Le premier Virtua Cop est sorti en 1994 en arcade, avant d’être adapté sur Saturn l’année suivante. Virtua Cop 2, lui, est sorti en arcade en 1995, adapté sur Saturn en 96, en 97 sur PC, puis plus tard en 2000 sur Dreamcast et même en 2002 sur PS2 (dans une compilation regroupant les deux jeux).
Les deux jeux fonctionnent de la même façon, ce sont de bons vieux rails shooters proposant 3 niveaux avant la baston finale contre un boss très fâché. Le premier Virtua Cop, l’air de rien, était le premier jeu de shoot de ce type en 3D, et le second s’est démarqué par des graphismes nettement plus ambitieux. Dernière précision de taille, Virtua Cop se joue avec un flingue qu’on pointe sur l’écran pour abattre tous les gangsters. L’adaptation sur Saturn était excellente, une belle copie de l’arcade. Malgré leur âge, les Virtua Cop se révèlent toujours aussi efficaces, grâce à une science du timing sans équivalent. Oui, je sais, il y a aussi Time Crises, mais si je l’aime bien aussi, je ne lui accorde pas le même crédit que pour les jeux de Sega, maîtres dans l’art de ce rythme presqu’hypnotique de shooting à outrance.
Pour progresser sur ces jeux, il faut le cumul de plusieurs ingrédients. Le premier, c’est bien entendu une bonne dose de précision et de réflexes. Le deuxième, c’est une bonne mémoire pour anticiper l’apparition des ennemis. Enfin, le troisième, c’est une bonne condition physique, en particulier en arcade, où les flingues étaient fucking lourds ! Plus on avance dans le jeu, plus les “reload” en tirant en dehors de l’écran sont lents, plus il est difficile de lever le flingue, et plus on attend comme une bénédiction les micro-cinématiques qui permettent de se reposer le bras quelques secondes.
J’adore ces jeux. Sur toutes les consoles que j’ai eues, j’ai toujours acheté le flingue. Sur Saturn, j’en avais même deux, car c’est à deux, avec mon frangin, qu’on butait la racaille ou les zombies de House of the Dead. Alors qu’il n’y a que 3 niveaux, je crois bien qu’on a passé un temps infini sur les Virtua Cops. Au bout d’un moment, on le termine facilement, alors on invente de nouveaux modes de jeu. Le tir avec le flingue de travers comme dans Usual suspects. Le jeu avec un flingue dans chaque main. Et mon préféré : le duel. Dans ce mode de jeu, le tireur est obligé, après chaque tir, de « rengainer » et de « dégainer ». Pour simuler cela, ça passe par un reload en pointant le flingue en bas, et donc par l’obligation de jouer en one shot, tout en gérant une fatigue de bras grandissante. Celui qui ne joue pas surveille avec attention que le tireur respecte bien la règle. Et en général on est loin d’arriver au bout, vaincu par les crampes qui ne permettent plus d’être très précis.
C’était quoi la dernière machine proposant un flingue ? La PS2 il me semble, et il était pas mal du tout, même si je préférais celui de la Dreamcast. Je préfère jeter un voile pudique sur ce qui a été proposé sur PS3 avec inclusion du Moove. Trop peu précis, trop peu de sensations. C’est vrai que ça n’était pas donné, mais le résultat en valait largement la peine. Je ne sais pas trop pourquoi cela ne se fait plus. J’ai la sensation que cela fait partie de tous ces accessoires bannis car trop « casual » et donc peu considérés par les « vrais » joueurs. Il est vrai qu’il est difficile de faire plus casual qu’un flingue : on le prend, on pointe, on tire. Seulement voilà. Quand on ressort une vieille console avec son flingue, c’est toujours, toujours, toujours un succès. La simplicité, il n’y a que ça de vrai !