petit jeu, La fureur de l’étranger excelle. Chaque nouvel élément est d’abord une surprise, puis la normalité de la folie prend le dessus, générant chez le joueur une suspension d’incrédulité qui le conduit le plus naturellement du monde à se demander s’il doit se battre contre un ennemi en utilisant des mouches ou un putois. Le style graphique aide beaucoup également, reprenant les codes du western pour en faire un monde parallèle.
J’ai découvert ce jeu sur le tard, après être passé sur Xbox 360, et pourtant, une fois lancé, je n’ai pas pu en décrocher. Oddworld : La Fureur de l’étranger est un petit bijoux de plus à ranger précieusement dans la ludothèque de cette étonnante Xbox.