Il était une fois...Dungeon Master

«Titre fondateur !» le 18 octobre 2014 @ 08:352014-10-18T08:36:17+02:00" - 5 réaction(s)

Dungeon Master, édité par FTL Games, est sorti en premier lieu sur Atari ST en 1987, avant d’être porté plus tard sur Amiga, PC, Apple et même Super Nintendo. Diverses versions sont sorties sur d’autres supports, et le jeu a connu deux suites, Chaos Strike Back en 1989 (une sorte d’add-on), et Dungeon Master 2 en 1993.

Ce petit texte va sans doute être un peu plus long que d’habitude, car pour moi Dungeon Master est placé très haut dans ma hiérarchie personnelle. J’ai beaucoup de souvenirs avec ce jeu, et c’est un titre fondateur d’une grande importance pour les jeux vidéo.

Commençons par ce deuxième point. Dungeon Master n’est rien de moins que le premier jeu de rôle en temps réel. Aujourd’hui c’est quelque chose qui semble évident, mais avant 1987, ça n’existait tout simplement pas, seul le tour par tour était représenté. Autant dire que cela a été une véritable révolution ! Qui plus est, cela aurait pu être un pionnier, mais dans le même temps un mauvais jeu, ou un titre basé uniquement sur cette idée de temps réel, mais il se trouve que les choses ont été plus que bien faites à tous les niveaux. Ainsi, les labyrinthes dans lesquels on évolue ont leur vie propre : tous les ennemis sont gérés, se déplacent, nous poursuivent, etc…Je ne vais pas dire que c’était une IA de première force, mais quel changement par rapport à des jeux fonctionnant par zones ! Cela aurait déjà été un évènement comme ça, en l’état, mais en plus la vue est en 3D pour une immersion totale. Certes, on avance case par case et ce n’est pas vraiment une animation fluide, mais le résultat n’en demeure pas moins redoutablement efficace, et adapté à une maniabilité qui fonctionne bien une fois prise en main. Enfin, Dungeon Master propose un jeu de rôle très complet, avec tout ce qu’on a l’habitude de voir (caractéristiques, armement, compétences), mais surtout avec un système pour lancer des sorts à la fois incroyablement compliqué et totalement génial. Dans la notice, pas une seule indication. Pour créer un sort, il faut associer des runes…Et donc découvrir par l’expérimentation le résultat des multiples possibilités. Voilà déjà une première difficulté ! Mais le pire, c’est qu’il faut former ces runes en temps réel, pendant les combats (on peut tout de même “programmer” certaines combinaisons) ! En d’autres termes, il faut être un véritable spécialiste et connaitre par cœur les différentes associations pour être capable d’agir en combat, sous la pression d’ennemis qui ne sont jamais sur « pause »… Totalement novateur, Dungeon Master regorge d’idées qui en ont fait un hit absolu sur Atari ST.

Au-delà de ça, ce jeu, c’est pour moi des souvenirs émus. Avec un ami qui se reconnaitra sans doute en lisant ces lignes, nous jouions chez lui tous les deux. Je ne sais même pas s’il y avait une histoire dans ce jeu, mais peu importe. Meilleur que moi pour diriger notre avatar et lancer des sorts, c’est lui qui était au clavier-souris. De mon côté, je tenais le rôle de cartographe, pour dessiner les labyrinthes (vraiment tordus, et impossibles à dessiner en jouant puisqu’en temps réel !), et surtout pour servir de co-pilote, alertant des dangers, situant les lieux pour savoir où aller ensuite. Aucune frustration de mon côté à me cantonner à ce rôle : cela demandait une attention totale, car lors de fuites éperdues face à des ennemis trop forts croisés par hasard, sans le co-pilote, le joueur était vite paumé, et risquait de tomber sur les pires adversaires au mauvais moment. Face au moniteur, nous étions tendus comme des arcs (à cette époque, l’expression « tendu comme un string » n’existait pas encore…), totalement absorbés par le jeu jusqu’à très tard dans la nuit, et je ne compte pas le nombre de fois où nous avons sursauté de terreur en tombant sur une affreuse créature au détour d’un couloir alors que nous étions déjà mal en point. Ce sont des émotions qui resteront gravées en moi à jamais, que bien d’autres joueurs ont connu, et qui font que Dungeon Master restera toujours un jeu à part.

Dungeon Master : Atari ST
Theron floats through the Hall of Champions and selects four brave heroes to take on the might of Lord Chaos.
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Il était une fois vous propose de découvrir (ou redécouvrir) un ancien jeu qui a été au cœur de l’actu au moment de sa sortie, et qui a été (injustement) oublié ensuite.

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5 reactions

TheBitMapBrother

18 oct 2014 @ 09:13

L’histoire du jeu vidéo est un bien commun à beaucoup d’entre nous je vois, avec parfois les mêmes expériences qui ont façonné notre histoire personnelle. C’est cet aspect artisanal dont tu parles qui me manque : dessiner les plans, prendre en note les mots de passe ou les énigmes pour les résoudre avant sur papier, fabriquer les lunettes stéréoscopiques avec des protèges cahiers pour lire des codes.

Et puis parler à son pote, bouffer des granola et boire du coca. C’était vachement bien tout ça !

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Apollon13

18 oct 2014 @ 09:50

un épisode très marquant du jeu vidéo ayant initié un genre (le dungeon crawler) qui a failli sombrer dans l’oubli... Et qui l’air de rien a plutôt pas trop mal réussi sa renaissance avec legend of grimrock qui a eu sa suite il y a peu.

Un peu pareil pour l’idée de dessiner ses plans, noter les mots de passes et autre activités rolesques, ce bon vieux Richard Garriott (le papa des ultima quoi) a visiblement bien envie de remettre ça au goût du jour avec Shroud of the Avatar.

Je trouve ça plutôt bon signe. Alors que les boîtes d’éditions qui brassent le plus de pognon sortent des jeux sans ambition (pas tous hein, mais quand même) à moitié finies et aux serveurs à la rue (tien on pourrai parler d’EA, le célèbre meurtrier de divers jeux de rôle, parmi lesquels Ultima...), une partie de l’industrie et des joueurs semblent se rappeler d’ou ils viennent et comment/pourquoi ils prenaient du plaisir.

Gaem

18 oct 2014 @ 10:42

« Choisis ta porte, choisis ton sort ». Cette phrase, je l’ai croisé dans Dungeon Master, et allez savoir pourquoi elle est toujours gravée en moi (je me vois encore en face des trois portes avec l’inscription sur l’écran, la peur me crispant la main sur le choix cornélien). Aujourd’hui encore, lorsque je me trouve en face de plusieurs portes d’entrées (magasin ou autre), la réplique ressurgit dans ma petite tête :o)

Il reste pour moi le jeu de Rôles, celui qu’y m’a fait découvrir le genre. Evidemment il y avait déjà les jeux de rôles en plateau et autres, mais ce jeu ....

Bien sûr les jeux suivant m’ont tous marqué : je me revois sur Ultima IV de Lord British sur Master System / Ultima 7 partie 1 et 2 sur PC / Ultima Underworld, un des premiers sinon le premier en 3D en temps réel : on jetait un caillou en haut de la pente, on le voyait redescendre ! / Puis les Baldur’s Gate, les Might & Magic et j’en passe !). Accessoirement aussi ces jeux m’ont appris les rudiments de l’informatique (ah les disquettes de démarage DOS, Autoexec.bat et config.sys ! Mais bon sang comment mettre plus de mémoire pour faire démarrer ce satané jeu ! :-(()

Edit : Eye Of the beholder aussi me revient !

Mais depuis toutes ces années, rien ne se place au dessus de Dungeon Master (j’ai toujours la boîte et la disquette du jeu PC dans le grenier !). A l’évoquation de ce jeu, c’est la madeleine de Proust qui resurgit. A jamais ! :’-(

Sur ce je pars finir ma nostalgie dans mon petit coin ...:’-))

Longshot Spirit

18 oct 2014 @ 10:47

@ Gaem Comme cité plus haut, Legend of Grimrock est largement au niveau de Dungeon Master. Et la communauté aidant, les donjons créés par les passionnés sont tout simplement extraordinaires.

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Obi One

18 oct 2014 @ 13:16

merci pour cet article. les sons de ce jeu sont gravés dans mon cerveau a tout jamais. Nous aussi on jouait a deux avec un pote cartographe ! que de souvenir incroyables. c’etait vraiment une époque géniale d’invention du jeu video. et ensuite Might and magic :-)